TEXTES
1824, Poésies diverses (manuscrit autographe)
1824, L’Enterrement de la Quotidienne (manuscrit autographe)
1824, Poésies et poèmes (manuscrit autographe)
1825, « Pour la biographie des biographes » (manuscrit autographe)
15 février 1826 (BF), Napoléon et la France guerrière, chez Ladvocat
6 mai 1826 (BF), Complainte sur l’immortalité de M. Briffaut, par Cadet Roussel, chez Touquet
6 mai 1826 (BF), Monsieur Dentscourt ou le Cuisinier d’un grand homme, chez Touquet
20 mai 1826 (BF), Les Hauts faits des Jésuites, par Beuglant, chez Touquet
12 août 1826 (BF), Épître à M. de Villèle (Mercure de France du XIXe siècle)
11 novembre 1826 (BF), Napoléon et Talma, chez Touquet
13 et 30 décembre 1826 (BF), L’Académie ou les membres introuvables, par Gérard, chez Touquet
16 mai 1827 (BF), Élégies nationales et Satires politiques, par Gérard, chez Touquet
29 juin 1827, La dernière scène de Faust (Mercure de France au XIXe siècle)
28 novembre 1827 (BF), Faust, tragédie de Goëthe, 1828, chez Dondey-Dupré
15 décembre 1827, A Auguste H…Y (Almanach des muses pour 1828)
1828? Faust (manuscrit autographe)
1828? Le Nouveau genre (manuscrit autographe)
mai 1829, Lénore. Ballade allemande imitée de Bürger (La Psyché)
août 1829, Le Plongeur. Ballade, (La Psyché)
octobre 1829, A Schmied. Ode de Klopstock (La Psyché)
24 octobre 1829, Robert et Clairette. Ballade allemande de Tiedge (Mercure de France au XIXe siècle)
21 novembre 1829, Chant de l’épée. Traduit de Korner (Mercure de France au XIXe siècle)
19 décembre 1829, Lénore. Traduction littérale de Bürger (Mercure de France au XIXe siècle)
janvier 1830, La Lénore de Bürger, nouvelle traduction littérale (La Psyché)
16 janvier 1830, Ma Patrie, de Klopstock (Mercure de France au XIXe siècle)
23 janvier 1830, Légende, par Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)
6 février (BF) Poésies allemandes, Klopstock, Goethe, Schiller, Burger (Bibliothèque choisie)
13 février 1830, Les Papillons (Mercure de France au XIXe siècle)
13 février 1830, Appel, par Koerner (1813) (Mercure de France au XIXe siècle)
13 mars 1830, L’Ombre de Koerner, par Uhland, 1816 (Mercure de France au XIXe siècle)
27 mars 1830, La Nuit du Nouvel an d’un malheureux, de Jean-Paul Richter (La Tribune romantique)
29 avril 1830, La Pipe, chanson traduite de l’allemand, de Pfeffel (La Tribune romantique)
13 mai 1830 Le Cabaret de la mère Saguet (Le Gastronome)
mai 1830, M. Jay et les pointus littéraires (La Tribune romantique)
juillet ? 1830, Récit des journées des 27-29 juillet (manuscrit autographe)
14 août 1830, Le Peuple (Mercure de France au XIXe siècle)
11 décembre 1830, A Victor Hugo. Les Doctrinaires (Almanach des muses pour 1831)
29 décembre 1830, La Malade (Le Cabinet de lecture )
29 janvier 1831, Odelette, Le Vingt-cinq mars (Almanach dédié aux demoiselles)
14 mars 1831, En avant, marche! (Cabinet de lecture)
23 avril 1831, Bardit, traduit du haut-allemand (Mercure de France au XIXe siècle)
7 mai 1831, Profession de foi (Mercure de France au XIXe siècle)
25 juin et 9 juillet 1831, Nicolas Flamel, drame-chronique (Mercure de France au XIXe siècle)
4 décembre 1831, Cour de prison, Le Soleil et la gloire (Le Cabinet de lecture)
17 décembre 1831, Fantaisie, odelette (Annales romantiques pour 1832)
24 septembre 1832, La Main de gloire, histoire macaronique (Le Cabinet de lecture)
14 décembre 1834, Odelettes (Annales romantiques pour 1835)
1835-1838 ? Lettres d’amour (manuscrits autographes)
26 mars et 20 juin 1836, De l’Aristocratie en France (Le Carrousel)
20 et 26 mars 1837, De l’avenir de la tragédie (La Charte de 1830)
12 août 1838, Les Bayadères à Paris (Le Messager)
18 septembre 1838, A M. B*** (Le Messager)
2 octobre 1838, La ville de Strasbourg. A M. B****** (Le Messager)
26 octobre 1838, Lettre de voyage. Bade (Le Messager)
31 octobre 1838, Lettre de voyage. Lichtenthal (Le Messager)
24 novembre 1838, Léo Burckart (manuscrit remis à la censure)
25, 26 et 28 juin 1839, Le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française (Le Messager)
13 juillet 1839 (BF) Léo Burckart, chez Barba et Desessart
19 juillet 1839, « Le Mort-vivant », drame de M. de Chavagneux (La Presse)
15 et 16-17 août 1839, Les Deux rendez-vous, intermède (La Presse)
17 et 18 septembre 1839, Biographie singulière de Raoul Spifamme, seigneur des Granges (La Presse)
28 janvier 1840, Lettre de voyage I (La Presse)
25 février 1840, Le Magnétiseur
5 mars 1840, Lettre de voyage II (La Presse)
8 mars 1840, Lettre sur Vienne (L’Artiste)
26 mars 1840, Lettre de voyage III (La Presse)
28 juin 1840, Lettre de voyage IV, Un jour à Munich (La Presse)
18 juillet 1840 (BF) Faust de Goëthe suivi du second Faust, chez Gosselin
26 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort I (La Presse)
29 juillet, 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort II (La Presse)
30 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort III (La Presse)
11 février 1841, Une Journée à Liège (La Presse)
18 février 1841, L’Hiver à Bruxelles (La Presse)
1841 ? Première version d’Aurélia (feuillets autographes)
février-mars 1841, Lettre à Muffe, (sonnets, manuscrit autographe)
1841 ? La Tête armée (manuscrit autographe)
mars 1841, Généalogie dite fantastique (manuscrit autographe)
1er mars 1841, Jules Janin, Gérard de Nerval (Journal des Débats)
5 mars 1841, Lettre à Edmond Leclerc
7 mars 1841, Les Amours de Vienne (Revue de Paris)
31 mars 1841, Lettre à Auguste Cavé
11 avril 1841, Mémoires d’un Parisien. Sainte-Pélagie en 1832 (L’Artiste)
9 novembre 1841, Lettre à Ida Ferrier-Dumas
novembre? 1841, Lettre à Victor Loubens
10 juillet 1842, Les Vieilles ballades françaises (La Sylphide)
15 octobre 1842, Rêverie de Charles VI (La Sylphide)
24 décembre 1842, Un Roman à faire (La Sylphide)
19 et 26 mars 1843, Jemmy O’Dougherty (La Sylphide)
11 février 1844, Une Journée en Grèce (L’Artiste)
10 mars 1844, Le Roman tragique (L’Artiste)
17 mars 1844, Le Boulevard du Temple, 1re livraison (L’Artiste)
31 mars 1844, Le Christ aux oliviers (L’Artiste)
5 mai 1844, Le Boulevard du Temple 2e livraison (L’Artiste)
12 mai 1844, Le Boulevard du Temple, 3e livraison (L’Artiste)
2 juin 1844, Paradoxe et Vérité (L’Artiste)
30 juin 1844, Voyage à Cythère (L’Artiste)
28 juillet 1844, Une Lithographie mystique (L’Artiste)
11 août 1844, Voyage à Cythère III et IV (L’Artiste)
15 septembre, Diorama (L’Artiste-Revue de Paris)
29 septembre 1844, Pantaloon Stoomwerktuimaker (L’Artiste)
20 octobre 1844, Les Délices de la Hollande I (La Sylphide)
8 décembre 1844, Les Délices de la Hollande II (La Sylphide)
16 mars 1845, Pensée antique (L’Artiste)
19 avril 1845 (BF), Le Diable amoureux par J. Cazotte, préface de Nerval, chez Ganivet
1er juin 1845, Souvenirs de l’Archipel. Cérigo (L’Artiste-Revue de Paris)
6 juillet 1845, L’Illusion (L’Artiste-Revue de Paris)
5 octobre 1845, Strasbourg (L’Artiste-Revue de Paris)
novembre-décembre 1845, Le Temple d’Isis. Souvenir de Pompéi (La Phalange)
28 décembre 1845, Vers dorés (L’Artiste-Revue de Paris)
1er mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste I (L’Artiste-Revue de Paris)
15 mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste II (L’Artiste-Revue de Paris)
1er mai 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne (Revue des Deux Mondes)
17 mai 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste III (L’Artiste-Revue de Paris)
12 juillet 1846 Sensations d’un voyageur enthousiaste IV (L’Artiste-Revue de Paris)
16 août 1846, Un Tour dans le Nord. Angleterre et Flandre (L’Artiste-Revue de Paris)
30 août 1846, De Ramsgate à Anvers (L’Artiste-Revue de Paris)
20 septembre 1846, Une Nuit à Londres (L’Artiste-Revue de Paris)
1er novembre 1846, Un Tour dans le Nord III (L’Artiste-Revue de Paris)
22 novembre 1846, Un Tour dans le Nord IV (L’Artiste-Revue de Paris)
15 décembre 1846, Scènes de la vie égyptienne moderne. La Cange du Nil (Revue des Deux Mondes)
1847, Scénario des deux premiers actes des Monténégrins
15 février 1847, La Santa-Barbara. Scènes de la vie orientale (Revue des Deux Mondes)
15 mai 1847, Les Maronites. Un Prince du Liban (Revue des Deux Mondes)
15 août 1847, Les Druses (Revue des Deux Mondes)
17 octobre 1847, Les Akkals (Revue des Deux Mondes)
21 novembre 1847, Souvenirs de l’Archipel. Les Moulins de Syra (L’Artiste-Revue de Paris)
15 juillet 1848, Les Poésies de Henri Heine (Revue des Deux Mondes)
15 septembre 1848, Les Poésies de Henri Heine, L’Intermezzo (Revue des Deux Mondes)
1er-27 mars 1849, Le Marquis de Fayolle, 1re partie (Le Temps)
26 avril 16 mai 1849, Le Marquis de Fayolle, 2e partie (Le Temps)
6 octobre 1849, Le Diable rouge (Almanach cabalistique pour 1850)
7 mars-19 avril 1850, Les Nuits du Ramazan (Le National)
15 août 1850, Les Confidences de Nicolas, 1re livraison (Revue des Deux Mondes)
26 août 1850, Le Faust du Gymnase (La Presse)
1er septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 2e livraison (Revue des Deux Mondes)
9 septembre 1850, Excursion rhénane (La Presse)
15 septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 3e livraison (Revue des Deux Mondes)
18 et 19 septembre 1850, Les Fêtes de Weimar (La Presse)
1er octobre 1850, Goethe et Herder (L’Artiste-Revue de Paris)
24 octobre-22 décembre 1850, Les Faux-Saulniers (Le National)
29 décembre 1850, Les Livres d’enfants, La Reine des poissons (Le National)
novembre 1851, Quintus Aucler (Revue de Paris)
24 janvier 1852 (BF), L’Imagier de Harlem, Librairie théâtrale
15 juin 1852, Les Fêtes de mai en Hollande (Revue des Deux Mondes)
1er juillet 1852, La Bohême galante I (L’Artiste)
15 juillet 1852, La Bohême galante II (L’Artiste)
1er août 1852, La Bohême galante III (L’Artiste)
15 août 1852, La Bohême galante IV (L’Artiste)
21 août 1852 (BF), Lorely. Souvenirs d’Allemagne, chez Giraud et Dagneau (Préface à Jules Janin)
1er septembre 1852, La Bohême galante V (L’Artiste)
15 septembre 1852, La Bohême galante VI (L’Artiste)
1er octobre 1852, La Bohême galante VII (L’Artiste)
9 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 1re livraison (L’Illustration)
15 octobre 1852, La Bohême galante VIII (L’Artiste)
23 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 2e livraison (L’Illustration)
30 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 3e livraison (L’Illustration)
1er novembre 1852, La Bohême galante IX (L’Artiste)
6 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 4e livraison (L’Illustration)
13 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 5e livraison (L’Illustration)
15 novembre 1852, La Bohême galante X (L’Artiste)
20 novembre 1852, Les Illuminés, chez Victor Lecou (« La Bibliothèque de mon oncle »)
1er décembre 1852, La Bohême galante XI (L’Artiste)
15 décembre 1852, La Bohême galante XII (L’Artiste)
1er janvier 1853 (BF), Petits Châteaux de Bohême. Prose et Poésie, chez Eugène Didier
15 août 1853, Sylvie. Souvenirs du Valois (Revue des Deux Mondes)
14 novembre 1853, Lettre à Alexandre Dumas
25 novembre 1853-octobre 1854, Lettres à Émile Blanche
10 décembre 1853, Alexandre Dumas, Causerie avec mes lecteurs (Le Mousquetaire)
17 décembre 1853, Octavie (Le Mousquetaire)
1853-1854, Le Comte de Saint-Germain (manuscrit autographe)
28 janvier 1854 (BF) Les Filles du feu, préface, Les Chimères, chez Daniel Giraud
31 octobre 1854, Pandora (Le Mousquetaire)
25 novembre 1854, Pandora, épreuves du Mousquetaire
Pandora, texte reconstitué par Jean Guillaume en 1968
Pandora, texte reconstitué par Jean Senelier en 1975
30 décembre 1854, Promenades et Souvenirs, 1re livraison (L’Illustration)
1854 ? Sydonie (manuscrit autographe)
1854? Emerance (manuscrit autographe)
1854? Promenades et Souvenirs (manuscrit autographe)
janvier 1855, Oeuvres complètes (manuscrit autographe)
1er janvier 1855, Aurélia ou le Rêve et la Vie (Revue de Paris)
6 janvier 1855, Promenades et Souvenirs, 2e livraison (L’Illustration)
3 février 1855, Promenades et Souvenirs, 3e livraison (L’Illustration)
15 février 1855, Aurélia ou Le Rêve et la Vie, seconde partie (Revue de Paris)
15 mars 1855, Desiderata (Revue de Paris)
1866, La Forêt noire, scénario
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BF: annonce dans la Bibliographie de la France
Manuscrit autographe: manuscrit non publié du vivant de Nerval
26 mars 1836 — De l’aristocratie en France, dans Le Carrousel, 1er article, non signé.
Le Carrousel de la cour, de la ville et des départements fut fondé par Nerval et Anatole Bouchardy en mars 1836 à la suite de la faillite du Monde dramatique. La signature G. de Nerval apparaît pour la première fois sur l’exemplaire prospectus de la revue, remis au ministère. L’article De l’aristocratie en France fut repris le 6 septembre 1838 dans Le Messager, signé Gérard de N***.
Au moment de lancer ce nouveau journal, dont le titre s’adresse à une audience fort large, Nerval tente d’en définir la ligne éditoriale et se livre pour cela à une réflexion sur la situation politique et sociale de la France de Louis-Philippe. Loin désormais du militantisme de la boutique de scandale de Touquet, Nerval n’en reste pas moins nostalgique à l’égard des illusions perdues de 1830 : « Vous vous souvenez, n’est-ce pas, de ces grands projets que nous avions tous, il y a quelques années », et tente de se situer politiquement : comment renier le passé monarchique de la France, légitimiste plus sans doute qu’orléaniste, mais aussi comment nier l’évolution économique et culturelle propre à la bourgeoisie montante : « Mais laissera-t-on périr maintenant la sublime pensée du génie politique, qui tend à mettre en équilibre, sous la garde sacrée de la prévoyance royale, ces deux puissances jalouses : Noblesse et Bourgeoisie ? » La réflexion se poursuit dans le même journal en juin 1836.
Voir la notice IMPASSE DU DOYENNÉ, LE MONDE DRAMATIQUE
******
DE L’ARISTOCRATIE EN FRANCE.
PREMIÈRE LETTRE À M***.
Vous m’embarrassez, mon ami, en me demandant ce que doit être l’écrit périodique pour lequel je réclame votre concours, attendu que c’est le titre surtout qu’il me coûte d’énoncer, et que je voudrais bien n’être pas obligé à commencer, comme on dit, par le commencement. En vérité, pour ce que j’ai à faire connaître au public, je me représente mon siècle sous une apparence propre à m’intimider. Je le vois là, ce grave siècle, ce siècle si préoccupé d’intérêts importans, ce siècle en habit noir et qui semble au tiers de sa vie porter le deuil encore de celui qui l’a précédé ; ce siècle, dis-je, où les jeunes gens sont des hommes déjà mûrs, où les vieillards sont des hommes encore mûrs ; ce siècle affairé qui n’a pas un moment à perdre, il s’arrête, il daigne écouter, il se dit déjà qu’on le fait attendre, et moi, frivole écrivain, mais non pas écrivain facile, je ne sais de quel ton je dois m’adresser à cet auditoire sévère.
Il s’agit d’écrire un recueil qui traiterait surtout des mœurs françaises dans les temps modernes : un journal, s’il se peut, piquant et varié, mais s’employant avec une ardeur presque scientifique à recueillir ce qui nous reste encore de cet esprit de luxe et d’élégante compagnie, de cette poésie splendide, de cet art de magnificence inutile, auxquels notre siècle morose a fait le procès si souvent avec son froid bon sens et sa triviale vertu. C’est sans doute une cause bien compromise, une défense bien hasardée ; et vous n’attendiez point de notre judiciaire un emploi moins frivole, n’est-ce pas ? Vous nous savez des gens à traiter sérieusement toute folle pensée, à soutenir gravement toute thèse inutile ; vous nous savez des poètes à prendre le théâtre pour la réalité, et la réalité pour la pièce qu’on joue : pour nous, en effet, la vraie passion des maisons et des rues, la vérité prosaïque, l’histoire qui se fait dans le moment qu’on la fait, et les opinions qui font ondoyer tous les fronts de la foule, comme le vent sur les blés, tout cela, c’est une comédie plus risible que joyeuse, un drame médiocre, plus bizarre que saisissant, où beaucoup savent mal leur rôle, où les figurans sont gauches et mal vêtus, où la moralité manque souvent, où l’amour manque surtout, où l’art se dissimule tout-à-fait au profit de je ne sais quelle attention vulgaire d’un auditoire à bon marché, qui siffle, gronde et mugit tour-à-tour, et dérange à tout propos l’action, du moment qu’il ne la saisit plus. Mais quel intérêt, au contraire, dans tout ce qui tient de l’invention, de l’art, ou des souvenirs vagues du passé ! Comme ces passions convenues nous attachent étroitement ! comme nous tremblons à ces péripéties que l’étude noue et dénoue ! comme nous philosophons à ces fatalités dont un poète est le Destin ! comme nous admirons naïvement ce peuple choisi, dont toute parole est douce et convenable, dont tout geste est harmonieux, et qui vit, aime et meurt si noblement, aux clartés d’un soleil magique !
Je ne sais si l’histoire nous trompe, et si nous n’ajoutons pas encore nos fantaisies au bout des imaginations de l’écrivain, mais il me semble qu’il y a eu des sociétés où la vie réelle s’arrangeait, en effet, comme une comédie charmante et de bon goût ; il n’y avait pas foule alors dans les salles de théâtre, et l’on ne courait pas s’y abreuver misérablement d’illusions amères. Ces époques avaient un présent tel, qu’elles s’inquiétaient peu du passé ; elles avaient une vie à elles, un amour à elles, un art pour elles ; art magnifique ou charmant, spirituel ou grandiose, qui donnait à tout, église ou palais, meuble ou maison, un caractère identique dans le fond et varié selon la forme ; elles n’étaient pas réduites, hélas ! à frotter la poussière des meubles enfouis et à réchampir la dorure des demeures de leurs aïeux ; elles allaient simplement, sans souci de l’avenir et du passé, qui sont à Dieu ; ayant ce qu’il faut de morale pour bien vivre, et de piété pour bien mourir ; ayant des sciences pour les rêveurs, des livres sérieux pour les mélancoliques, des histoires pour les enfans et les vieillards ; et ne songeant, du reste, qu’à jouir des saisons, et à dépenser gaîment leur cœur en amour, leur force en luttes glorieuses, et leur esprit en galantes inventions d’art et de poésie !
Vous vous souvenez, n’est-ce pas, de ces grands projets que nous avions tous, il y a quelques années, tous poètes et princes (comme a dit Voltaire), pour essayer de renouer les traditions de la belle société française : que de beau style et de beaux vers, oubliés ou désavoués aujourd’hui, que de petits romans et de petits journaux perdus à cette œuvre assidue par des écrivains studieux : l’éclat qui résultait de cette poésie n’était pas, après tout, sans influence politique ; tout ce monde magique évoqué à propos par l’esprit et par le génie, luttait si vivement dans les jeunes âmes contre cette autre poésie de souvenirs moins éloignés, dont la foule sans noms se nourrissait ardemment.
C’était d’abord le moyen-âge qu’on ressuscitait tout entier ; le moyen-âge des varlets, des ponts-levis et des tourelles, ce moyen-âge religieux et chevaleresque, que les deux siècles qui précèdent le nôtre, si pleins qu’ils soient de splendeurs aristocratiques, avait presque complètement ignoré. Aussi les grands parens, les vieux chevaliers de Coblentz s’étonnaient-ils de voir à leurs enfans des allures si féodales ; ils s’étonnaient que l’on rêvât une aristocratie sans poudre ni paniers, et que l’on attachât de plus nobles souvenirs à l’ogive qu’à l’œil-de-bœuf. Ils n’avaient cependant que patience à prendre, car chaque siècle de l’histoire était dans ce temps-là la mode d’une année. Le goût ne tarda pas à réagir contre les vieux donjons humides et les meubles sculptés en chêne, ces témoins sévères et sombres des mœurs faciles de nos jours. En vain la romance fit-elle soupirer ses beaux pages aux colliers d’or, en vain la ballade peupla-t-elle les solitudes de sylphes amoureux et de rondes magiques, la Renaissance vainquit le moyen-âge dans l’espace d’un été. La Renaissance ! à ce nom l’on sentait déjà cet air frais et vivifiant qui vous saisit dans l’histoire après la fin du vieux Louis XI : quand la jeune chevalerie de Charles VIII et de Louis XII descend vers l’Italie, et va s’ébattre à grand bruit de cors et d’armures dans les campagnes vertes du Piémont. L’azur du ciel est moins pur que celui des écharpes et des pennons de France, et partout dans l’herbe des prés, partout sous les pieds des chevaux, fleurit la fleur royale, et partout luit en lettres d’or la triomphante devise : Lilia florent !... Et bientôt de cette Italie aux villes de marbre, aux carrousels étincelans, de cette Italie qui les rejette, ils ramènent en triomphe tout un art jeune et charmant, un art émancipé de l’Eglise, mais que l’Eglise a béni ; doux panthéisme catholique, substituant aux lignes roides, aux formes maigres et drapées du mysticisme monacal, une nature heureuse et suave, amoureuse et fleurie, qui rend témoignage à la fois de l’indépendance de l’art, et de l’inspiration divine, qui l’a fait si chaste et si pur.
Vous savez, mon ami, jusqu’où l’on porta la tendance de rajeunir pour notre temps l’éclat de cette époque illustre. Vous avez assisté peut-être à cette fête des Tuileries où toute la cour réunie des Stuarts et des Médicis sembla se réveiller, par un enchantement, d’un sommeil de trois siècles : — lourd sommeil, où la plupart d’entre eux étaient descendus par des catastrophes tragiques....
De sorte qu’il arriva que cette fête fit rêver moins à tant de splendeur, qu’à tant d’infortunes royales.
Tristes et opiniâtres préoccupations de nos sociétés modernes, où la paix et le bon accord n’ont jamais de longues durées ; l’art et la poésie s’épuisaient en vain à couvrir de ces apparences pompeuses l’inquiète aristocratie de la Restauration. C’était une mauvaise écolière à la littérature que cette caste fière, si long-temps humiliée dans le malheur et dans l’exil, et naturellement si rancuneuse, pour tout le sang et pour tout l’or qu’elle avait répandus en France, et dont la terre et le peuple de France s’étaient abreuvés sans retour ! Triste écolière, dis-je, et pourtant avide de science, à qui nous apprenions souvent les noms et la gloire historique de ses aïeux et les mœurs et l’esprit de ses aïeux, dont la tradition s’était perdue dans la ruine et l’incendie. A peine comprenait-elle, hélas ! que les arts et l’intelligence avaient droit de cité dans son faubourg et ses châteaux ; à peine osait-elle s’assurer en ces alliés, issus, pour la plupart, de la foule ennemie, et qui mettaient à leur service de sévères conditions.
Ah ! n’apprendra-t-elle jamais, cette fille altière du passé, qu’elle a dans le pays de France et parmi ce peuple qui la repousse, deux sœurs bonnes et secourables, et d’un sang aussi pur que le sien, deux sœurs couronnées et bénies : la noblesse d’intelligence et la noblesse de courage : races impérissables, royales et directes lignées des grands esprits et des grands cœurs ; obscures et délaissées dès leur naissance, comme Perdita, mais qui se font toujours plus tard reconnaître à quelque marque illustre !
Et combien elle a été punie et trop punie ! d’avoir traité ses sœurs en servantes mal apprises se rendant tard à leur devoir : rappelez-vous cette fatale année où le front de bataille changea tout-à-coup, où l’intelligence humiliée fit appel à la bourgeoisie, en caressant pour elle une image flatteuse des républiques du Nouveau Monde ; où l’illustration guerrière se replia sur le peuple en murmurant le nom magique d’un passé déjà fabuleux. Lutte imprudente !... où l’on mit tout en question, tout en jeu : gloire, génie et fortune !
C’est un triste appel que celui qui se fait, au nombre d’une part, et de l’autre à la force ; au courage sans raisonnement, à la foule sans moralité ; ce sont les trompettes hideuses de Macbeth qui sonnent la charge à cette effrayante mêlée : fatale époque d’aveuglement, de doute et de haines mortelles, où la providence n’intervient plus par les éclairs du génie, mais par les forces déchaînées des élémens et des passions !... Où s’en vont les illusions chères des hauts esprits qui répondaient, cœur pour cœur, de ces races régénérées par le malheur, l’étude et l’expérience ? O studieux prophète du passé ! il est donc vrai que les institutions politiques n’ont plus racine dans le sol ! La famille humaine est errante à jamais sur le globe commun à tous !... Voici que les nations effrayées se sont construit à la hâte quelques vaisseaux fragiles, avec tous les débris épars et surnageans. Déjà bien des navires ont sombré, bien des barques ont disparu, pavoisées de couleurs éclatantes : qu’en reste-t-il, hélas !... les vaisseaux n’ont que des débris, et ne laissent pas de ruines ! Insensé, qui a mis l’espoir d’une pensée durable sur ces édifices sans fondemens ! Insensé, qui a combattu sur ce champ de bataille que le sang ne tache point, où toute chose brisée s’engloutit sans laisser de traces, et qui ne peut même promettre au mourant cette autre vie humaine de la tombe, où le souvenir vient pleurer.
Et pourtant le calme renaît ; est-ce encore une attente vaine ? Le flot murmurant se retire des hauteurs qu’il avait couvertes ; le symbole de l’alliance a resplendi dans les nuées ; et l’on voit déjà reparaître, au-dessus du niveau tranquille, la croix sainte de l’église et la flèche dorée du château royal.
Mais ne reverrons-nous plus d’autres monumens du vieux monde de nos aïeux ? La religion se retirera-t-elle à jamais au plus profond du sanctuaire ? La monarchie vivra-t-elle isolée et close aussi dans sa demeure, que le temps dégrade sans cesse et qu’on ne réparera plus ?
Rien n’a changé pourtant dans les principes, si tout a changé dans les faits ; une page de notre histoire s’est seulement renouvelée. Le droit ancien s’est retrempé dans sa source même ; et trois générations royales ont eu le sort de ces faibles rejetons du sang de Charlemagne, que l’étranger ramena deux fois, et que trois fois on exila pour venger l’insulte étrangère. Alors, comme aujourd’hui, un prince (l’aïeul de nos princes) se souvint que ce trône vide était aussi le trône de ses pères ; et la France accueillit avec bonheur cette famille illustre, race ancienne et jeune à la fois, qui portait le passé dans sa tête et l’avenir dans son cœur.
Mais laissera-t-on périr maintenant la sublime pensée du génie politique, qui tend à mettre en équilibre, sous la garde sacrée de la prévoyance royale, ces deux puissances jalouses : Noblesse et Bourgeoisie : — l’hérédité, qui conserve et défend fièrement la tradition nationale, avec la liberté, qui tente les choses futures, et qui trop souvent tente Dieu !
La France n’est point une terre sans souvenirs et sans tombeaux. Elle accepte l’Industrie, non pas en reine victorieuse, mais en fille bonne et fidèle, qui de jour en jour a grandi. L’Industrie a vaincu l’Amérique : qu’elle y triomphe ! Elle a conquis cette Colchide avec plus de succès que de gloire ; qu’elle arrache à ses flancs l’or qu’elle en attendait ! Que pour les habitans de ces pays, l’or soit le signe symbolique de la terre et des possessions, et qu’ils en fassent encore la représentation du génie et de la gloire, qui leur manquent... Qu’importe à nous, peuples d’Europe ! et qu’importe à nos familles chrétiennes, que dans leur nouvau monde, ils aient remplacé par un Mercure ailé le dieu Terme des héritages ?
Mais c’est à de plus sérieux écrivains qu’appartient la défense d’un principe si grand et si méconnu. Excusez-moi, mon ami, d’avoir haussé jusque-là le ton de mon épître familière : tant de portée n’appartient pas à de simples poètes, tant de passion à des feuilles légères, destinées à recueillir seulement quelques traces de cette haute société européenne, quelques parfums de cette fleur délicate de la civilisation, qui n’ose se fier qu’à peine à notre atmosphère orageuse, et tâche d’abriter dans l’ombre ses rejetons long-temps proscrits !
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Juin 1836 — De l’aristocratie en France, dans Le Carrousel, 2e article, non signé.
Ce 2e article fut repris le 6 septembre 1838 dans Le Messager, signé Gérard de N***, sans la citation en exergue et à partir de : « Mais, me direz-vous, existe-t-il encore une noblesse ? » Les trois derniers paragraphe ne seront pas repris dans Le Messager.
Poursuivant la réflexion politique amorcée en mars, Nerval propose une nouvelle perspective à l’aristocratie en France : si le temps de la féodalité est révolu, une nouvelle noblesse doit voir le jour, toute tournée vers le progrès à venir : « c’est à de graves idées d’intelligence et de prévision qu’appartient le sort futur de l’aristocratie française ». La réflexion sur le statut d’une noblesse de sang se poursuivra après la Révolution de 1848 dans Le Marquis de Fayolle, roman dont l’action se situe au début de la Révolution de 1789, et dont le héros incarne cette noblesse nouvelle des idées, née du renversement de l’ancienne.
Voir la notice IMPASSE DU DOYENNÉ, LE MONDE DRAMATIQUE.
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DE L’ARISTOCRATIE EN FRANCE.
DEUXIÈME LETTRE À M***.
Art. 60. La noblesse ancienne reprend ses titres ; la nouvelle conserve les siens. Le roi fait des nobles à volonté.
Charte de 1830.
Vous répondez à ma première lettre, mon ami, par une simple question : Existe-t-il encore une noblesse ? — Paris, qui la nie, a-t-il raison contre l’Europe ?... Le vieux Paris des Maillotins, de la Ligue et de la République ! Lui qui, la première fois, a nié les seigneurs ; la seconde fois, le Roi ; la troisième, Dieu !...
Paris a rouvert ses temples à Dieu ; ses portes au Roi : mais il ne veut de seigneurs que les Suzerains des millions entassés : il est le domaine et le fief de ceux-là.
Paris a brisé le privilège ; mais il en a conservé soigneusement tous les morceaux, et aucun n’a été perdu.
Que faut-il croire, hélas ! et que dirons-nous en réponse ? — Ferons-nous l’oraison funèbre d’une admirable institution, qui n’aurait après tout cela, comme la cavale de Roland, que le défaut de ne plus vivre ?... En perdant ses prérogatives de souveraineté, de guerre et de justice, a-t-elle perdu tout ce qui lui donnait existence ? — ou peut-elle s’écrier fièrement comme Médée, — qu’il lui reste Elle-même ?
Quoi qu’il en soit, la noblesse est maintenant, ainsi que l’Eglise, indépendante de la politique, indépendante des choses : elle n’a plus ses châteaux de la féodalité ; elle n’a plus ses palais de la monarchie ; elle n’est plus seigneuriale, chevaleresque ni courtisane ; et quoiqu’elle soit toujours un beau piédestal au mérite, — elle en a besoin désormais !
Les plus grands seigneurs du nobiliaire ne sont aujourd’hui que des cadets de bonne maison, qui ont leurs preuves à faire : beaucoup les ont faites avec éclat.
Quand Napoléon voulut retrouver une aristocratie, dans cette France nivelée, où tant de nobles étaient sans tête, — où tant de nobles fronts étaient sans nom et sans couronne ; natures énergiques, orphelins sublimes de pères oubliés ; et qui songeaient parfois, comme René le rêveur, à demander compte aux ruines de leur patrimoine perdu, — il jeta à un creuset terrible tout ce peuple de France, où les races s’étaient si bien mélangées par la guerre, par la débauche et par le crime... — Que le noble sang se montre ! dit le nouveau Charlemagne : la gloire connaîtra ceux qui sont à elle ! — Et tout le noble sang de France se fit voir en se répandant !
Maintenant que ce cycle épique, qui devait se dérouler sur le monde en spirale infinie, s’est à jamais accompli ; et que les extrémités s’en sont rejointes et fermées, comme un symbole de souvenir paisible, et d’éternité muette ; c’est à de graves idées d’intelligence et de prévision qu’appartient le sort futur de l’aristocratie française : ce sera le rôle des plus grands esprits de savoir rattacher l’avenir progressif au passé glorieux, de traverser, sans crainte et sans prévention, ce grand fleuve aux eaux sanglantes et sombres, que la révolution a fait couler entre deux siècles : fleuve d’oubli pour la plupart ; Léthé funeste ; au-delà duquel la France du passé n’apparaît plus que comme un pâle Elysée, peuplé de fantômes inutiles.
Porte bien ton nom, noblesse ! et mets tout ton lustre en ta renommée ; comme tes pères du XVe siècle, qui portaient toute leur fortune dans le drap d’or de leurs habits ; sois la prêtresse du passé, qui défend avec constance tout ce que la tradition nationale a d’éternel et de sacré ; sois la prophétesse de l’avenir, qui construit le berceau des arrière neveux ; et qui trace des plans d’édifices durables, pour la foule oublieuse et imprévoyante.
Pourquoi la riche moisson serait-elle jalouse de l’arbre aux fortes racines, qui donne de l’ombre et des fruits ? La moisson ne profite qu’à son maître, et l’arbre a aussi quelque chose pour le pauvre passant.
Le pauvre a peu gagné en aidant le moissonneur à renverser les arbres séculaires ; et ses enfans le maudiront un jour. Mais qui songe, dans ce tems-ci à son petit-fils, et qui songe à son aïeul ?... Il faudrait pour cela le respect de Dieu ! — Si les hommes pouvaient tarir la sève éternelle de la nature, pour en faire l’aliment de leur vie présente, ils s’en gorgeraient avidement, et ne laisseraient à leurs descendans que les cendres amères d’une terre épuisée et morte. Plaise à Dieu qu’un siècle philosophique n’ait pas fait cela du Monde moral, à tout jamais ! Bien des âmes inquiètes et jeunes demandent en pleurant qui donc a tari cette sève divine, où s’abreuvaient autrefois les hauts esprits de tant de siècles illustres ? — Une voix leur répond : Vos pères ont fait, un jour, une débauche immense avec l’amour ; un autre jour, avec la liberté ; un autre jour, avec la gloire. Si bien qu’il n’en restera plus pour vous à l’avenir : parce qu’ils ont soufflé, flétri, perdu, tout ce qu’ils n’ont pu atteindre, ou tout ce qu’ils n’ont pas choisi !....
Et les hommes crieront à Dieu : Père ! pourquoi nous as-tu délaissés ? Le Père répondra : J’ai envoyé mon Fils pour sauver le monde antique ; et ce monde a crucifié mon Fils : j’ai envoyé sa Croix pour sauver le monde nouveau ; et ce monde a brisé sa Croix !
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GÉRARD DE NERVAL - SYLVIE LÉCUYER tous droits réservés @
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