TEXTES

1824, Poésies diverses (manuscrit autographe)

1824, L’Enterrement de la Quotidienne (manuscrit autographe)

1824, Poésies et poèmes (manuscrit autographe)

1825, « Pour la biographie des biographes » (manuscrit autographe)

15 février 1826 (BF), Napoléon et la France guerrière, chez Ladvocat

19, 22 avril, 14 juin (BF), Complainte sur la mort de haut et puissant seigneur le Droit d’aînesse, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Complainte sur l’immortalité de M. Briffaut, par Cadet Roussel, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Monsieur Dentscourt ou le Cuisinier d’un grand homme, chez Touquet

20 mai 1826 (BF), Les Hauts faits des Jésuites, par Beuglant, chez Touquet

12 août 1826 (BF), Épître à M. de Villèle (Mercure de France du XIXe siècle)

11 novembre 1826 (BF), Napoléon et Talma, chez Touquet

13 et 30 décembre 1826 (BF), L’Académie ou les membres introuvables, par Gérard, chez Touquet

16 mai 1827 (BF), Élégies nationales et Satires politiques, par Gérard, chez Touquet

29 juin 1827, La dernière scène de Faust (Mercure de France au XIXe siècle)

28 novembre 1827 (BF), Faust, tragédie de Goëthe, 1828, chez Dondey-Dupré

15 décembre 1827, A Auguste H…Y (Almanach des muses pour 1828)

1828? Faust (manuscrit autographe)

1828? Le Nouveau genre (manuscrit autographe)

mai 1829, Lénore. Ballade allemande imitée de Bürger (La Psyché)

août 1829, Le Plongeur. Ballade, (La Psyché)

octobre 1829, A Schmied. Ode de Klopstock (La Psyché)

24 octobre 1829, Robert et Clairette. Ballade allemande de Tiedge (Mercure de France au XIXe siècle)

14 novembre 1829, Les Bienfaits de l’enseignement mutuel, Procès verbal de la Loge des Sept-Écossais-réunis, chez Bellemain

21 novembre 1829, Chant de l’épée. Traduit de Korner (Mercure de France au XIXe siècle)

12 décembre 1829, La Mort du Juif errant. Rapsodie lyrique de Schubart (Mercure de France au XIXe siècle)

19 décembre 1829, Lénore. Traduction littérale de Bürger (Mercure de France au XIXe siècle)

2 janvier 1830, La Première nuit du Sabbat. Morceau lyrique de Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

janvier 1830, La Lénore de Bürger, nouvelle traduction littérale (La Psyché)

16 janvier 1830, Ma Patrie, de Klopstock (Mercure de France au XIXe siècle)

23 janvier 1830, Légende, par Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

6 février (BF) Poésies allemandes, Klopstock, Goethe, Schiller, Burger (Bibliothèque choisie)

13 février 1830, Les Papillons (Mercure de France au XIXe siècle)

13 février 1830, Appel, par Koerner (1813) (Mercure de France au XIXe siècle)

13 mars 1830, L’Ombre de Koerner, par Uhland, 1816 (Mercure de France au XIXe siècle)

27 mars 1830, La Nuit du Nouvel an d’un malheureux, de Jean-Paul Richter (La Tribune romantique)

10 avril 1830, Le Dieu et la bayadère, nouvelle indienne par Goëthe (Mercure de France au XIXe siècle)

29 avril 1830, La Pipe, chanson traduite de l’allemand, de Pfeffel (La Tribune romantique)

13 mai 1830 Le Cabaret de la mère Saguet (Le Gastronome)

mai 1830, M. Jay et les pointus littéraires (La Tribune romantique)

17 juillet 1830, L’Éclipse de lune. Épisode fantastique par Jean-Paul Richter (Mercure de France au XIXe siècle)

juillet ? 1830, Récit des journées des 27-29 juillet (manuscrit autographe)

14 août 1830, Le Peuple (Mercure de France au XIXe siècle)

30 octobre 1830 (BF), Choix de poésies de Ronsard, Dubellay, Baïf, Belleau, Dubartas, Chassignet, Desportes, Régnier (Bibliothèque choisie)

11 décembre 1830, A Victor Hugo. Les Doctrinaires (Almanach des muses pour 1831)

29 décembre 1830, La Malade (Le Cabinet de lecture )

29 janvier 1831, Odelette, Le Vingt-cinq mars (Almanach dédié aux demoiselles)

14 mars 1831, En avant, marche! (Cabinet de lecture)

23 avril 1831, Bardit, traduit du haut-allemand (Mercure de France au XIXe siècle)

30 avril 1831, Le Bonheur de la maison par Jean-Paul Richter. Maria. Fragment (Mercure de France au XIXe siècle)

7 mai 1831, Profession de foi (Mercure de France au XIXe siècle)

25 juin et 9 juillet 1831, Nicolas Flamel, drame-chronique (Mercure de France au XIXe siècle)

17 et 24 septembre 1831, Les Aventures de la nuit de Saint-Sylvestre. Conte inédit d’Hoffmann (Mercure de France au XIXe siècle)

4 décembre 1831, Cour de prison, Le Soleil et la gloire (Le Cabinet de lecture)

17 décembre 1831, Odelettes. La Malade, Le Soleil et la Gloire, Le Réveil en voiture, Le Relais, Une Allée du Luxembourg, Notre-Dame-de-Paris (Almanach des muses)

17 décembre 1831, Fantaisie, odelette (Annales romantiques pour 1832)

24 septembre 1832, La Main de gloire, histoire macaronique (Le Cabinet de lecture)

14 décembre 1834, Odelettes (Annales romantiques pour 1835)

1835-1838 ? Lettres d’amour (manuscrits autographes)

26 mars et 20 juin 1836, De l’Aristocratie en France (Le Carrousel)

20 et 26 mars 1837, De l’avenir de la tragédie (La Charte de 1830)

12 août 1838, Les Bayadères à Paris (Le Messager)

18 septembre 1838, A M. B*** (Le Messager)

2 octobre 1838, La ville de Strasbourg. A M. B****** (Le Messager)

26 octobre 1838, Lettre de voyage. Bade (Le Messager)

31 octobre 1838, Lettre de voyage. Lichtenthal (Le Messager)

24 novembre 1838, Léo Burckart (manuscrit remis à la censure)

25, 26 et 28 juin 1839, Le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française (Le Messager)

13 juillet 1839 (BF) Léo Burckart, chez Barba et Desessart

19 juillet 1839, « Le Mort-vivant », drame de M. de Chavagneux (La Presse)

15 et 16-17 août 1839, Les Deux rendez-vous, intermède (La Presse)

17 et 18 septembre 1839, Biographie singulière de Raoul Spifamme, seigneur des Granges (La Presse)

21 et 28 septembre 1839, Lettre VI, A Madame Martin (Lettres aux belles femmes de Paris et de la province)

28 janvier 1840, Lettre de voyage I (La Presse)

25 février 1840, Le Magnétiseur

5 mars 1840, Lettre de voyage II (La Presse)

8 mars 1840, Lettre sur Vienne (L’Artiste)

26 mars 1840, Lettre de voyage III (La Presse)

28 juin 1840, Lettre de voyage IV, Un jour à Munich (La Presse)

18 juillet 1840 (BF) Faust de Goëthe suivi du second Faust, chez Gosselin

26 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort I (La Presse)

29 juillet, 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort II (La Presse)

30 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort III (La Presse)

11 février 1841, Une Journée à Liège (La Presse)

18 février 1841, L’Hiver à Bruxelles (La Presse)

1841 ? Première version d’Aurélia (feuillets autographes)

février-mars 1841, Lettre à Muffe, (sonnets, manuscrit autographe)

1841 ? La Tête armée (manuscrit autographe)

mars 1841, Généalogie dite fantastique (manuscrit autographe)

1er mars 1841, Jules Janin, Gérard de Nerval (Journal des Débats)

5 mars 1841, Lettre à Edmond Leclerc

7 mars 1841, Les Amours de Vienne (Revue de Paris)

31 mars 1841, Lettre à Auguste Cavé

11 avril 1841, Mémoires d’un Parisien. Sainte-Pélagie en 1832 (L’Artiste)

9 novembre 1841, Lettre à Ida Ferrier-Dumas

novembre? 1841, Lettre à Victor Loubens

10 juillet 1842, Les Vieilles ballades françaises (La Sylphide)

15 octobre 1842, Rêverie de Charles VI (La Sylphide)

24 décembre 1842, Un Roman à faire (La Sylphide)

19 et 26 mars 1843, Jemmy O’Dougherty (La Sylphide)

11 février 1844, Une Journée en Grèce (L’Artiste)

10 mars 1844, Le Roman tragique (L’Artiste)

17 mars 1844, Le Boulevard du Temple, 1re livraison (L’Artiste)

31 mars 1844, Le Christ aux oliviers (L’Artiste)

5 mai 1844, Le Boulevard du Temple 2e livraison (L’Artiste)

12 mai 1844, Le Boulevard du Temple, 3e livraison (L’Artiste)

2 juin 1844, Paradoxe et Vérité (L’Artiste)

30 juin 1844, Voyage à Cythère (L’Artiste)

28 juillet 1844, Une Lithographie mystique (L’Artiste)

11 août 1844, Voyage à Cythère III et IV (L’Artiste)

15 septembre, Diorama (L’Artiste-Revue de Paris)

29 septembre 1844, Pantaloon Stoomwerktuimaker (L’Artiste)

20 octobre 1844, Les Délices de la Hollande I (La Sylphide)

8 décembre 1844, Les Délices de la Hollande II (La Sylphide)

16 mars 1845, Pensée antique (L’Artiste)

19 avril 1845 (BF), Le Diable amoureux par J. Cazotte, préface de Nerval, chez Ganivet

1er juin 1845, Souvenirs de l’Archipel. Cérigo (L’Artiste-Revue de Paris)

6 juillet 1845, L’Illusion (L’Artiste-Revue de Paris)

5 octobre 1845, Strasbourg (L’Artiste-Revue de Paris)

novembre-décembre 1845, Le Temple d’Isis. Souvenir de Pompéi (La Phalange)

28 décembre 1845, Vers dorés (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste I (L’Artiste-Revue de Paris)

15 mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste II (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mai 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne (Revue des Deux Mondes)

17 mai 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste III (L’Artiste-Revue de Paris)

1er juillet 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Les Esclaves (Revue des Deux Mondes)

12 juillet 1846 Sensations d’un voyageur enthousiaste IV (L’Artiste-Revue de Paris)

16 août 1846, Un Tour dans le Nord. Angleterre et Flandre (L’Artiste-Revue de Paris)

30 août 1846, De Ramsgate à Anvers (L’Artiste-Revue de Paris)

15 septembre 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Le Harem (Revue des Deux Mondes)

20 septembre 1846, Une Nuit à Londres (L’Artiste-Revue de Paris)

1er novembre 1846, Un Tour dans le Nord III (L’Artiste-Revue de Paris)

22 novembre 1846, Un Tour dans le Nord IV (L’Artiste-Revue de Paris)

15 décembre 1846, Scènes de la vie égyptienne moderne. La Cange du Nil (Revue des Deux Mondes)

1847, Scénario des deux premiers actes des Monténégrins

15 février 1847, La Santa-Barbara. Scènes de la vie orientale (Revue des Deux Mondes)

15 mai 1847, Les Maronites. Un Prince du Liban (Revue des Deux Mondes)

15 août 1847, Les Druses (Revue des Deux Mondes)

17 octobre 1847, Les Akkals (Revue des Deux Mondes)

21 novembre 1847, Souvenirs de l’Archipel. Les Moulins de Syra (L’Artiste-Revue de Paris)

15 juillet 1848, Les Poésies de Henri Heine (Revue des Deux Mondes)

15 septembre 1848, Les Poésies de Henri Heine, L’Intermezzo (Revue des Deux Mondes)

7 janvier-24 juin 1849, puis 2 septembre 1849-27 janvier 1850, Al-Kahira. Souvenirs d’Orient (La Silhouette)

1er-27 mars 1849, Le Marquis de Fayolle, 1re partie (Le Temps)

26 avril 16 mai 1849, Le Marquis de Fayolle, 2e partie (Le Temps)

6 octobre 1849, Le Diable rouge (Almanach cabalistique pour 1850)

3 novembre 1849 (BF), Le Diable vert, et Impression de voyage (Almanach satirique, chez Aubert, Martinon et Dumineray)

7 mars-19 avril 1850, Les Nuits du Ramazan (Le National)

15 août 1850, Les Confidences de Nicolas, 1re livraison (Revue des Deux Mondes)

26 août 1850, Le Faust du Gymnase (La Presse)

1er septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 2e livraison (Revue des Deux Mondes)

9 septembre 1850, Excursion rhénane (La Presse)

15 septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 3e livraison (Revue des Deux Mondes)

18 et 19 septembre 1850, Les Fêtes de Weimar (La Presse)

1er octobre 1850, Goethe et Herder (L’Artiste-Revue de Paris)

24 octobre-22 décembre 1850, Les Faux-Saulniers (Le National)

29 décembre 1850, Les Livres d’enfants, La Reine des poissons (Le National)

novembre 1851, Quintus Aucler (Revue de Paris)

24 janvier 1852 (BF), L’Imagier de Harlem, Librairie théâtrale

15 juin 1852, Les Fêtes de mai en Hollande (Revue des Deux Mondes)

1er juillet 1852, La Bohême galante I (L’Artiste)

15 juillet 1852, La Bohême galante II (L’Artiste)

1er août 1852, La Bohême galante III (L’Artiste)

15 août 1852, La Bohême galante IV (L’Artiste)

21 août 1852 (BF), Lorely. Souvenirs d’Allemagne, chez Giraud et Dagneau (Préface à Jules Janin)

1er septembre 1852, La Bohême galante V (L’Artiste)

15 septembre 1852, La Bohême galante VI (L’Artiste)

1er octobre 1852, La Bohême galante VII (L’Artiste)

9 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 1re livraison (L’Illustration)

15 octobre 1852, La Bohême galante VIII (L’Artiste)

23 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 2e livraison (L’Illustration)

30 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 3e livraison (L’Illustration)

1er novembre 1852, La Bohême galante IX (L’Artiste)

6 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 4e livraison (L’Illustration)

13 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 5e livraison (L’Illustration)

15 novembre 1852, La Bohême galante X (L’Artiste)

20 novembre 1852, Les Illuminés, chez Victor Lecou (« La Bibliothèque de mon oncle »)

1er décembre 1852, La Bohême galante XI (L’Artiste)

15 décembre 1852, La Bohême galante XII (L’Artiste)

1er janvier 1853 (BF), Petits Châteaux de Bohême. Prose et Poésie, chez Eugène Didier

15 août 1853, Sylvie. Souvenirs du Valois (Revue des Deux Mondes)

14 novembre 1853, Lettre à Alexandre Dumas

25 novembre 1853-octobre 1854, Lettres à Émile Blanche

10 décembre 1853, Alexandre Dumas, Causerie avec mes lecteurs (Le Mousquetaire)

17 décembre 1853, Octavie (Le Mousquetaire)

1853-1854, Le Comte de Saint-Germain (manuscrit autographe)

28 janvier 1854 (BF) Les Filles du feu, préface, Les Chimères, chez Daniel Giraud

31 octobre 1854, Pandora (Le Mousquetaire)

25 novembre 1854, Pandora, épreuves du Mousquetaire

Pandora, texte reconstitué par Jean Guillaume en 1968

Pandora, texte reconstitué par Jean Senelier en 1975

30 décembre 1854, Promenades et Souvenirs, 1re livraison (L’Illustration)

1854 ? Sydonie (manuscrit autographe)

1854? Emerance (manuscrit autographe)

1854? Promenades et Souvenirs (manuscrit autographe)

janvier 1855, Oeuvres complètes (manuscrit autographe)

1er janvier 1855, Aurélia ou le Rêve et la Vie (Revue de Paris)

6 janvier 1855, Promenades et Souvenirs, 2e livraison (L’Illustration)

3 février 1855, Promenades et Souvenirs, 3e livraison (L’Illustration)

15 février 1855, Aurélia ou Le Rêve et la Vie, seconde partie (Revue de Paris)

15 mars 1855, Desiderata (Revue de Paris)

1866, La Forêt noire, scénario

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BF: annonce dans la Bibliographie de la France

Manuscrit autographe: manuscrit non publié du vivant de Nerval

1824 —L'Enterrement de la Quotidienne, manuscrit.

Composé en juin 1824, L'Enterrement de la Quotidienne est un poème burlesque à la manière du Lutrin de Boileau, dans lequel Gérard adolescent a exercé tout son jeune talent de pasticheur et de satiriste contre La Quotidienne, journal réactionnaire ultra qui soutient le ministère Villèle.

La page de garde du manuscrit, ornée de motifs particulièrement élaborés, porte la mention: « Poëme épique orné d'une préface dans le plus nouveau genre, par Gérard L... au collège Charlemagne ». Nerval biffera cette mention au moment de l’offrir à Houssaye en 1852, et la remplacera de façon plus neutre par : « Par G ...... ». Un second exemplaire manuscrit de L’Enterrement de La Quotidienne porte la signature : « G L de la famille des trois étoiles ».

Faute d’avoir vu le manuscrit, nous adoptons le texte et les graphies de l’édition Pléiade, t. I, des Œuvres complètes de Gérard de Nerval.

Voir la notice LES ANNÉES CHARLEMAGNE

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AVERTISSEMENT.

J’espère que messieurs les amateurs me sauront bon gré de leur avoir fait une si belle préface, et ils auront la bonté de remarquer qu’elle est, comme j’ai eu l’honneur de le leur observer, faite dans le dernier goût, car si elle les ennuie, c’est que j’aurai été fidèle à ma promesse.

Note de l’auteur.

PRÉFACE DE L’AUTEUR.

Mon cher lecteur, si j’en ai,

Vous croirez peut-être quand vous entendrez parler de ce poème, si la chose arrive, que c’est un de ces poèmes vulgaires que de maigres auteurs font dévorer à des auditeurs hébétés ; je suis même sûr que quelques personnes auront la sottise de croire que c’est un poème en prose, je vous dirai qu’il n’est ni vulgaire, ni en prose, et de plus il est d’un écolier, mais Boileau, direz-vous, en parlant du Poème, dit :

Il veut du temps, des soins, et ce pénible ouvrage,

Jamais d’un écolier ne fut l’apprentissage,

Vous voyez donc bien que Boileau avait quelquefois tort ?

Vous croyez sans doute que mon poème aura comme un autre un héros magnanime, qui remplira tout de sa valeur ; vous avez vu des auteurs de ces méchants écrits, oui ; des petites gens, non, non, nous espérons ici au lieu d’un seul héros :

En trouver dix au douze et cela vaut bien mieux.

Le héros qui au premier coup d’œil semble le principal meurt au premier chant et sa gloire se subdivise ensuite en une dizaine de petits héros parce qu’il n’est pas raisonnable qu’un seul ait tout.

Vous pensez sans doute aussi y trouver des épisodes et vous vous fondez sur l’exemple d’Homère et de Virgile, non vous n’en trouverez qu’une, et vous saurez que j’ai su rendre mon sujet assez riche pour n’en pas avoir besoin et c’est beaucoup, car vous avouerez que les épisodes refroidissent terriblement le lecteur. On dit qu’il était difficile et même impossible de faire dans notre langue un excellent poème, pourquoi ? c’est que notre religion ne nous inspire pas autant de belles images que celle des païens, mais on leur a répondu par exemple que les grâces

étaient loin l’être égales

Aux trois hautes vertus théologales ;

et je suis fort de cet avis, c’est pourquoi j’ai su avec autant d’élégance que d’exactitude, employer l’enfer, le paradis

voilà le principal, et quant à l’accessoire,

C’est fort indifférent, en effet voyez Milton peindre la colère de Dieu et le désespoir de ce coquin de Satan, c’est joli, et si M. de Ch…… avait fait un poème en prose, héroïque je suis sûr qu’il n’y aurait pas manqué, et il aurait eu raison.

Venons maintenant au poème en lui-même, c’est une belle chose d’avoir de l’esprit pour faire des poèmes, aussi voyez comme le mien est tourné. Je ne vais pas dire comme dit Boileau :

Je chante le vainqueur des vainqueurs de la terre,

mais j’entonne modestement la trompette de Virgille :

Je chante les combats et ces pieux journaux.

Quelques critiques trouveront que c’est imité, mais il n’y a pas de mal à imiter les bons modèles et d’ailleurs ce qu’on prend sur les poètes étrangers est regardé comme un butin fait sur l’ennemi ; malgré cela j’en ai aussi pris quelque chose sur nos auteurs, mais je ne les ai pas copiés et c’est permis dans l’héroï-comique, car l’imitation des bons morceaux en est l’âme.

Vous y trouverez aussi de la satire : un peu ; c’est indispensable, vous me représentez que lorsqu’on fait de mauvais vers on ne doit pas gloser sur les autres, mais le sang d’Apollon bouillonne dans mes veines et j’espère en faire dans la suite de bons, car quel âge me donnez-vous ? Douze ans ? Ah! messieurs, j’en ai seize et n’ai rien fait pour la postérité. C’est bien, dira l’un, pour seize ans ; ah ! dira l’autre, on en faisait de bien meilleurs de mon temps à cet âge-là ; ah ! l’heureux temps ; c’est possible, dit l’autre, mais ces vers dont il est si glorieux ne valent pas le diable.

Maudit censeur, te tairas-tu ?

Ne pourrai-je achever mon conte ?

Messieurs, si je vous disais que mon poème est tout ce qu’il y a de plus beau, vous ne me croiriez pas. Eh bien ! je vous dis qu’il n’y a rien de plus mal fait et de plus insignifiant, vous me coirez et vous vous tairez peut-être… Et pour voir réunis tous les… ensemble,

Le public et les murs ont demandé l’auteur.

L’auteur, messieurs, eh bien ! vous ne le connaîtrez pas,

Le talent seul se cache et craint de se montrer.

D’ailleurs je ne veux pas m’attirer de dispute avec monsieur le grand maître et compagnie qui n’aiment pas qu’on fasse de l’esprit,

Sur quoi, j’ai l’honneur de vous saluer,

GERARD L……

L'ENTERREMENT DE LA QUOTIDIENNE

Poème épico-héroïque.

(Extraits)

Le Chant premier présente d'abord l'argument du poème en pastichant L'Énéide :

Suit une série de portraits-charges des royalistes conservateurs grimpant au galetas de La Quotidienne moribonde, les Lacretelle, la vieille noblesse de cour dont Le Prévot d'Iray, auteur de La Vendée, poème en six chants, dédié à l'Armée française, libératrice de l'Espagne, paru en 1824, et enfin Chateaubriand-Chactas, l'auteur d'Atala reconverti dans la politique plus rémunératrice :

La Quotidienne harangue une dernière fois tous ses amis rassemblés. De quoi envoyer le jeune auteur à Sainte-Pélagie, si l'épopée n'était demeurée manuscrite:

Le Chant premier s'achève par la mort de La Quotidienne:

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Le Chant second nous transporte en Enfer, où Satan tient conseil. Mauvaise nouvelle, annonce Lucifer, qui tient là le rôle du sage Nestor: les philosophes qui sont en Enfer depuis quelques années déjà, Voltaire, d'Alembert, Rousseau, La Mettrie, ont converti les âmes damnées à leurs idées, et songent même à établir une République au royaume de Satan, après en avoir chassé les Jésuites:

Rien à craindre, rétorque Satan, «Nous avons Patouillet, / L'indomptable Nonotte...» (Jésuites, cibles de Voltaire) Pas du tout reprend Lucifer, eux aussi sont passés à l'adversaire. Seule donc La Quotidienne pourrait venir à bout de ces trublions. On dépêche donc le jeune démon Astaroth intercepter dans les airs (c'est déjà Méphisto...) l'âme de La Quotidienne que son ange gardien emporte vers les cieux:

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Le Chant troisième nous ramène dans le galetas de La Quotidienne. Autour de la défunte, les rivalités font rage. Altercation entre la vénérable Gazette (ultra) et la toute jeune et ambitieuse Étoile (ministérielle). On notera la comparaison avec le songe qui montre la familiarité, déjà, de Nerval avec le monde onirique, ici l'expérience du cauchemar :

Enfin le Moniteur (ministériel) va ramener le calme en renvoyant dos à dos les deux adversaires:

En Enfer, où Astaroth rapporte les nouvelles, c'est la consternation. Comment désormais mater la contestation philosophique libérale? Encore une fois, le sage Lucifer-Nestor va tirer Satan d'embarras: il suffit d'octroyer une charte, et le tour sera joué. Nerval se livre ici à une satire en règle des mensonges de l'équipe au pouvoir, et tout particulièrement de Chateaubriand-Chactas et de ses séides, dont Martainville, rédacteur du Drapeau blanc, que Nerval épingle aussi dans une autre pièce du cahier des Poésies diverses : « À Saint-Germain il est quatre Martin. / Le premier, vil, ignorant journaliste, / Est rédacteur d'un journal royaliste / Qui dans les lieux anglais s'employe les matins...»

Satan se prête à la mascarade et octroie donc sa charte:

Et tous les libéraux crédules d'acclamer en choeur:

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Le Chant quatrième s'ouvre sur la journée du lendemain. À l'aube, le convoi funèbre de La Quotidienne se met en branle vers le "mont des Martyrs" (Montmartre) :

*Nerval a mis pour ce vers une note malicieuse: « C'est-à-dire que le temps est couvert. Ah! j'entends le romantique, à présent; oui, je me suis amusé à traduire Le Solitaire »

L’auteur d’Atala ouvre le cortège des journaux ultras, La Foudre, Le Drapeau, L'Oriflamme, L'Étoile, et ministériels, Les Débats, Le Moniteur:

Sur le boulevard, la foule est massée, car c'est jour de Mardi-Gras. Elle acclame le cortège qu'elle prend pour des masques de carnaval. Fureur de Chactas, soufflets, puis mêlée générale entre ultras et libéraux:

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Chant cinquième: les troupes du Moniteur (ministériel) et du Constitutionnel (libéral) sont face à face, la mêlée épique s'engage. Écrivains et journalistes ultras meurent en héros, ... ils ne feront plus mourir d'ennui leurs malheureux lecteurs:

Du ciel, La Quotidienne voit la déroute des siens et vole vers eux pour leur redonner cœur. Le Constitutionnel se lance à sa poursuite. La fin du Chant manque. Le manuscrit porte une page blanche, avec la mention: « Ici, un morceau de poésie perdu et dans lequel le Constitutionnel poursuivait La Quotidienne jusqu'au bord de la Seine; là il croit tenir dans ses mains l'ombre qui lui échappait ».

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Chant sixième: C'est maintenant du côté des libéraux que le courage faiblit. Nerval reprend le ton de la parodie épique en invoquant Delavigne pour chanter leur sursaut héroïque et le combat singulier qui s'ensuit entre deux champions, Le Courrier pour les libéraux, l'inévitable Martainville pour les ultras. Nouveaux Horace et Curiace, les héros s'affrontent. Martainville est abattu d'un pavé (ô symbole!) lancé par Le Courrier:

Il ne faut pas moins que le secours de Virgile et d'Homère pour peindre la mêlée qui s'ensuit : à son tour, La Foudre (ultra) s'empare d'un pavé et le lance sur Le Miroir (libéral) qui tombe mort. C'est alors que tel un phénix, Le Miroir renaît dans de multiples journaux libéraux, Le Corsaire, Pandore, Le Diable boiteux, tandis que des flancs de L'Oriflamme abattue sort Le Régulateur, que les libéraux Mercure de France et Argus vont se charger de faire taire.

C'est finalement d'Arlincourt (encore lui!) qui mettra fin aux hostilités en endormant tout le monde avec ses discours:

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