26 octobre 1838 — [Lettre de voyage. Bade], dans Le Messager des chambres.

Le numéro du Messager qui contenait cet article manque dans la collection de la BnF (Tolbiac MICR D- 790). Dans le numéro de la collection Lovenjoul de l’Institut, l’article a été découpé et porte la mention manuscrite : « Le feuilleton enlevé pour les Œuvres de G. de Nerval : Lettre de voyage. Bade (Lorely) », en vue donc de la publication par Michel Lévy des Œuvres complètes de Nerval, t. III, p. 459-467, sous le titre : « IV — La maison de conversation ».

En 1840, alors que Dumas publie ses propres souvenirs du voyage en Allemagne de 1838, Nerval en reprendra et en achèvera le récit, complémentaire des publications de 1838 dans Le Messager, en trois articles publiés en juillet dans La Presse. Cette fois, pour distinguer la matière du voyage de 1838 de celle du voyage à Vienne de l’hiver 1839-1840 qu’il a fait entre temps et qu’il publie également dans La Presse, cette nouvelle série portera le titre générique : Allemagne du Nord. Paris à Francfort. Dans cette perspective nouvelle, Nerval reprend sa troisième « lettre » adressée au Messager, sous le titre : Allemagne du Nord, — Paris à Francfort. I. Les eaux de Baden-Baden, publiée dans La Presse le 26 juillet 1840.

En 1846, un nouveau remaniement placera la matière allemande sous le signe hoffmannien du voyage fantaisiste. La troisième « lettre » du Messager y trouvera place le 17 mai 1846 dans L’Artiste-Revue de Paris, sous le titre : Sensations d’un voyageur enthousiaste III , chapitre X : « La Maison de conversation », signé Gérard de Nerval, structure conservée en 1852 dans Lorely. Souvenirs d’Allemagne, « Sensations d’un voyageur enthousiaste, I. — Du Rhin au Mein, chapitre IV, La Maison de conversation »

Nerval évoque ici avec humour et poésie son trajet de Strasbourg à Bade, puis la ville d’eau qui lui apparaît comme un joli décor de théâtre, avant d’aborder le souvenir de son casino. Il ne dira que beaucoup plus tard, en 1853, qu’il y fut « rasé », ce qui explique la détresse financière qui l’obligera à faire appel à Dumas qui séjournait alors à Francfort, et à des allers-retours à pied entre Strasbourg et Baden.

Voir la notice LE VOYAGE EN ALLEMAGNE DE 1838.

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[LETTRE DE VOYAGE. BADE]

 

Ne va-t-on pas me dire, comme Alphonse Royer, que je trahis mon compagnon de route, et que je tends à lui couper l’impression de voyage sous le pied ? Dieu merci, je n’ai pas tant d’ambition, et ce que j’écris ici ne deviendra peut-être jamais un chapitre de livre ; il passait à Strasbourg, en effet, le voyageur lointain et sérieux, qui nous abandonne l’Europe, parce qu’il a choisi l’Orient, quand il m’a lancé cette phrase dédaigneuse. Et, certes, nous sommes bien hardis de parler de voyage, nous autres, Parisiens craintifs, qui flânons tout au plus sur un rayon de deux cents lieues ; autant vaudrait recommencer encore le Voyage à Saint-Cloud par terre et par mer, ce beau chef-d’œuvre humoristique du temps passé, dont l’auteur n’avait pas prévu que ce même trajet pourrait un jour s’accomplir aussi par fer, d’une façon non moins périlleuse. Bade est le Saint-Cloud de Strasbourg. Le samedi, les Strasbourgeois ferment leurs boutiques et s’en vont passer le dimanche à Bade ; c’est aussi simple que cela. Cette circonstance n’ôte-t-elle pas quelque chose à l’auréole aristocratique des eaux de Baden-Baden ? Les grisettes du jardin Lips coudoient, au bal du samedi, les comtesses de l’Allemagne et les princesses de la Russie, car la présentation au Cercle des étrangers, dont on fait si grand bruit à Baden, n’exclut guère que les femmes en bonnet, les ouvriers en veste et les militaires non gradés.

Me voilà donc partant un samedi, comme un simple Strasbourgeois, mais partant en poste à une heure, sur une route encombrée de voitures. Il s’agit seulement d’arriver le soir même et de pouvoir s’habiller pour le bal. Nous traversons les marchés, nous brûlons ce qui sert de pavé à Strasbourg, simple cailloutage, que le Polonceau menace d’envahir ; nous longeons l’arsenal et ses six cents canons, empilés dans les cours comme des saumons de plomb ; nous suivons l’Ille aux eaux verdâtres, bordée de militaires qui pêchent toute la journée, amorçant leurs lignes avec des sauterelles, moyen économique, qui leur réussit rarement ; nous laissons à droite le monument de Desaix, sculpté en pierre rouge, au milieu des saules pleureurs ; nous laissons derrière nous encore la douane française, les deux bras du Rhin, et nous nous trouvons enfin face à face avec la douane de Kehl.

La douane de Kehl est fort bonne personne et fort expéditive. Et que pourrions-nous, en effet, introduire en Allemagne ? Des gants de Paris ; du damassé de coton ; de la dentelle de blonde ; des cigares de la régie, des cachemires Ternaux ? Ce serait un commerce peu lucratif. Nous avons, il est vrai, la prétention d’y introduire des idées, mais cela n’est encore qu’une prétention.

Le postillon remonte à cheval, et nous repartons fièrement ; car nous jouissons d’un postillon à cheval. Et savez-vous bien, vous autres Français, nés malins, qui avez créé le Postillon de Lonjumeau et le Postillon de mam’ Ablou, savez-vous qu’il n’existe plus en France un seul postillon, un postillon pur sang, à l’heure qu’il est ? Chantez donc à pleine gorge : « Ah ! ah ! ah ! qu’il était beau !... » je vous défie de me trouver des postillons, ailleurs qu’au bal Musard ou à l’Opéra-Comique. Les administrations de toutes les postes françaises se sont entendues pour dépouiller le postillon de son uniforme et le faire asseoir sur le siège. A présent, ce postillon, si avenant, si fringant, si français, n’est plus qu’un mauvais paysan revêtu d’une blouse usée, qui ronfle auprès du conducteur, ou se mêle à la conversation des voyageurs de la banquette. Ainsi s’en est allé encore ce reste d’une couleur oubliée, ce dernier des costumes français, débris surnageant à peine, auquel s’était repris un instant la poésie et la chanson !

Le postillon de Bade, autrefois méprisé, fait claquer son fouet et sonner ses grelots en passant devant nos diligences ; il a toujours la culotte de peau, lui, le chapeau ciré, la trompette entourée de torsades éclatantes ; malheureusement, son habit est forcément jaune, avec des revers cramoisis, ce sont les couleurs du grand-duc de Bade : d’or et de gueules. Le seul moyen d’échapper héraldiquement à ce drap jaune serait de porter du drap d’or. Le gouvernement n’a pas les moyens d’en faire les frais ; toutefois, ses postillons sont encore fort présentables. Rougis de ta blouse, postillon français !... Tu n’es plus beau !...

La route est droite comme un chemin de fer ; dans la singulière contrée que nous traversons, tout est montagne ou plat pays ; point de collines ni d’accidents de terrain. Les prés sont magnifiques ; les chemins vicinaux, bordés d’arbres fruitiers, ont de quoi exciter l’enthousiasme du général Bugeaud ; de temps en temps, nous suivons le Rhin, qui serpente à gauche, et, vers le milieu du voyage, le fort Louis nous apparaît à l’horizon. D’un autre côté, l’on nous indique le vieux noyer près duquel fut tué Turenne. Est-ce bien le même ? En tout cas, on fait voir le boulet dont il fut frappé. La route traverse encore plusieurs villages assez laids. Puis, nous nous rapprochons enfin de ces montagnes violettes qui semblent si voisines quand on les regarde du haut des remparts de Strasbourg. Ce sont les vraies montagnes de la forêt Noire, et pourtant leur aspect n’a rien de bien effrayant. Mais quand apercevrons-nous Bade, cette ville d’hôtelleries, assise au flanc d’une montagne que ses maisons gravissent peu à peu comme un troupeau à qui l’herbe manque dans la plaine ? Son amphithéâtre célèbre de riches bâtiments ne nous apparaîtra-t-il pas avant l’arrivée ? Non ; nous ne verrons rien de Bade avant d’y entrer. Une longue allée de peupliers d’Italie ferme, ainsi qu’un rideau de théâtre, cette décoration merveilleuse, qui semble être la scène arrangée d’une pastorale d’opéra. C’est ailleurs qu’il faut se placer pour jouir de ce grand spectacle. Prenez vos billets d’entrée au salon de conversation ; payez votre abonnement, retenez votre stalle, et alors, du milieu des galeries de Chabert, aux accords d’un orchestre qui joue en plein air toute la journée, vous pourrez jouir de l’aspect complet de Bade, de sa vallée et de ses montagnes, si le bon Dieu prend soin d’allumer convenablement le lustre et d’illuminer les coulisses avec ses beaux rayons d’été.

Car, à vrai dire, et c’est là l’impression dont on est saisi tout d’abord, toute cette nature a l’air artificiel ; ces arbres sont découpés, ces maisons sont peintes, ces montagnes sont de vastes toiles tendues sur châssis, le long desquelles les villageois descendent par des praticables, et l’on cherche sur le ciel de fond si quelque tache d’huile ne va pas trahir enfin la main humaine et dissiper l’illusion. On ajouterait foi, là surtout, à cette rêverie d’Henri Heine, qui, étant enfant, s’imaginait que, tous les soirs, il y avait des domestiques qui venaient rouler les prairies comme des tapis, décrochaient le soleil, et serraient les arbres dans un magasin ; puis, le lendemain matin, avant qu’on ne fût levé dans la nature, remettaient toute chose en place, brossaient les prés, époussetaient les arbres, et rallumaient la lampe universelle.

Et, d’ailleurs, rien qui vienne déranger ce petit monde romanesque ; vous arrivez, non par une route pavée et boueuse, mais par les chemins sablés d’un jardin anglais ; à droite des bosquets, des grottes taillées, des ermitages et même une petite pièce d’eau, ornement sans prix, vu la rareté de ce liquide, qui se vend au verre dans tout le pays de Bade ; à gauche, une rivière (sans eau) chargée de ponts splendides et bordée de saules verts qui ne demanderaient pas mieux que d’y plonger leurs rameaux. Avant de traverser le dernier pont qui conduit à la poste grand-ducale, on aperçoit la rue commerçante de Bade, qui n’est autre chose qu’une vaste allée de chênes, le long de laquelle s’étendent des étalages magnifiques : des toiles de Saxe, des dentelles d’Angleterre, des verreries de Bohême, des porcelaines, des marchandises des Indes, etc. ; toutes magnificences prohibées chez nous, dont l’attrait porte les dames de Strasbourg à des crimes politiques que nos douaniers répriment avec ardeur.

L’hôtel d’Angleterre est le plus bel hôtel de Bade, et la salle de son restaurant est plus magnifique qu’aucune des salles à manger parisiennes ; malheureusement, la grande table d’hôte est servie à une heure (c’est l’heure où l’on dîne dans toute l’Allemagne), et, quand on arrive plus tard, on ne peut faire mieux que d’aller dîner chez Chabert. Chabert, alors l’adjudicataire des jeux, qui depuis a cédé la place à M. Bénazet, tenait à Bade l’un des meilleurs restaurants de l’Europe ; aussi les personnes de la haute société ne faisaient-elles pas de difficulté de dîner là dans le salon public. En général, la cuisine est fort bonne à Bade ; les truites de la Mourgue sont dignes de leur réputation ; on y mange le gibier frais et non faisandé, c’est un système de cuisine qui donne lieu à diverses luttes d’opinion ; les côtelettes se servent frites, les gros poissons grillés. La pâtisserie est médiocre, les puddings se font admirablement. Pardon de tous ces détails, qui rappellent la célèbre relation du Voyage à Coblence de Louis XVIII ; mais je sais que cette littérature ne manque pas de charme pour vous.

La nuit est tombée, des groupes mystérieux errent sous les ombrages et parcourent furtivement les pentes de gazon des collines ; au milieu d’un vaste parterre entouré d’orangers, la maison de conversation s’illumine, et ses blanches galeries se détachent sur le fond splendide de ses salons. A gauche est le café, à droite le théâtre, au centre l’immense salle de bal, dont le principal lustre est grand comme celui de notre Opéra. La décoration intérieure est d’un style pompéi un peu classique, les statues sentent l’Académie, les draperies rappellent le goût de l’Empire, mais l’ensemble est éblouissant et la cohue qui s’y presse est du meilleur ton. L’orchestre exécute des valses et des symphonies allemandes, auxquelles la voix des croupiers ne craint pas de mêler quelques notes discordantes. Ces messieurs ont fait choix de la langue française, bien que leurs pontes appartiennent en général à l’Allemagne et à l’Angleterre. « Le jeu est fait, messieurs, rien ne va plus ! — Rouge gagne ! couleur perd ! Treize, noir, impair et manque ! » Voilà les phrases obligées qui se répondent du bord des trois tapis verts, dont le plus entouré est celui du trente-et-quarante. On ne peut trop s’étonner du nombre de belles dames et de personnes distinguées qui se livrent à ces jeux publics. J’ai vu des mères de famille qui apprenaient à leurs petits enfants à jouer sur les couleurs ; aux plus grands, elles permettaient de s’essayer sur les numéros. Tout le monde sait que le grand-duc de Hesse est l’habitué le plus exact des jeux de Bade. Ce prince, qui possède de fort belles moustaches grises, apporte, dit-on, tous les matins, douze mille florins qu’il perd ou quadruple dans la journée. Une sorte d’estafier le suit partout lorsqu’il change de table, et reste debout derrière lui, afin de surveiller ses voisins. A quiconque s’approche trop, ce commissaire adresse des observations : « Monsieur, vous gênez le prince ! monsieur, vous faites ombre sur le jeu du prince ! » Le prince ne se détourne pas, ne bouge pas, ne voit personne. Ce serait bien lui qu’on pourrait frapper par derrière sans que son visage en sût rien. Seulement l’estafier vous dirait du même ton glacé : « Votre pied vient de toucher le prince !... prenez-y garde, monsieur ! »

Le samedi, le jour du grand bal, une cloison divise le salon en deux parties inégales, dont la plus considérable est livrée aux danseurs. Les abonnés seuls sont reçus dans cette dernière. Vous ne pouvez vous faire une idée de la quantité de blanches épaules russes, allemandes et anglaises que j’ai vues dans cette soirée. Je doute qu’aucune ville soit mieux située que Bade pour cette exhibition de beautés européennes, où l’Angleterre et la Russie luttent d’éclat et de blancheur, tandis que les formes et l’animation appartiennent davantage à la France et à l’Allemagne. Là, Joconde trouverait de quoi soupirer sans courir le monde au hasard ; là, don Giovanni ferait sa liste en une heure, comme une carte de restaurant, quitte à séduire ensuite tout ce qu’il aurait inscrit. Seulement, il aurait à regretter l’Espagne, avec son chiffre de mille e tre. L’Espagne n’est pas représentée dans ce congrès féminin ; et, pour tout dire, la femme brune, le tigre, l’Andalouse, n’y existe que pour mémoire. Dites à Théophile Gautier, qui, après notre voyage en Flandre, niait obstinément l’existence de la femme blonde, dites à ce feuilletoniste paradoxal que la femme blonde existe, que la femme blonde est trouvée ! Non ! ce n’était pas un rêve d’artiste et de poète ; non ! la chevelure blonde nuancée de reflets rougeâtres des beautés du XVIe siècle ne s’est pas réfugiée et perdue aux toiles de Rubens et d’Albane, comme la chevelure de Bérénice, qui ne rayonne plus qu’au ciel ! Qu’il vienne en Allemagne, et le blond flamand, le blond vénitien éclateront partout autour de lui, sur des fronts et sur des épaules dignes d’une telle auréole. La Madeleine d’Anvers, la Judith de Naples et l’Anna Boleyn du Musée de Paris, ont d’innombrables sœurs dans cette belle contrée, qu’il a dédaigné de parcourir.

Que vous dirais-je, d’ailleurs, de ce bal, sinon que ce sont là d’heureux pays, où l’on danse l’été pendant que les fenêtres sont ouvertes à la brise parfumée, que la lune luit sur les gazons et veloute au loin le flanc bleuâtre des collines, quand on peut s’en aller de temps en temps respirer sous les noires allées et qu’on voit les femmes parées garnir au loin les galeries et les balcons. Ces trois choses, beauté, lumière, harmonie, ont tant besoin de l’air du ciel, des eaux et des feuillages et de la sérénité de la nuit ! Nos bals d’hiver de Paris, avec la chaleur étouffée des salles, l’aspect des rues boueuses au dehors, la pluie qui bat les fenêtres, et le froid impitoyable qui veille à la sortie, sont quelque chose d’assez funèbre, et nos mascarades de février ne nous préparent pas mieux au carême qu’à la mort.

Il n’y a donc jamais eu un homme riche, à Paris, qui ait conçu cette idée assez naturelle : un bal masqué au printemps ? un bal qui commence aux splendides lueurs du soir, qui finisse aux teintes bleuâtres du matin ; un bal où l’on entre gaiement, d’où l’on sorte gaiement, admirant la nature et bénissant Dieu ? Des masques sur les gazons, le long des terrasses, venant et disparaissant par les routes ombragées ; des salles ouvertes à tous les parfums de la nuit, des rideaux qui flottent au vent, des danses où l’haleine ne manque pas, où la peau garde sa fraîcheur ! Tout cela n’est-il qu’un rêve de jeune homme, que la mode refusera de prendre au sérieux ? L’hiver n’a-t-il donc pas assez des concerts et des théâtres, sans prendre encore les bals et les mascarades à l’été ?

Mais que feront à tout cela nos plaintes et nos regrets ? La foule s’amuse bien suffisamment de la danse et du bruit, sans chercher à compléter l’harmonie de ses fêtes par le costume et par la nature. Quant à moi, sans avoir trouvé là encore mon idéal complet, j’avouerai que Bade m’a gâté d’avance tous les bals de l’hiver prochain.

Ne trouvez-vous pas ma journée du samedi fort complète et suffisamment remplie d’impressions variées ? Eh bien, le dimanche qui vient ne le cédera pas au samedi. Demain, je vais entendre la messe au couvent des Dames-Augustines de Lichtenthal ; demain, j’irai visiter le vieux château de Bade sur sa montagne de sapins, et je serai redescendu assez tôt pour prendre part aux réjouissances qui ont lieu dans le pays à l’occasion de la fête du grand-duc. C’est une journée qui mérite bien encore un chapitre tout entier.

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