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JOSEPH DE FONFRÈDE

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Qui se souviendrait aujourd’hui du nom de Joseph de Fonfrède s’il ne se trouvait lié à celui de Nerval ? Pourtant, c’est un homme à la personnalité riche, mais secrète, voire ambiguë, que nos recherches nous ont amenée à saisir en suivant le fil d’une existence dont il semble avoir délibérément brouillé les pistes.

 

AUX ORIGINES

Déclaré comme « enfant naturel » à l’état civil, sous ses seuls prénoms de Marie Joseph, Joseph de Fonfrède est né le 14 avril 1811 au Puy-en-Velay (Haute-Loire). La famille de Fonfreyde, ou Fonfrède possèdait depuis 1782 le château de Durianne, près du Puy, et aussi, cinquante kilomètres plus au sud, le manoir de Fonfrède, commune de Chastanier, en Lozère.

 

À PARIS. LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE DU CORSAIRE

En 1836, tournant définitivement le dos à ses origines auvergnates, Marie Joseph de Fonfrède vend le château de Durianne et s’installe à Paris, 8, rue de la Chaussée d’Antin, quartier des affaires où Balzac a situé la demeure du banquier Nucingen. Et c’est bien dans la spéculation financière que s’engage Fonfrède. Dans une lettre adressée sans doute en 1842 à un correspondant non identifié, Nerval mentionne le manoir de Lozère que Joseph ne vendra qu’en 1854 : « Voici provisoirement les noms de mon futur camarade de voyage, Joseph Fonfrède. Il est ici propriétaire d’un tiers du cautionnement du Corsaire mais a revendu sa part de propriété du journal. Sa principale propriété foncière est près de Mende dept. de la Lozère et porte son nom de famille. » Nerval dit vrai : Joseph a en effet investi pour 30 actions dans le capital du Corsaire qui vient de se constituer en société au capital de 240 000 francs. L’acte de formation d’une société pour l’exploitation du journal Le Corsaire en nom collectif est approuvé en assemblée générale le 7 novembre 1838. Marie Joseph de Fonfride (ainsi orthographié) est mentionné comme propriétaire, demeurant à Paris, 8 rue de la Chaussée d’Antin et désigné comme directeur : « Mr de Fonfride est le directeur de l’entreprise ; il a l’entière administration et gestion ; il est chargé de tout le matériel, et de toutes les recettes et dépenses ; il règle avec tous créanciers, débiteurs et collaborateurs ; il fait et pour tous marchés choix de tous employés et caissiers, les remercie et en prend d’autres ainsi qu’il avise ». Cinq jours plus tard cependant, le 12 novembre, une nouvelle assemblée générale entérine sa démission de ces fonctions : « Mr de Fonfride renonce aux attributions que lui réservait l’article 7. L’un des rédacteurs en chef nommé chaque semestre à la majorité des voix administrera le journal de concert avec le gérant signataire. » La raison sociale demeure cependant Fonfride Balmossière & Cie. La société en commandite du Corsaire dut être houleuse, voire ingérable, car deux ans plus tard, le 26 septembre 1840, quatre actionnaires, Louis Viennot, Joseph de Fonfride, Louis Reybaud et Paul de Musset déclarent cesser de prendre part à l’entreprise en qualité d’associés, décision entérinée en assemblée générale le 3 octobre suivant. Nerval est donc bien informé quand il écrit dans la lettre mentionnée plus haut que son futur compagnon de voyage est « propriétaire d’un tiers du cautionnement du Corsaire mais a revendu sa part de propriété du journal »

 

FONFRÈDE OU FONFRIDE ?

On aura noté, d’une part que la fonction dévolue à Joseph est administrative et non rédactionnelle, et d’autre part que son patronyme est Fonfride et non Fonfrède. Il semble que Joseph de Fonfrède ait bien été connu sous ce dernier nom, mais qu’il en ait volontairement modifié l’orthographe. En effet, la Gazette des Tribunaux qui avait annoncé le 21 novembre 1838 la création de la société du Corsaire sous la raison sociale « Joseph de Fonfrède Balmossière », publie le lendemain un rectificatif : il faut lire Joseph de Fonfride et non de Fonfrède. On l’a vu, dans l’annonce insérée le 30 novembre, La Presse emploie encore le nom de Fonfrède, mais après cette date, nous le verrons, tous les actes, y compris les plus officiels, porteront la signature de Joseph (ou Marie Joseph) de Fonfride. Il est probable que Joseph a ainsi manifesté sa rupture avec sa famille d’origine, mais aussi son désir de ne pas être confondu avec une autre famille homonyme, d’origine bordelaise celle-là, les Boyer-Fonfrède, dont l’un de ses membres, Henri de Fonfrède, était fort connu dans le monde de la presse.

Curieusement, il semble que le nom de son compagnon de voyage ait suscité chez Nerval les mêmes interrogations étymologiques quasiment obsessionnelles que son propre nom de Labrunie manifestées sur sa Généalogie. Le 14 mars 1844 en effet, il écrit à Fonfrède : « Mon cher Fonfride, Je vous écris toujours fonfriede par habitude du mot allemand Friede qui veut dire la “paix”, ou si vous voulez Freude qui veut dire la “joie”, l’orthographe de cette syllabe me préoccupera jusqu’à la fin de mes jours, j’en ai peur, et je doute de pouvoir jamais écrire fonfri-de sans e, à moins d’y faire grande attention, comme en ce moment. Appeler quelqu’un von-Friede en allemand ou hollandais voudrait dire “de la paix”. Nous avons des princes de la paix en Espagne, il a donc pu y en avoir en Flandre ou en Allemagne. Et vous répudieriez une pareille supposition d’origine ? Vous voyez en tout cas qu’elle n’a rien de blessant. »

 

LE VOYAGE EN ÉGYPTE, EN SYRIE ET AU LIBAN AVEC NERVAL

Comment Nerval a-t-il fait la connaissance de Fonfrède ? Peut-être au journal Le Corsaire, ou tout simplement par voisinage : Joseph habite 25, Place Breda, Nerval et Gautier tout près de là, 14, rue Navarin (voir le plan ci-contre), et sans doute le goût de l’Orient les aura rapprochés. Visiblement mieux pourvu financièrement que son compagnon, Fonfrède a fait de minutieux préparatifs de voyage, emportant avec lui notamment un daguerréotype que Nerval juge bien encombrant.

Le 1er janvier 1843, tous deux embarquent à Marseille sur le Mentor à destination de Syra, puis de là sur le Minos à destination d’Alexandrie où ils abordent le 15 janvier. Dix jours plus tard, ils sont au Caire, pour un séjour de trois mois. Les mésaventures de la quête d’une maison d’habitation et de l’achat de l’esclave javanaise sont bien connues par le récit qu’en a fait Nerval dans les Scènes de la vie Orientale. Les Femmes du Caire. En revanche, Nerval réserve à sa correspondance avec son père et avec Gautier le récit de visites plus protocolaires, chez l’ingénieur français Linant de Bellefonds notamment, chez qui Fonfride laisse sa carte (ci-contre), comme le feront aussi Ampère, Flaubert et Maxime Du Camp. Tous deux quittent Le Caire début mai pour Damiette, s’embarquent sur la Santa-Barbara à destination de Jaffa où ils arrivent le 14. Il semble que Fonfrède ait quitté son compagnon en juin pour rentrer en France, tandis que Nerval se dirige vers Constantinople, où il va séjourner chez Camille Rogier, l’ancien compagnon du Doyenné.

 

VOYAGEUR, ARCHÉOLOGUE AU MOYEN-ORIENT, ET DONATEUR

Ce premier voyage a déterminé chez Fonfrède une véritable vocation de voyageur et d’amateur d’antiquités du Moyen-Orient. Dès avril 1844 on le trouve inscrit à titre de « voyageur en Orient » sur la liste des membres titulaires de la Société de l’Orient. Une lettre que lui adresse Nerval le 14 mars 1844 montre qu’il est reparti pour la Sicile et projette d’autres voyages, en Grèce et en Perse.

La réalité d’un ou plusieurs voyages de Fonfrède au Moyen-Orient est vérifiée par les pièces archéologiques qu’il en rapporta et dont il fit don à la Bibliothèque nationale et au Musée du Louvre. En 1850, il est le donateur à la Bibliothèque nationale de trois cylindres assyro-babyloniens répertoriés en 1858 au Catalogue général et raisonné des camées et pierres gravées de la Bibliothque impériale (ci-contre). Il est probable que Joseph a montré ses précieuses découvertes à Nerval avant d’en faire don, et d’après les descriptions qui en sont faites au catalogue, ces objets avaient de quoi faire rêver le poète passionné des cultes orientaux, tels ce : « Roi armé de la harpe et tenant de l’autre main un groupe de clous disposés en rayons, avec un ennemi renversé à ses pieds, en présence de Bélus, debout, des flancs duquel sortent deux fleuves », ou ce : « Groupe de deux divinités barbues (avec cornes, croissant et disque sur la tête), dont l’une, accompagnée d’une panthère, saisit l’autre par sa coiffure et la tient renversée à ses pieds ». Autant de divinités du panthéon oriental déchues par le triomphe de Jéhovah, invoquées dans le sonnet Antéros : « C’est mon aïeul Bélus… »

En 1852, Joseph de Fonfrède fait don, au Louvre cette fois, de quatre statues babyloniennes provenant de Hillah. Parmi elles, une Vénus, ainsi décrite au Catalogue des Bronzes antiques de Longpérier de 1868 : « Vénus debout, la partie inférieure de son corps est enveloppée d’une draperie ; une double chaînette se croise sur sa poitrine ; ses poignets sont ornés de bracelets ; de sa main droite, la déesse tient une longue mèche de ses cheveux. La main gauche ramenée vers la poitrine, tenait un miroir (?) qui est brisé. Cette figure, d’un style extrêmement barbare, est la dernière expression d’un type fréquemment reproduit en Orient. On a découvert en Syrie, et particulièrement à Beyrouth, un certain nombre de figures de bronze, représentant Vénus et appartenant à toutes les époques de l’art ». La figure mythique ainsi décrite dut faire écho dans la rêverie de Nerval aux trois Vénus antiques auxquelles il avait consacré son troisième article sur l’île de Cythère : « La première [Vénus], apportée par les habitants de la ville d’Ascalon en Syrie, divinité sévère au symbole complexe, au sexe douteux, avait tous les caractères des images primitives surchargées d’attributs et d’hiéroglyphes, telles que la Diane d’Ephèse ou la Cybèle de Phrygie » écrit-il dans son article intitulé Souvenirs de l’Archipel. Cérigo. Archéologie. Ruines de Cythère. Les trois Vénus, publié dans L’Artiste le 1er juin 1845.

 

PÈRE, PUIS ÉPOUX

Le dossier concernant ce don, qui figure dans les archives du Musée du Louvre aujourd’hui déposées aux Archives nationales, offre des informations intéressantes sur le donateur, et tout particulièrement sur les hésitations concernant la graphie de son nom et sur la personnalité insaisissable de Fonfrède. Une première note porte l’indication suivante : « De Fonfride 4 figures de bronze trouvées à Babylone » et au-dessous : « Fonfride adresse inconnue, je tâcherai de me la faire donner ». Mais une lettre datée du 29 octobre 1852, par laquelle le Directeur du Musée du Louvre adresse ses remerciement pour le don des quatre statues de bronze, porte en tête le nom du donateur orthographié Fonfrède. Cette lettre n’a d’ailleurs pas été envoyée faute d’adresse comme on peut le lire au crayon : « sans adresse n’a pu être expédiée ». Deux ans plus tard, le 10 octobre 1854, une nouvelle lettre de remerciement est adressée à M. de Fonfrède par la Direction du Musée du Louvre, avec cette note, attachée à la lettre : « l’adresse de M. de Fonfride qui a donné quatre antiquités assyriennes et grecques au Musée par mon entremise à Nice, poste restante. »

À Nice, en effet, Joseph de Fonfrède s’est marié, le 15 septembre 1854. À cette date, la ville appartient au royaume de Sardaigne, et l’on y parle italien. L’acte d’état civil, rédigé donc en italien, nous apprend que Giusepe Mario (Marie Joseph) de Fonfride, 42 ans, né au Puis (sic pour Puy) fils d’Antonio de Fonfride et d’Anna Boursault, épouse Amelia Alessandrina (Alexandrine) Grobert, 22 ans, née à Parigi (Paris), fille d’Alessandro Grobert et de Carolina Ste Maure, en la paroisse Saint-Roch à Nice. Mariage de complaisance, enregistré par un état civil qu’après le rattachement de Nice à la France en 1860, il sera évidemment difficile de vérifier. Du reste, cette même année 1854, Joseph vend son manoir de Fonfrède en Lozère avec les terres avoisinantes, pour la somme de 21 700 francs. Sur l’acte de vente passé le 26 décembre, Joseph, est dit propriétaire, rentier, demeurant à Paris, 83 rue Blanche, selon la procuration rédigée le 1er septembre précédent à Paris. La procuration mentionne bien le nom de Marie Joseph de Fonfride ainsi orthographié, mais curieusement, ce dernier certifie qu’il « n’est pas marié ni ne l’a jamais été ». C’était vrai au moment où la procuration fut signée, ce ne l’était plus au jour de la vente où, pourtant, la même déclaration est faite. En fait, l’essentiel pour Joseph était sans doute de donner à sa fille naturelle un état civil portant un nom de père et de mère, cette dernière fût-elle purement fictive. L’acte mentionne en effet que les deux époux reconnaissent pour leur fille Marie Amélie née le 22 août 1852 à Chatou. L’acte porte la signature bien reconnaissable de Joseph de Fonfride.

Le 22 août 1852, en effet, est survenu un événement d’ordre privé dans la vie de Joseph, la naissance de sa fille naturelle Marie Amélie. L’acte d’état civil enregistré le lendemain précise que l’enfant, née la veille dans la maison de campagne de son père à Chatou, est la fille naturelle de Marie Joseph de Fonfride, propriétaire, âgé de 41 ans, demeurant à Paris 25 Place Breda, 2e arrondissement. La mère, précise l’acte, n’est pas dénommée. La signature de Marie Joseph de Fonfride est identique à celle de l’acte du 7 novembre 1838 entérinant la formation en société du Corsaire. Enfant naturelle, mais non abandonnée, puisque Joseph de Fonfride la reconnaît comme sa fille légitime sur son acte de mariage, et va l’emmener avec lui lorsqu’il choisit de s’expatrier aux États-Unis en 1861. Nerval a-t-il été mis au courant de la naissance de cette enfant dont son ami n’avait pas même révélé le nom de la mère ? Pour cette raison ou pour toute autre, il semble avoir pris ses distances. En effet, le 7 mars 1853 Joseph lui adresse ce petit mot qui révèle une certaine froideur dans leur relation : « Mon cher Gérard, Vous êtes un ours, je vous attends mardi à dîner. Vous n’avez dans ce moment rien à faire, pourquoi cette réserve ? Tout à vous, Fonfrìde » On notera que sur cette signature, le i porte nettement un accent grave. Fonfrède, Fonfride ?

 

CITOYEN AMÉRICAIN

En 1861, Joseph s’expatrie aux États-Unis, emmenant avec lui sa fille Marie Amélie, alors âgée de 9 ans. Il se fixe à Saint-Louis, dans le Missouri, et y obtient sa naturalisation le 27 avril 1865. Un passeport établi à son nom dans l’État de New-York le 2 juin 1865 (ci-contre) porte sa signature, bien reconnaissable, et ces quelques indications : taille 5 pieds 7 pouces (soit 1,70 m.), front proéminent, yeux bleus, nez grec, bouche grande, menton proéminent, cheveux gris, teint clair. Joseph et sa fille ont dû rentrer en France quelque temps puisque les registres de l’immigration américains les mentionnent une deuxième fois le 23 septembre 1868, embarqués d’Anvers sur le navire Frederica.

Joseph est décédé aux États-Unis, à Bradenton, en Floride, le 26 novembre 1884. Il est inhumé au cimetière de Tampa Hillborouh, où sa pierre tombale (ci-contre) porte l’inscription : « A man shall be more than happy, he shall be free ». Pourquoi l’archéologue passionné de Moyen-Orient est-il parti aux États-Unis en 1861 ? Faut-il rapprocher ce choix du déclenchement de la guerre de Sécession et, en songeant à la devise qui fonde la liberté comme valeur humaniste suprême, choisie pour être gravée sur sa pierre tombale, penser qu’il ait voulu se mettre au service des forces de l’Union ? L’engagement de sa fille Marie-Amélie dans les activités de la Red Cross tendrait à soutenir cette hypothèse. En 1865, Clara Barton, future présidente de la Croix rouge américaine, avait été chargée de la mission de répertorier les soldats de l’Union tombés pendant la guerre contre le Sud. Le nom d’Amélie de Fonfride, épouse Smith, apparaît parmi les personnes qui se sont attelées à la même tâche, et le petit ouvrage de récollection des noms d’officiers et d’engagés volontaires pour le deuxième régiment de l’Oregon pendant la guerre hispano-américaine qu’elle a publié en 1898 est chaleureusement salué par Clara Barton. Il est difficile de penser qu’Amélie ait mené à bien cette tâche, si son père ne lui en avait en quelque façon ouvert le chemin par son propre engagement.

Le journal Le Temps insère la nouvelle du décès de Joseph le 21 décembre 1884 : « On annonce de Braidentowne [sic] (Floride) la mort de M. Marie-Joseph de Fonfrède, qui a été, dans sa jeunesse, un des copropriétaires et rédacteurs du journal le Corsaire. On sait qu’il avait découvert lui-même, sur l’emplacement de Babylone, une remarquable statue dont il fit présent au musée du Louvre. M. de Fonfrède s’était établi dans la Floride en 1881, et y était fort considéré. » On remarquera que Le Temps utilise le nom de Fonfrède et non Fonfride, ce qui confirme que c’est bien sous ce premier nom qu’il était connu à son arrivée à Paris, avant de vouloir imposer celui de Fonfride.

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Les informations contenues dans cette notice sont inédites. Pour les citer : Référence électronique Sylvie Lécuyer, Nerval.net, Des Nouvelles de Gérard de Nerval, "Joseph de Fonfrède", mis en ligne le 26 avril 2019

placeBreda

La place Breda, où a habité Joseph de Fondrède à l'époque du voyage en Orient, se situait dans le quartier St-Georges, entre la rue La Rochefoucault et la rue des Martyrs, tout près de la rue Navarin où demeuraient alors Gautier et Nerval.

SignaturesdelactedefondationdelasocieteduCorsaire

L'acte de fondation de la société en commandite du journal Le Corsaire en date du 7 septembre 1838 porte les signatures de Louis Reybaud, homme de lettres, demeurant à Paris, 18 boulevard St-Martin, Paul de Musset, homme de lettres, demeurant à Paris, 59 rue Grenelle St-Germain, Louis-Constant Laurent, homme de lettres, demeurant à Paris, 40 rue de Bondy, Claude Virmaître, demeurant à Paris, 7 rue de Bondy, Marie Joseph de Fonfride, propriétaire, demeurant à Paris, 8 rue de la Chaussée d’Antin, Jean-Louis Viennot, propriétaire, demeurant à Paris, 70 rue de Bondy, Jean-Baptiste-Laurent Balmossière, propriétaire, demeurant à Paris, 26 rue Grange-Batelière et Auguste Lalourcey, docteur médecin, demeurant à Paris, 101 rue du Temple.

Gazettedestribunaux21novembre1838

Le 21 novembre 1838, la Gazette des Tribunaux publie l'annonce de la fondation de la société en commandite du Corsaire sous la raison sociale De Fonfrède et Balmossière. Le lendemain, la Gazette insère un erratum: il faut lire Fonfride et non Fronfrède. Joseph a donc délibérément modifié l'orthographe de son nom dès son arrivée à Paris.

Gazettedestribunaux22novembre1838
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La carte de visite déposée chez Linant de Bellefonds au Caire porte le nom de Joseph de Fonfride et son adresse: 25 Place Breda imprimés. Nerval a rajouté son autographe. (coll. Linant de Bellefonds, reproduction publiée par J.M. Carré, Voyageurs et écrivains en Égypte, t. II, Le Caire, 1932)

LinantdeBellefonds

Linant de Bellefonds. Au chapitre "Une aventure au Besestain", Nerval évoque la famille de l'ingénieur français qui a adopté le costume et les moeurs de l'Égypte.

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La place de l'Ezbekieh, au Caire, par Prosper Marilhat

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La sultane noire, par Prosper Marilhat

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Vue du Boulak, au Caire, par Prosper Marilhat

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Inscription de Joseph de Fonfride, 58 ans, et de sa fille Amélie, 14 ans, sur les registres de l'immigration américains en 1868.

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Passeport de l'État de New-York établi au nom de Marie Joseph de Fonfride le 2 juin 1865. Le document porte en biais la mention manuscrite de la date de naturalisation: 27 avril 1865.

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Les trois cylindres assyro-babyloniens donnés par Fonfrède à la Bibliothèque nationale.

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La pierre tombale de Marie Joseph de Fonfride à Tampa Hillborough, en Floride portant la devise: "Un homme doit être plus qu'heureux, il doit être libre"