13 décembre 1834 — Fantaisie, Dans les bois, Le Vingt-cinq mars, La Grand’mère, dans les Annales romantiques, 1835, p. 153-156, signé Gérard.

Fantaisie a déjà été publié dans les Annales romantiques, 1832, Le Vingt-cinq mars dans l’Almanach dédié aux demoiselles, 1831. Fantaisie, Le Vingt-cinq mars (sous le titre : Avril) et La Grand’mère seront repris en 1852 dans La Bohême galante V, puis dans Petits Châteaux de Bohême, Premier château.

Pour la première fois, Nerval livre, avec l’odelette intitulée La Grand’mère, quelque chose de l’intimité de sa vie familiale du côté maternel. Marguerite Victoire Laurent, née Boucher, sa grand-mère maternelle, est décédée le 12 août 1828. Son grand-père maternel, Pierre Charles Laurent est décédé le 19 janvier 1834, ravivant sans doute le souvenir de la disparue, qui lui laisse en héritage le Clos Nerval à Mortefontaine.

Pour La Grand'mère, voir la notice AUX ORIGINES, L'ASCENDANCE MATERNELLE

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FANTAISIE.

[Publié en décembre 1831 dans les Annales romantiques, 1832]

 

DANS LES BOIS !!!

Au printemps l’oiseau naît et chante :
N’avez-vous pas ouï sa voix ?...
Elle est pure, simple et touchante
La voix de l’oiseau — dans les bois !
 
L’été, l’oiseau cherche l’oiselle ;
Il aime — et n’aime qu’une fois !
Qu’il est doux, paisible et fidèle
Le nid de l’oiseau — dans les bois !
 
Puis, quand vient l’automne brumeuse,
Il se tait... avant les temps froids.
Hélas ! qu’elle doit être heureuse
La mort de l’oiseau — dans les bois !

 

LE VINGT-CINQ MARS

[Publié le 29 janvier 1831 (BF) dans l'Almanach dédié aux demoiselles 1831]

 

LA GRAND’MÈRE.

Voici trois ans qu’est morte ma grand’mère,
La bonne femme, — et quand on l’enterra,
Parens, amis, tout le monde pleura
D’une douleur bien vraie et bien amère !
 
Pour moi, j’errais dans la maison surpris,
Plus que chagrin ; et comme j’étais proche
De son cercueil, quelqu’un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
 
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d’autres affections,
Des biens, des maux, des révolutions,
Ont dans les cœurs sa mémoire effacée...
 
Mais moi j’y songe, et la pleure souvent :
Chez moi toujours, par le temps prenant force,
Ainsi qu’un nom taillé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant.

GÉRARD.

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