février 1830 (BF) — Poésies allemandes, Burger
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BURGER.
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LÉNORE.
[Reprise, avec quelques variantes de détail, de la publication du 19 décembre 1829, dans Le Mercure de France au XIXe siècle]
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LA MERVEILLE DES FLEURS.
Dans une vallée silencieuse brille un belle petite fleur ; sa vue flatte l’œil et le cœur, comme les feux du soleil couchant ; elle a bien plus de prix que l’or, que les perles et les diamants, et c’est à juste titre q’on l’appelle la merveille des fleurs.
Il faudrait chanter bien long-temps pour célébrer toute la vertu de ma petite fleur et les miracles qu’elle opère sur le corps et sur l’esprit ; car il n’est pas d’élixir qui puisse égaler les effets qu’elle produit, et rien qu’à la voir on ne le croirait pas.
Celui qui porte cette merveille dans son cœur devient aussi beau que les anges ; c’est ce que j’ai remarqué avec une profonde émotion dans les hommes comme dans les femmes, aux vieux et aux jeunes elle attire les hommages des plus belles âmes, telle un talisman irrésistible.
Non, il n’est rien de beau dans une tête orgueilleuse, fixe sur un cou tendu, qui croit dominer tout ce qui l’entoure ; si l’orgueil du rang ou de l’or t’a raidi le cou, ma fleur merveilleuse te le rendra flexible, et te contraindra à baisser la tête.
Elle répandra sur ton visage l’aimable couleur de la rose, elle adoucira le feu de tes yeux en abaissant leurs paupières ; si ta voix est rude et criarde, elle lui donnera le doux son de la flûte, si ta marche est lourde et arrogante, elle la rendra légère comme le zéphyr.
Le cœur de l’homme est comme un luth fait pour le chant et l’harmonie, mais souvent le plaisir et la peine en tirent des sons aigus et discordants : la peine, quand les honneurs, le pouvoir et la richesse échappent à ses vœux ; le plaisir, lorsque, ornés de couronnes victorieuses, il viennent se mettre à ses ordres.
Oh ! comme la fleur merveilleuse remplit alors les cœurs d’une ravissante harmonie ! comme elle entoure d’un prestige enchanteur la gravité et la plaisanterie ! Rien dans les actions alors, rien dans les paroles qui puisse blesser personne au monde ; point d’orgueil, point d’arrogance, point de prétentions !
Oh ! que la vie est alors douce et paisible ! Quel bienfaisant sommeil plane autour du lit où l’on repose ! La merveilleuse fleur préserve de toute morsure, de tout poison ; le serpent aurait beau vouloir te piquer, il ne le pourrait pas !
Mais, croyez-moi, ce que je chante n’est pas une fiction, quelque peine qu’on puisse avoir à supposer de tels prodiges. Mes chants ne sont qu’un reflet de cette grâce céleste, que la merveille des fleurs répand sur les actions et la vie des petits et des grands.
Oh ! si vous aviez connu celle qui fit jadis toute ma joie : la mort l’arracha de mes bras sur l’autel même de l’hymen ; vous auriez aisément compris ce que peut la divine fleur, et la vérité vous serait apparue, comme dans le jour le plus pur.
Que de fois je lui dus la conservation de cette merveille ! elle la remettait doucement sur mon sein, quand je l’avais perdue ; maintenant un esprit d’impatience l’en arrache souvent, et toutes les fois que le sort m’en punit, je regrette amèrement ma perte.
O toutes les perfections que la fleur avait répandues sur le corps et dans l’esprit de mon épouse chérie, les chants les plus longs ne pourraient les énumérer : et comme elle ajoute plus de charmes à la beauté, que la soie, les perles et l’or, je la nomme la merveille des fleurs, d’autres l’appellent la modestie.
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SONNET,
COMPOSÉ PAR BURGER APRÈS LA MORT DE SA SECONDE FEMME.
Ma tendresse, comme la colombe long-temps poursuivie par le faucon, se vantait d’avoir enfin trouvé asile dans le silence d’un bois sacré.
Pauvre colombe ! que ta confiance est trompée ! Sort fatal et inattendu ! Sa retraite, que l’œil ne pouvait pénétrer, est incendiée soudain par la foudre !
Hélas !.... et la voici encore errante ! La malheureuse est réduite à voltiger du ciel à la terre, sans but, sans espoir de reposer jamais son aile fatiguée.
Car où trouver un cœur qui prenne pitié du sien, près de qui elle puisse encore se réchauffer comme autrefois ?.... Un tel cœur ne bat plus pour elle sur la terre !
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SONNET.
Mes amis, il vous est arrivé peut-être de fixer sur le soleil un regard, soudain abaissé : mais il restait dans votre œil comme une tache livide, qui long-temps vous suivait partout.
C’est ce que j’ai éprouvé : j’ai vu briller la gloire, et je l’ai contemplée d’un regard trop avide..... une tache noire m’est restée depuis dans les yeux.
Et elle ne me quitte plus, et sur quelque objet que je fixe ma vue, je la vois s’y poser soudain, comme un oiseau de deuil.
Elle voltigera donc sans cesse entre le bonheur et moi !...... — O mes amis, c’est qu’il faut être un aigle pour contempler impunément le soleil et la gloire !
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LA CHANSON DU BRAVE HOMME.
Que la chanson du brave homme retentisse au loin comme le son des orgues et le bruit des cloches ! L’or n’a pu payer son courage, qu’une chanson en soit la récompense. Je remercie Dieu de m’avoir accordé le don de louer et de chanter, pour chanter et louer le brave homme.
Un vent impétueux vint un jour de la mer et tourbillonna dans nos plaines : les nuages fuyaient devant lui, comme devant le loup les troupeaux ; il balayait les champs, couchait les forêts à terre ; et chassait de leurs lits les fleuves et les lacs.
Il fondit les neiges des montagnes et les précipita en torrents dans les plaines ; les rivières s’enflèrent encore et bientôt tout le plat pays n’offrit plus que l’aspect d’une mer, dont les vagues effrayantes roulaient des rocs déracinés.
Il y avait dans la vallée un pont jeté entre deux rochers, soutenu sur d’immenses arcades, et au milieu une petite maison que le gardien du pont habitait avec sa femme et ses enfants : Gardien du pont, sauve-toi vite !
L’inondation menaçante monte toujours : l’ouragan et les vagues hurlaient déjà plus fort autour de la maison ; le gardien monta sur le toit, jeta en bas un regard de désespoir : « Dieu de miséricorde ! au secours ! nous sommes perdus.... au secours ! »
Les glaçons roulaient l’un sur l’autre, les vagues jetaient sur les rives des piliers arrachés au pont dont elles ruinaient à grand bruit les arches de pierre : mais le gardien tremblant, avec ses enfants et sa femme, criait plus haut que les vagues et l’ouragan.
Les glaçons roulaient l’un sur l’autre, çà et là vers les rives, et aussi les débris du pont ruiné par les vagues, et dont la destruction totale s’approchait : « Ciel miséricordieux, au secours ! »
Le rivage éloigné était couvert d’une foule de spectateurs grands et petits ; et chacun criait et tendait les mains, mais personne ne voulait se dévouer pour secourir ces malheureux ; et le gardien tremblant, avec ses enfants et sa femme, criait plus haut que les vagues et l’ouragan.
Quand donc retentiras-tu, chanson du brave homme, aussi haut que le son des orgues et le bruit des cloches ? Dis enfin son nom, répète-le, ô le plus beau de tous mes chants !... La destruction totale du pont s’approche.... Brave homme, brave homme, montre-toi !
Voici le comte qui vient au galop, un noble comte sur son grand cheval : qu’élève-t-il avec la main ? une bourse bien pleine et bien ronde : « Deux cents pistoles sont promises à qui sauvera ces malheureux ! »
Qui est le brave homme, est-ce le comte ? Dis-le, mon noble chant, dis-je : le comte, par Dieu ! était brave ; mais j’en sais un plus brave que lui. Ô brave homme, brave homme, montre-toi ! De plus en plus la mort menace !
Et l’inondation croissait toujours, et l’ouragan sifflait plus fort, et le dernier rayon d’espoir s’éteignait : sauveur, sauveur, montre-toi ! L’eau entraîne toujours les piliers du pont et en ruine les arches à grand bruit.
« Halloh ! halloh ! vite au secours ! » Et le comte montre de nouveau la récompense ; chacun entend, chacun a peur, et nul ne sort de l’immense foule : en vain le gardien du pont, avec ses enfants et sa femme, criait plus haut que les vagues et l’ouragan.
Tout à coup passe un paysan, portant le bâton du voyage, couvert d’un habit grossier, mais d’une taille et d’un aspect imposant ; il entend le comte, voit ce dont il s’agit, et comprend l’imminence du danger.
Invoquant le secours du ciel, il se jette dans la plus proche nacelle, brave les tourbillons, l’orage et le choc des vagues, et parvient heureusement auprès de ceux qu’il veut sauver ! Mais hélas ! l’embarcation est trop petite pour les recevoir tous.
Trois fois il fit le trajet malgré les tourbillons, l’orage et le choc des vagues, et trois fois il ramena au bord sa nacelle jusqu’à ce qu’il les eût sauvés tous ; à peine les derniers y arrivaient-ils, que les restes du pont achevèrent de s’écrouler.
Quel est donc, quel est donc ce brave homme ? Dis-le, mon noble chant, dis-le !... Mais peut-être est-ce au son de l’or qu’il vient de hasarder sa vie ; car il était sûr que le comte tiendrait sa promesse, et il n’était pas sûr que ce paysan perdît la vie.
— « Viens ici, s’écria le comte, viens ici, mon brave ami ! Voici la récompense promise, viens, et reçois-la ! » — Dites que le comte n’était pas un brave homme ! — Pardieu ! c’était un noble cœur ! — Mais, certes, un cœur plus noble encore et plus brave battait sous l’habit grossier du paysan !
« Ma vie n’est pas à vendre pour de l’or : je suis pauvre mais je puis vivre : donnez votre or au gardien du pont, car il a tout perdu. » Il dit ces mots d’un ton franc et modeste à la fois, ramassa son bâton et s’en alla.
Retentis, chanson du brave homme, retentis au loin, plus haut que le son des orgues et le bruit des cloches. L’or n’a pu payer un tel courage, qu’une chanson en soit la récompense ! Je remercie Dieu de m’avoir accordé le don de louer et de chanter, pour célébrer à jamais le brave homme !
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LE FÉROCE CHASSEUR.
Le comte a donné le signal avec son cor de chasse : Halloh ! halloh dit-il, à pied et à cheval ! Son coursier s’élance en hennissant : derrière lui se précipitent et les piqueurs ardents, et les chiens qui aboient détachés de leur laisse, parmi les ronces et les buissons, les champs et les prairies.
Le beau soleil du dimanche dorait déjà le haut clocher, tandis que les cloches annonçaient leur réveil avec des sons harmonieux ; et que les chants pieux des fidèles retentissaient au loin dans la campagne.
Le comte traversait des chemins en croix, et les cris des chasseurs redoublaient plus gais et plus bruyants... Tout à coup, un cavalier accourt se placer à sa droite et un autre à sa gauche. Le cheval du premier était blanc comme de l’argent, celui du second était couleur de feu.
Quels étaient ces cavaliers venus à sa droite et à sa gauche ? Je le soupçonne bien, mais je ne l’affirmerais pas ! Le premier, beau comme le printemps, brillait de tout l’éclat du jour : le second, d’une pâleur effrayante, lançait des éclairs de ses yeux comme un nuage qui porte la tempête.
— « Vous voici à propos, cavaliers, soyez les bienvenus à cette noble chasse ; il n’est point de plus doux plaisir sur la terre comme dans les cieux. » Ainsi parlait le comte, se frappant gaiement sur les hanches, et lançant en l’air son chapeau.
— « Le son du cor, dit avec douceur le cavalier de droite, s’accorde mal avec les cloches et les chants des fidèles ; retourne chez toi ; ta chasse ne peut être heureuse aujourd’hui : écoute la voix de ton bon ange et ne te laisse point guider par le mauvais. »
— « En avant ! en avant ! mon noble seigneur, s’écria aussitôt le cavalier de gauche, que vient-on nous parler de cloches et de chants d’église ? La chasse est plus divertissante : laissez-moi vous conseiller ce qui convient à un prince et n’écoutez point ce trouble-fête. »
— « Ah ! bien parlé, mon compagnon de gauche ; tu es un homme selon mon cœur : ceux qui n’aiment pas courir le cerf peuvent s’en aller dire leurs patenôtres : pour toi mon dévot compagnon, agis à ta fantaisie et laisse-moi faire de même. »
Harry ! hurra ! Le comte s’élance à travers champs, à travers monts... Les deux cavaliers de droite et de gauche le serrent toujours de près.... Tout à coup un cerf dix cors tout blanc vient à se montrer dans le lointain.
Le comte donne du cor : piétons et cavaliers se précipitent sur ses pas. Oh ! oh ! en voilà qui tombent et qui sont tués dans cette course rapide : « Laissez-les, laissez-les rouler jusqu’à l’enfer ! cela ne doit point interrompre les plaisirs du prince. »
Le cerf se cache dans un champ cultivé, et s’y croit bien en sûreté ; soudain un vieux laboureur se jette aux pieds du comte en le suppliant : « Miséricorde ! bon seigneur, miséricorde ! ne détruisez point le fruit des sueurs du pauvre ! »
Le cavalier de droite se rapproche et fait avec douceur quelques représentations au comte ; mais celui de gauche l’excite au contraire à s’inquiéter peu du dommage pourvu qu’il satisfasse ses plaisirs. Le comte, méprisant les avis du premier, s’abandonne à ceux du second.
— « Arrière, chien que tu es ! crie le comte furieux au pauvre laboureur, ou je te vais aussi donner la chasse, par le diable ! En avant, compagnons, et pour appuyer mes paroles, faites claquer vos fouets aux oreilles de ce misérable ! »
Aussitôt fait que dit, il franchit le premier les barrières, et sur ses pas, hommes, chiens et chevaux, menant grand bruit, bouleversent tout le champ et foulent aux pieds la moisson.
Le cerf effrayé reprend sa course à travers champs et bois, et toujours poursuivi sans jamais être atteint, il parvient dans une vaste plaine où il se mêle pour échapper à la mort, à un troupeau qui paissait tranquillement.
Cependant, de toutes parts, à travers bois et champs, la meute ardente se précipite sur ses traces qu’elle reconnaît. Le berger, qui craint pour son troupeau, va se jeter aux pieds du comte :
« Miséricorde ! seigneur, miséricorde ! Faites grâce à mon pauvre troupeau : songez, digne seigneur, qu’il y a là telle vache qui fait l’unique richesse de quelque pauvre veuve. Ne détruisez pas le bien du pauvre.... Miséricorde ! seigneur, miséricorde !
Le cavalier de droite se rapproche encore et fait avec douceur quelques représentations au comte ; mais celui de gauche l’excite au contraire à s’inquiéter peu du dommage pourvu qu’il satisfasse ses plaisirs. Le comte, méprisant les avis du premier, s’abandonne à ceux du second.
« Vil animal ! oses-tu m’arrêter ? Je voudrais te voir changer aussi en bœuf toi et tes sorcières de veuves, je vous chasserais jusqu’aux nuages du ciel ! »
Halloh ! en avant, compagnons, doho ! hussassah !... Et la meute ardente chasse tout devant elle... Le berger tombe à terre déchiré, et tout son troupeau est mis en pièces.
Le cerf s’échappe encore dans la bagarre, mais déjà sa vigueur est affaiblie : tout couvert d’écume et de sang, il s’enfonce dans la forêt sombre, et va se cacher dans la chapelle d’un ermite.
La troupe ardente des chasseurs se précipite sur ses traces avec un grand bruit de fouets, de cris et de cors. Le saint ermite sort aussitôt de sa chapelle et parle au comte avec douceur :
« Abandonne ta poursuite, et respecte l’asile de Dieu ! Les angoisses d’une pauvre créature t’accusent déjà devant sa justice...... Pour la dernière fois, suis mon conseil, ou tu cours à ta perte. »
Le cavalier de droite s’approche de nouveau, et fait avec douceur des représentations au comte, mais celui de gauche l’excite au contraire à s’inquiéter peu du dommage, pourvu qu’il satisfasse ses plaisirs : le comte, méprisant les avis du premier, s’abandonne à ceux du second.
« Toutes ces menaces, dit-il, me causent peu d’effroi : le cerf s’envolât-il au troisième ciel, je ne lui ferais pas encore grâce ; que cela déplaise à Dieu ou à toi, vieux fou, peu m’importe, et j’en passerai mon envie. »
Il fait retentir son fouet, et souffle dans son cor de chasse. En avant, compagnons, en avant !.... — L’ermite et la chapelle s’évanouissent devant lui.... et derrière, hommes et chevaux ont disparu.... Tout l’appareil, tout le fracas de la chasse, s’est enseveli dans l’éternel silence.
Le comte, épouvanté, regarde autour de lui.... Il embouche son cor, et aucun son n’en peut sortir.... Il appelle et n’entend plus sa propre voix.... son fouet qu’il agite est muet..... son cheval qu’il excite ne bouge pas.
Et autour de lui tout est sombre.... tout est sombre comme un tombeau.... Un bruit sourd se rapproche, tel que la voix d’une mer agitée, puis gronde sur sa tête avec le fracas de la tempête, et prononce cette effroyable sentence :
« Monstre, produit par l’enfer ! toi qui n’épargnes ni l’homme, ni l’animal, ni Dieu même ; le cri de tes victimes t’accuse devant ce tribunal, où brûle le flambeau de la vengeance !
« Fuis, monstre ! fuis ! car de cet instant le démon et sa meute infernale te poursuivront dans l’éternité : ton exemple sera l’effroi des princes qui, pour satisfaire un plaisir cruel, ne ménagent ni Dieu ni les hommes. »
La forêt s’éclaire soudain d’une lueur pâle et blafarde.... le comte frissonne..... l’horreur parcourt tous ses membres, et une tempête glacée tourbillonne autour de lui.
Pendant l’affreux orage, une main noire sort de terre, s’élève, s’appuie sur sa tête, se referme, et lui tourne le visage sur le dos.
Une flamme bleue, verte et rouge, éclate et tournoie autour de lui.... Il est dans un océan de feu ; il voit se dessiner à travers la vapeur tous les hôtes du sombre abîme... des milliers de figures effrayantes s’en élèvent et se mettent à sa poursuite.
A travers bois, à travers champs, il fuit jetant des cris douloureux ; mais la meute infernale le poursuit sans relâche, le jour dans le sein de la terre, la nuit dans l’espace des airs.
Son visage demeure tourné vers son dos ; ainsi il voit toujours dans sa fuite les monstres que l’esprit du mal ameute contre lui ; il les voit grincer des dents et s’élancer prêts à l’atteindre.
C’est la grande chasse infernale qui durera jusqu’au dernier jour, et qui souvent cause tant d’effroi au voyageur de nuit. Maint chasseur pourrait en faire de terrible récits, s’il osait ouvrir la bouche sur des choses pareilles.
FIN.
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