TEXTES

1824, Poésies diverses (manuscrit autographe)

1824, L’Enterrement de la Quotidienne (manuscrit autographe)

1824, Poésies et poèmes (manuscrit autographe)

1825, « Pour la biographie des biographes » (manuscrit autographe)

15 février 1826 (BF), Napoléon et la France guerrière, chez Ladvocat

19, 22 avril, 14 juin (BF), Complainte sur la mort de haut et puissant seigneur le Droit d’aînesse, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Complainte sur l’immortalité de M. Briffaut, par Cadet Roussel, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Monsieur Dentscourt ou le Cuisinier d’un grand homme, chez Touquet

20 mai 1826 (BF), Les Hauts faits des Jésuites, par Beuglant, chez Touquet

12 août 1826 (BF), Épître à M. de Villèle (Mercure de France du XIXe siècle)

11 novembre 1826 (BF), Napoléon et Talma, chez Touquet

13 et 30 décembre 1826 (BF), L’Académie ou les membres introuvables, par Gérard, chez Touquet

16 mai 1827 (BF), Élégies nationales et Satires politiques, par Gérard, chez Touquet

29 juin 1827, La dernière scène de Faust (Mercure de France au XIXe siècle)

28 novembre 1827 (BF), Faust, tragédie de Goëthe, 1828, chez Dondey-Dupré

15 décembre 1827, A Auguste H…Y (Almanach des muses pour 1828)

1828? Faust (manuscrit autographe)

1828? Le Nouveau genre (manuscrit autographe)

mai 1829, Lénore. Ballade allemande imitée de Bürger (La Psyché)

août 1829, Le Plongeur. Ballade, (La Psyché)

octobre 1829, A Schmied. Ode de Klopstock (La Psyché)

24 octobre 1829, Robert et Clairette. Ballade allemande de Tiedge (Mercure de France au XIXe siècle)

14 novembre 1829, Les Bienfaits de l’enseignement mutuel, Procès verbal de la Loge des Sept-Écossais-réunis, chez Bellemain

21 novembre 1829, Chant de l’épée. Traduit de Korner (Mercure de France au XIXe siècle)

12 décembre 1829, La Mort du Juif errant. Rapsodie lyrique de Schubart (Mercure de France au XIXe siècle)

19 décembre 1829, Lénore. Traduction littérale de Bürger (Mercure de France au XIXe siècle)

2 janvier 1830, La Première nuit du Sabbat. Morceau lyrique de Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

janvier 1830, La Lénore de Bürger, nouvelle traduction littérale (La Psyché)

16 janvier 1830, Ma Patrie, de Klopstock (Mercure de France au XIXe siècle)

23 janvier 1830, Légende, par Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

6 février (BF) Poésies allemandes, Klopstock, Goethe, Schiller, Burger (Bibliothèque choisie)

13 février 1830, Les Papillons (Mercure de France au XIXe siècle)

13 février 1830, Appel, par Koerner (1813) (Mercure de France au XIXe siècle)

13 mars 1830, L’Ombre de Koerner, par Uhland, 1816 (Mercure de France au XIXe siècle)

27 mars 1830, La Nuit du Nouvel an d’un malheureux, de Jean-Paul Richter (La Tribune romantique)

10 avril 1830, Le Dieu et la bayadère, nouvelle indienne par Goëthe (Mercure de France au XIXe siècle)

29 avril 1830, La Pipe, chanson traduite de l’allemand, de Pfeffel (La Tribune romantique)

13 mai 1830 Le Cabaret de la mère Saguet (Le Gastronome)

mai 1830, M. Jay et les pointus littéraires (La Tribune romantique)

17 juillet 1830, L’Éclipse de lune. Épisode fantastique par Jean-Paul Richter (Mercure de France au XIXe siècle)

juillet ? 1830, Récit des journées des 27-29 juillet (manuscrit autographe)

14 août 1830, Le Peuple (Mercure de France au XIXe siècle)

30 octobre 1830 (BF), Choix de poésies de Ronsard, Dubellay, Baïf, Belleau, Dubartas, Chassignet, Desportes, Régnier (Bibliothèque choisie)

11 décembre 1830, A Victor Hugo. Les Doctrinaires (Almanach des muses pour 1831)

29 décembre 1830, La Malade (Le Cabinet de lecture )

29 janvier 1831, Odelette, Le Vingt-cinq mars (Almanach dédié aux demoiselles)

14 mars 1831, En avant, marche! (Cabinet de lecture)

23 avril 1831, Bardit, traduit du haut-allemand (Mercure de France au XIXe siècle)

30 avril 1831, Le Bonheur de la maison par Jean-Paul Richter. Maria. Fragment (Mercure de France au XIXe siècle)

7 mai 1831, Profession de foi (Mercure de France au XIXe siècle)

25 juin et 9 juillet 1831, Nicolas Flamel, drame-chronique (Mercure de France au XIXe siècle)

17 et 24 septembre 1831, Les Aventures de la nuit de Saint-Sylvestre. Conte inédit d’Hoffmann (Mercure de France au XIXe siècle)

4 décembre 1831, Cour de prison, Le Soleil et la gloire (Le Cabinet de lecture)

17 décembre 1831, Odelettes. La Malade, Le Soleil et la Gloire, Le Réveil en voiture, Le Relais, Une Allée du Luxembourg, Notre-Dame-de-Paris (Almanach des muses)

17 décembre 1831, Fantaisie, odelette (Annales romantiques pour 1832)

24 septembre 1832, La Main de gloire, histoire macaronique (Le Cabinet de lecture)

14 décembre 1834, Odelettes (Annales romantiques pour 1835)

1835-1838 ? Lettres d’amour (manuscrits autographes)

26 mars et 20 juin 1836, De l’Aristocratie en France (Le Carrousel)

20 et 26 mars 1837, De l’avenir de la tragédie (La Charte de 1830)

12 août 1838, Les Bayadères à Paris (Le Messager)

18 septembre 1838, A M. B*** (Le Messager)

2 octobre 1838, La ville de Strasbourg. A M. B****** (Le Messager)

26 octobre 1838, Lettre de voyage. Bade (Le Messager)

31 octobre 1838, Lettre de voyage. Lichtenthal (Le Messager)

24 novembre 1838, Léo Burckart (manuscrit remis à la censure)

25, 26 et 28 juin 1839, Le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française (Le Messager)

13 juillet 1839 (BF) Léo Burckart, chez Barba et Desessart

19 juillet 1839, « Le Mort-vivant », drame de M. de Chavagneux (La Presse)

15 et 16-17 août 1839, Les Deux rendez-vous, intermède (La Presse)

17 et 18 septembre 1839, Biographie singulière de Raoul Spifamme, seigneur des Granges (La Presse)

21 et 28 septembre 1839, Lettre VI, A Madame Martin (Lettres aux belles femmes de Paris et de la province)

28 janvier 1840, Lettre de voyage I (La Presse)

25 février 1840, Le Magnétiseur

5 mars 1840, Lettre de voyage II (La Presse)

8 mars 1840, Lettre sur Vienne (L’Artiste)

26 mars 1840, Lettre de voyage III (La Presse)

28 juin 1840, Lettre de voyage IV, Un jour à Munich (La Presse)

18 juillet 1840 (BF) Faust de Goëthe suivi du second Faust, chez Gosselin

26 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort I (La Presse)

29 juillet, 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort II (La Presse)

30 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort III (La Presse)

11 février 1841, Une Journée à Liège (La Presse)

18 février 1841, L’Hiver à Bruxelles (La Presse)

1841 ? Première version d’Aurélia (feuillets autographes)

février-mars 1841, Lettre à Muffe, (sonnets, manuscrit autographe)

1841 ? La Tête armée (manuscrit autographe)

mars 1841, Généalogie dite fantastique (manuscrit autographe)

1er mars 1841, Jules Janin, Gérard de Nerval (Journal des Débats)

5 mars 1841, Lettre à Edmond Leclerc

7 mars 1841, Les Amours de Vienne (Revue de Paris)

31 mars 1841, Lettre à Auguste Cavé

11 avril 1841, Mémoires d’un Parisien. Sainte-Pélagie en 1832 (L’Artiste)

9 novembre 1841, Lettre à Ida Ferrier-Dumas

novembre? 1841, Lettre à Victor Loubens

10 juillet 1842, Les Vieilles ballades françaises (La Sylphide)

15 octobre 1842, Rêverie de Charles VI (La Sylphide)

24 décembre 1842, Un Roman à faire (La Sylphide)

19 et 26 mars 1843, Jemmy O’Dougherty (La Sylphide)

11 février 1844, Une Journée en Grèce (L’Artiste)

10 mars 1844, Le Roman tragique (L’Artiste)

17 mars 1844, Le Boulevard du Temple, 1re livraison (L’Artiste)

31 mars 1844, Le Christ aux oliviers (L’Artiste)

5 mai 1844, Le Boulevard du Temple 2e livraison (L’Artiste)

12 mai 1844, Le Boulevard du Temple, 3e livraison (L’Artiste)

2 juin 1844, Paradoxe et Vérité (L’Artiste)

30 juin 1844, Voyage à Cythère (L’Artiste)

28 juillet 1844, Une Lithographie mystique (L’Artiste)

11 août 1844, Voyage à Cythère III et IV (L’Artiste)

15 septembre, Diorama (L’Artiste-Revue de Paris)

29 septembre 1844, Pantaloon Stoomwerktuimaker (L’Artiste)

20 octobre 1844, Les Délices de la Hollande I (La Sylphide)

8 décembre 1844, Les Délices de la Hollande II (La Sylphide)

16 mars 1845, Pensée antique (L’Artiste)

19 avril 1845 (BF), Le Diable amoureux par J. Cazotte, préface de Nerval, chez Ganivet

1er juin 1845, Souvenirs de l’Archipel. Cérigo (L’Artiste-Revue de Paris)

6 juillet 1845, L’Illusion (L’Artiste-Revue de Paris)

5 octobre 1845, Strasbourg (L’Artiste-Revue de Paris)

novembre-décembre 1845, Le Temple d’Isis. Souvenir de Pompéi (La Phalange)

28 décembre 1845, Vers dorés (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste I (L’Artiste-Revue de Paris)

15 mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste II (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mai 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne (Revue des Deux Mondes)

17 mai 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste III (L’Artiste-Revue de Paris)

1er juillet 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Les Esclaves (Revue des Deux Mondes)

12 juillet 1846 Sensations d’un voyageur enthousiaste IV (L’Artiste-Revue de Paris)

16 août 1846, Un Tour dans le Nord. Angleterre et Flandre (L’Artiste-Revue de Paris)

30 août 1846, De Ramsgate à Anvers (L’Artiste-Revue de Paris)

15 septembre 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Le Harem (Revue des Deux Mondes)

20 septembre 1846, Une Nuit à Londres (L’Artiste-Revue de Paris)

1er novembre 1846, Un Tour dans le Nord III (L’Artiste-Revue de Paris)

22 novembre 1846, Un Tour dans le Nord IV (L’Artiste-Revue de Paris)

15 décembre 1846, Scènes de la vie égyptienne moderne. La Cange du Nil (Revue des Deux Mondes)

1847, Scénario des deux premiers actes des Monténégrins

15 février 1847, La Santa-Barbara. Scènes de la vie orientale (Revue des Deux Mondes)

15 mai 1847, Les Maronites. Un Prince du Liban (Revue des Deux Mondes)

15 août 1847, Les Druses (Revue des Deux Mondes)

17 octobre 1847, Les Akkals (Revue des Deux Mondes)

21 novembre 1847, Souvenirs de l’Archipel. Les Moulins de Syra (L’Artiste-Revue de Paris)

15 juillet 1848, Les Poésies de Henri Heine (Revue des Deux Mondes)

15 septembre 1848, Les Poésies de Henri Heine, L’Intermezzo (Revue des Deux Mondes)

7 janvier-24 juin 1849, puis 2 septembre 1849-27 janvier 1850, Al-Kahira. Souvenirs d’Orient (La Silhouette)

1er-27 mars 1849, Le Marquis de Fayolle, 1re partie (Le Temps)

26 avril 16 mai 1849, Le Marquis de Fayolle, 2e partie (Le Temps)

6 octobre 1849, Le Diable rouge (Almanach cabalistique pour 1850)

3 novembre 1849 (BF), Le Diable vert, et Impression de voyage (Almanach satirique, chez Aubert, Martinon et Dumineray)

7 mars-19 avril 1850, Les Nuits du Ramazan (Le National)

15 août 1850, Les Confidences de Nicolas, 1re livraison (Revue des Deux Mondes)

26 août 1850, Le Faust du Gymnase (La Presse)

1er septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 2e livraison (Revue des Deux Mondes)

9 septembre 1850, Excursion rhénane (La Presse)

15 septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 3e livraison (Revue des Deux Mondes)

18 et 19 septembre 1850, Les Fêtes de Weimar (La Presse)

1er octobre 1850, Goethe et Herder (L’Artiste-Revue de Paris)

24 octobre-22 décembre 1850, Les Faux-Saulniers (Le National)

29 décembre 1850, Les Livres d’enfants, La Reine des poissons (Le National)

novembre 1851, Quintus Aucler (Revue de Paris)

24 janvier 1852 (BF), L’Imagier de Harlem, Librairie théâtrale

15 juin 1852, Les Fêtes de mai en Hollande (Revue des Deux Mondes)

1er juillet 1852, La Bohême galante I (L’Artiste)

15 juillet 1852, La Bohême galante II (L’Artiste)

1er août 1852, La Bohême galante III (L’Artiste)

15 août 1852, La Bohême galante IV (L’Artiste)

21 août 1852 (BF), Lorely. Souvenirs d’Allemagne, chez Giraud et Dagneau (Préface à Jules Janin)

1er septembre 1852, La Bohême galante V (L’Artiste)

15 septembre 1852, La Bohême galante VI (L’Artiste)

1er octobre 1852, La Bohême galante VII (L’Artiste)

9 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 1re livraison (L’Illustration)

15 octobre 1852, La Bohême galante VIII (L’Artiste)

23 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 2e livraison (L’Illustration)

30 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 3e livraison (L’Illustration)

1er novembre 1852, La Bohême galante IX (L’Artiste)

6 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 4e livraison (L’Illustration)

13 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 5e livraison (L’Illustration)

15 novembre 1852, La Bohême galante X (L’Artiste)

20 novembre 1852, Les Illuminés, chez Victor Lecou (« La Bibliothèque de mon oncle »)

1er décembre 1852, La Bohême galante XI (L’Artiste)

15 décembre 1852, La Bohême galante XII (L’Artiste)

1er janvier 1853 (BF), Petits Châteaux de Bohême. Prose et Poésie, chez Eugène Didier

15 août 1853, Sylvie. Souvenirs du Valois (Revue des Deux Mondes)

14 novembre 1853, Lettre à Alexandre Dumas

25 novembre 1853-octobre 1854, Lettres à Émile Blanche

10 décembre 1853, Alexandre Dumas, Causerie avec mes lecteurs (Le Mousquetaire)

17 décembre 1853, Octavie (Le Mousquetaire)

1853-1854, Le Comte de Saint-Germain (manuscrit autographe)

28 janvier 1854 (BF) Les Filles du feu, préface, Les Chimères, chez Daniel Giraud

31 octobre 1854, Pandora (Le Mousquetaire)

25 novembre 1854, Pandora, épreuves du Mousquetaire

Pandora, texte reconstitué par Jean Guillaume en 1968

Pandora, texte reconstitué par Jean Senelier en 1975

30 décembre 1854, Promenades et Souvenirs, 1re livraison (L’Illustration)

1854 ? Sydonie (manuscrit autographe)

1854? Emerance (manuscrit autographe)

1854? Promenades et Souvenirs (manuscrit autographe)

janvier 1855, Oeuvres complètes (manuscrit autographe)

1er janvier 1855, Aurélia ou le Rêve et la Vie (Revue de Paris)

6 janvier 1855, Promenades et Souvenirs, 2e livraison (L’Illustration)

3 février 1855, Promenades et Souvenirs, 3e livraison (L’Illustration)

15 février 1855, Aurélia ou Le Rêve et la Vie, seconde partie (Revue de Paris)

15 mars 1855, Desiderata (Revue de Paris)

1866, La Forêt noire, scénario

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BF: annonce dans la Bibliographie de la France

Manuscrit autographe: manuscrit non publié du vivant de Nerval

TEXTES

1824, Poésies diverses (manuscrit autographe)

1824, L’Enterrement de la Quotidienne (manuscrit autographe)

1824, Poésies et poèmes (manuscrit autographe)

1825, « Pour la biographie des biographes » (manuscrit autographe)

15 février 1826 (BF), Napoléon et la France guerrière, chez Ladvocat

19, 22 avril, 14 juin (BF), Complainte sur la mort de haut et puissant seigneur le Droit d’aînesse, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Complainte sur l’immortalité de M. Briffaut, par Cadet Roussel, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Monsieur Dentscourt ou le Cuisinier d’un grand homme, chez Touquet

20 mai 1826 (BF), Les Hauts faits des Jésuites, par Beuglant, chez Touquet

12 août 1826 (BF), Épître à M. de Villèle (Mercure de France du XIXe siècle)

11 novembre 1826 (BF), Napoléon et Talma, chez Touquet

13 et 30 décembre 1827 (BF), L’Académie ou les membres introuvables, par Gérard, chez Touquet

16 mai 1827 (BF), Élégies nationales et Satires politiques, par Gérard, chez Touquet

29 juin 1827, La dernière scène de Faust (Mercure de France au XIXe siècle)

28 novembre 1827 (BF), Faust, tragédie de Goëthe, 1828, chez Dondey-Dupré

15 décembre 1827, A Auguste H…Y (Almanach des muses pour 1828)

1828? Faust (manuscrit autographe)

1828? Le Nouveau genre (manuscrit autographe)

1829, Han d’Islande (manuscrit autographe)

mai 1829, Lénore. Ballade allemande imitée de Bürger (La Psyché)

août 1829, Le Plongeur. Ballade, (La Psyché)

octobre 1829, A Schmied. Ode de Klopstock (La Psyché)

24 octobre 1829, Robert et Clairette. Ballade allemande de Tiedge (Mercure de France au XIXe siècle)

14 novembre 1829, Les Bienfaits de l’enseignement mutuel, Procès verbal de la Loge des Sept-Écossais-réunis, chez Bellemain

21 novembre 1829, Chant de l’épée. Traduit de Korner (Mercure de France au XIXe siècle)

12 décembre 1829, La Mort du Juif errant. Rapsodie lyrique de Schubart (Mercure de France au XIXe siècle)

19 décembre 1829, Lénore. Traduction littérale de Bürger (Mercure de France au XIXe siècle)

2 janvier 1830, La Première nuit du Sabbat. Morceau lyrique de Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

janvier 1830, La Lénore de Bürger, nouvelle traduction littérale (La Psyché)

16 janvier 1830, Ma Patrie, de Klopstock (Mercure de France au XIXe siècle)

23 janvier 1830, Légende, par Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

6 février (BF) Poésies allemandes, Klopstock, Goethe, Schiller, Burger (Bibliothèque choisie)

13 février 1830, Les Papillons (Mercure de France au XIXe siècle)

13 février 1830, Appel, par Koerner (1813) (Mercure de France au XIXe siècle)

13 mars 1830, L’Ombre de Koerner, par Uhland, 1816 (Mercure de France au XIXe siècle)

27 mars 1830, La Nuit du Nouvel an d’un malheureux, de Jean-Paul Richter (La Tribune romantique)

10 avril 1830, Le Dieu et la bayadère, nouvelle indienne par Goëthe (Mercure de France au XIXe siècle)

29 avril 1830, La Pipe, chanson traduite de l’allemand, de Pfeffel (La Tribune romantique)

13 mai 1830 Le Cabaret de la mère Saguet (Le Gastronome)

mai 1830, M. Jay et les pointus littéraires (La Tribune romantique)

17 juillet 1830, L’Éclipse de lune. Épisode fantastique par Jean-Paul Richter (Mercure de France au XIXe siècle)

juillet ? 1830, Récit des journées des 27-29 juillet (manuscrit autographe)

14 août 1830, Le Peuple (Mercure de France au XIXe siècle)

30 octobre 1830 (BF), Choix de poésies de Ronsard, Dubellay, Baïf, Belleau, Dubartas, Chassignet, Desportes, Régnier (Bibliothèque choisie)

11 décembre 1830, A Victor Hugo. Les Doctrinaires (Almanach des muses pour 1831)

29 décembre 1830, La Malade (Le Cabinet de lecture )

29 janvier 1831, Odelette, Le Vingt-cinq mars (Almanach dédié aux demoiselles)

14 mars 1831, En avant, marche! (Cabinet de lecture)

23 avril 1831, Bardit, traduit du haut-allemand (Mercure de France au XIXe siècle)

30 avril 1831, Le Bonheur de la maison par Jean-Paul Richter. Maria. Fragment (Mercure de France au XIXe siècle)

7 mai 1831, Profession de foi (Mercure de France au XIXe siècle)

25 juin et 9 juillet 1831, Nicolas Flamel, drame-chronique (Mercure de France au XIXe siècle)

17 et 24 septembre 1831, Les Aventures de la nuit de Saint-Sylvestre. Conte inédit d’Hoffmann (Mercure de France au XIXe siècle)

4 décembre 1831, Cour de prison, Le Soleil et la gloire (Le Cabinet de lecture)

17 décembre 1831, Odelettes. La Malade, Le Soleil et la Gloire, Le Réveil en voiture, Le Relais, Une Allée du Luxembourg, Notre-Dame-de-Paris (Almanach des muses)

17 décembre 1831, Fantaisie, odelette (Annales romantiques pour 1832)

24 septembre 1832, La Main de gloire, histoire macaronique (Le Cabinet de lecture)

14 décembre 1834, Odelettes (Annales romantiques pour 1835)

1835-1838 ? Lettres d’amour (manuscrits autographes)

26 mars et 20 juin 1836, De l’Aristocratie en France (Le Carrousel)

20 et 26 mars 1837, De l’avenir de la tragédie (La Charte de 1830)

12 août 1838, Les Bayadères à Paris (Le Messager)

18 septembre 1838, A M. B*** (Le Messager)

2 octobre 1838, La ville de Strasbourg. A M. B****** (Le Messager)

26 octobre 1838, Lettre de voyage. Bade (Le Messager)

31 octobre 1838, Lettre de voyage. Lichtenthal (Le Messager)

24 novembre 1838, Léo Burckart (manuscrit remis à la censure)

25, 26 et 28 juin 1839, Le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française (Le Messager)

13 juillet 1839 (BF) Léo Burckart, chez Barba et Desessart

19 juillet 1839, « Le Mort-vivant », drame de M. de Chavagneux (La Presse)

15 et 16-17 août 1839, Les Deux rendez-vous, intermède (La Presse)

17 et 18 septembre 1839, Biographie singulière de Raoul Spifamme, seigneur des Granges (La Presse)

21 et 28 septembre 1839, Lettre VI, A Madame Martin (Lettres aux belles femmes de Paris et de la province)

28 janvier 1840, Lettre de voyage I (La Presse)

25 février 1840, Le Magnétiseur

5 mars 1840, Lettre de voyage II (La Presse)

8 mars 1840, Lettre sur Vienne (L’Artiste)

26 mars 1840, Lettre de voyage III (La Presse)

28 juin 1840, Lettre de voyage IV, Un jour à Munich (La Presse)

18 juillet 1840 (BF) Faust de Goëthe suivi du second Faust, chez Gosselin

26 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort I (La Presse)

29 juillet, 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort II (La Presse)

30 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort III (La Presse)

11 février 1841, Une Journée à Liège (La Presse)

18 février 1841, L’Hiver à Bruxelles (La Presse)

1841 ? Première version d’Aurélia (feuillets autographes)

février-mars 1841, Lettre à Muffe, (sonnets, manuscrit autographe)

1841 ? La Tête armée (manuscrit autographe)

mars 1841, Généalogie dite fantastique (manuscrit autographe)

1er mars 1841, Jules Janin, Gérard de Nerval (Journal des Débats)

5 mars 1841, Lettre à Edmond Leclerc

7 mars 1841, Les Amours de Vienne (Revue de Paris)

31 mars 1841, Lettre à Auguste Cavé

11 avril 1841, Mémoires d’un Parisien. Sainte-Pélagie en 1832 (L’Artiste)

9 novembre 1841, Lettre à Ida Ferrier-Dumas

novembre ? 1841, Lettre à Victor Loubens

10 juillet 1842, Les Vieilles ballades françaises (La Sylphide)

15 octobre 1842, Rêverie de Charles VI (La Sylphide)

24 décembre 1842, Un Roman à faire (La Sylphide)

19 et 26 mars 1843, Jemmy O’Dougherty (La Sylphide)

11 février 1844, Une Journée en Grèce (L’Artiste)

10 mars 1844, Le Roman tragique (L’Artiste)

17 mars 1844, Le Boulevard du Temple, 1re livraison (L’Artiste)

31 mars 1844, Le Christ aux oliviers (L’Artiste)

5 mai 1844, Le Boulevard du Temple 2e livraison (L’Artiste)

12 mai 1844, Le Boulevard du Temple, 3e livraison (L’Artiste)

2 juin 1844, Paradoxe et Vérité (L’Artiste)

30 juin 1844, Voyage à Cythère (L’Artiste)

28 juillet 1844, Une Lithographie mystique (L’Artiste)

11 août 1844, Voyage à Cythère III et IV (L’Artiste)

15 septembre, Diorama (L’Artiste-Revue de Paris)

29 septembre 1844, Pantaloon Stoomwerktuimaker (L’Artiste)

20 octobre 1844, Les Délices de la Hollande I (La Sylphide)

8 décembre 1844, Les Délices de la Hollande II (La Sylphide)

16 mars 1845, Pensée antique (L’Artiste)

19 avril 1845 (BF), Le Diable amoureux par J. Cazotte, préface de Nerval, chez Ganivet

1er juin 1845, Souvenirs de l’Archipel. Cérigo (L’Artiste-Revue de Paris)

6 juillet 1845, L’Illusion (L’Artiste-Revue de Paris)

5 octobre 1845, Strasbourg (L’Artiste-Revue de Paris)

novembre-décembre 1845, Le Temple d’Isis. Souvenir de Pompéi (La Phalange)

28 décembre 1845, Vers dorés (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste I (L’Artiste-Revue de Paris)

15 mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste II (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mai 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne (Revue des Deux Mondes)

17 mai 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste III (L’Artiste-Revue de Paris)

1er juillet 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Les Esclaves (Revue des Deux Mondes)

12 juillet 1846 Sensations d’un voyageur enthousiaste IV (L’Artiste-Revue de Paris)

16 août 1846, Un Tour dans le Nord. Angleterre et Flandre (L’Artiste-Revue de Paris)

30 août 1846, De Ramsgate à Anvers (L’Artiste-Revue de Paris)

15 septembre 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Le Harem (Revue des Deux Mondes)

20 septembre 1846, Une Nuit à Londres (L’Artiste-Revue de Paris)

1er novembre 1846, Un Tour dans le Nord III (L’Artiste-Revue de Paris)

22 novembre 1846, Un Tour dans le Nord IV (L’Artiste-Revue de Paris)

15 décembre 1846, Scènes de la vie égyptienne moderne. La Cange du Nil (Revue des Deux Mondes)

1847, Scénario des deux premiers actes des Monténégrins

15 février 1847, La Santa-Barbara. Scènes de la vie orientale (Revue des Deux Mondes)

15 mai 1847, Les Maronites. Un Prince du Liban (Revue des Deux Mondes)

15 août 1847, Les Druses (Revue des Deux Mondes)

17 octobre 1847, Les Akkals (Revue des Deux Mondes)

21 novembre 1847, Souvenirs de l’Archipel. Les Moulins de Syra (L’Artiste-Revue de Paris)

15 juillet 1848, Les Poésies de Henri Heine (Revue des Deux Mondes)

15 septembre 1848, Les Poésies de Henri Heine, L’Intermezzo (Revue des Deux Mondes)

7 janvier-24 juin 1849, puis 2 septembre 1849-27 janvier 1850, Al-Kahira. Souvenirs d’Orient (La Silhouette)

1er-27 mars 1849, Le Marquis de Fayolle, 1re partie (Le Temps)

26 avril 16 mai 1849, Le Marquis de Fayolle, 2e partie (Le Temps)

6 octobre 1849, Le Diable rouge (Almanach cabalistique pour 1850)

3 novembre 1849 (BF), Le Diable vert, et Impression de voyage (Almanach satirique, chez Aubert, Martinon et Dumineray)

7 mars-19 avril 1850, Les Nuits du Ramazan (Le National)

15 août 1850, Les Confidences de Nicolas, 1re livraison (Revue des Deux Mondes)

26 août 1850, Le Faust du Gymnase (La Presse)

1er septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 2e livraison (Revue des Deux Mondes)

9 septembre 1850, Excursion rhénane (La Presse)

15 septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 3e livraison (Revue des Deux Mondes)

18 et 19 septembre 1850, Les Fêtes de Weimar (La Presse)

1er octobre 1850, Goethe et Herder (L’Artiste-Revue de Paris)

24 octobre-22 décembre 1850, Les Faux-Saulniers (Le National)

29 décembre 1850, Les Livres d’enfants, La Reine des poissons (Le National)

novembre 1851, Quintus Aucler (Revue de Paris)

24 janvier 1852 (BF), L’Imagier de Harlem, Librairie théâtrale

15 juin 1852, Les Fêtes de mai en Hollande (Revue des Deux Mondes)

1er juillet 1852, La Bohême galante I (L’Artiste)

15 juillet 1852, La Bohême galante II (L’Artiste)

1er août 1852, La Bohême galante III (L’Artiste)

15 août 1852, La Bohême galante IV (L’Artiste)

21 août 1852 (BF), Lorely. Souvenirs d’Allemagne, chez Giraud et Dagneau (Préface à Jules Janin)

1er septembre 1852, La Bohême galante V (L’Artiste)

15 septembre 1852, La Bohême galante VI (L’Artiste)

1er octobre 1852, La Bohême galante VII (L’Artiste)

9 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 1re livraison (L’Illustration)

15 octobre 1852, La Bohême galante VIII (L’Artiste)

23 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 2e livraison (L’Illustration)

30 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 3e livraison (L’Illustration)

1er novembre 1852, La Bohême galante IX (L’Artiste)

6 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 4e livraison (L’Illustration)

13 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 5e livraison (L’Illustration)

15 novembre 1852, La Bohême galante X (L’Artiste)

20 novembre 1852, Les Illuminés, chez Victor Lecou (« La Bibliothèque de mon oncle »)

1er décembre 1852, La Bohême galante XI (L’Artiste)

15 décembre 1852, La Bohême galante XII (L’Artiste)

1er janvier 1853 (BF), Petits Châteaux de Bohême. Prose et Poésie, chez Eugène Didier

15 août 1853, Sylvie. Souvenirs du Valois (Revue des Deux Mondes)

14 novembre 1853, Lettre à Alexandre Dumas

25 novembre 1853-octobre 1854, Lettres à Émile Blanche

10 décembre 1853, Alexandre Dumas, Causerie avec mes lecteurs (Le Mousquetaire)

17 décembre 1853, Octavie (Le Mousquetaire)

1853-1854, Le Comte de Saint-Germain (manuscrit autographe)

28 janvier 1854 (BF) Les Filles du feu, préface, Les Chimères, chez Daniel Giraud

31 octobre 1854, Pandora (Le Mousquetaire)

25 novembre 1854, Pandora, épreuves du Mousquetaire

Pandora, texte reconstitué par Jean Guillaume en 1968

Pandora, texte reconstitué par Jean Senelier en 1975

30 décembre 1854, Promenades et Souvenirs, 1re livraison (L’Illustration)

1854 ? Sydonie (manuscrit autographe)

1854 ? Emerance (manuscrit autographe)

1854 ? Promenades et Souvenirs (manuscrit autographe)

janvier 1855, Oeuvres complètes (manuscrit autographe)

1er janvier 1855, Aurélia ou le Rêve et la Vie (Revue de Paris)

6 janvier 1855, Promenades et Souvenirs, 2e livraison (L’Illustration)

3 février 1855, Promenades et Souvenirs, 3e livraison (L’Illustration)

15 février 1855, Aurélia ou Le Rêve et la Vie, seconde partie (Revue de Paris)

15 mars 1855, Desiderata (Revue de Paris)

1866, La Forêt noire, scénario

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BF: annonce dans la Bibliographie de la France

Manuscrit autographe: manuscrit non publié du vivant de Nerval

13 décembre 1826 – La Bibliographie de la France enregistre la publication de L’Académie, ou les membres introuvables, comédie satirique en vers, par Gérard, à Paris, chez Touquet, décembre 1826.

C’est sous son nom cette fois que Gérard signe cette petite comédie satirique pour s’en prendre à L’Académie française inféodée au gouvernement réactionnaire ultra. La scène se passe devant l’Institut, en face du pont des Arts. M. Raynouard, son secrétaire perpétuel, se plaint amèrement de la déchéance dans laquelle l’Académie est tombée depuis que n’y sont plus élus que des membres acquis au gouvernement, au point que nul ne se présente plus aux deux sièges vacants, pas même le pauvre du pont des Arts ou l’ouvrier de l’Arc de triomphe alléchés par l’indemnité, ni même le maestro Rossini, dont Nerval s’amuse à pasticher l’accent italien. Il ne reste donc plus qu’à expédier l’Académie moribonde… aux Incurables.

Notons que c'est à M. Raynouard, ici passablement maltraité, que Victor Hugo a respectueusement adressé ses premiers poèmes dès 1820.

Une deuxième édition est publiée le 30 décembre, avec une fin modifiée du fait de l’élection à l'Académie le 14 décembre de Fourier et Féletz.

Au moment de fournir à Paul Lacroix le récapitulatif de ses productions en vue de la publier de ses Œuvres complètes, quelques jours avant sa mort, Nerval ne renia pas ces petites satires de jeunesse, et les fit figurer sous le titre : « Le Cuisinier, L’Académie &c ».

Voir la notice LES ANNÉES CHARLEMAGNE

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L'ACADÉMIE OU LES MEMBRES INTROUVABLES

AVANT-PROPOS à la 2e édition

Est-il rien de plus critique que la situation d’un auteur qui travaille à une pièce de circonstance ? Tous les jours, feuilletant les journaux, il épie un fait qu’il n’ait pas consigné, une allusion qu’il n’ait pas saisie. L’ouvrage terminé, s’il ne s’empresse de le faire paraître, le moindre événement peut renverser tout son échafaudage : voilà quelle fut ma position. Cette satire dramatique, terminée depuis deux mois, aurait dû être imprimée dans le même temps ; mais les libraires sont devenus si timides, qu’il a fallu supprimer bien des vers passables, en ajouter bien des mauvais, avant de parvenir au but désiré. Le temps s’est écoulé, quelques plaisanteries n’ont plus été de saison, d’autres au contraire n’ont pu trouver place. Mais, ce qui est bien pis, un seul fait faillit tout renverser : il ne manquait encore qu’un académicien ; tout avait été basé sur ce plan ; mais la mort d’un second nécessita un changement de titre, de nouveaux vers et des scènes nouvelles, et, comme si cette mésaventure n’eut pas suffi, voilà que tout à coup on parle de candidats. Les Pariset, les Dupuytren, les Royer-Collard, les Guillon roulent sur le tapis ; par bonheur il y eut remède, et l’œuvre du démon s’augmenta d’une dernière scène. Eh bien, maintenant, ce n’est plus cela ; tous ces on-dit n’ont été qu’une mystification, et l’Académie demeure toujours invalide… Nouveau changement, quatre vers donnent au dénouement une autre face ; on imprime à la hâte, de peur d’une nouvelle anicroche, et l’ouvrage est publié.

C’est maintenant au public de juger si, quoique étranglé, mutilé, délayé, il est encore digne de son attention, et de décider si les débuts d’un poète, qui osa à dix-sept ans se lancer dans la carrière, méritent quelque bienveillance.

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PERSONNAGES

M. Roger, homme de lettres.

M. Raynouard, secrétaire perpétuel.

M. L’Endormi, inspecteur des bâtimens publics.

M. Briffaut, homme de génie.

M. Pariset, médecin de Bicêtre et de l’Académie.

L’Académie, Invalide.

Le Pauvre du pont des Arts.

L’Ouvrier de l’Arc de l’Étoile.

Deux porteurs de brancard.

La scène se passe sur le Pont des Arts.

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SCÈNE PREMIÈRE

M. ROGER, M. RAYNOUARD

M. Roger.

Enfin, vous le voulez…, c’est une affaire faite.

M. Raynouard.

Oui, je vais à Passy vivre dans la retraite ;

Nous allons, comme on dit, de Charybde en Scylla,

Et je suis las enfin de voir tout ce train-là.

Depuis que vous mettez le nez dans nos affaires,

Nous sommes entraînés d’ornières en ornières ;

Tout va bientôt verser : ma foi ! sauve qui peut !

Je pars ; soit à présent secrétaire qui veut !

« Cette maison pourtant me semblait un bon gîte,

J’aurais voulu ne pas en décamper si vite »,

Surtout lorsque je pense aux fauteuils bienfaisans

Où l’on dormait si bien en dépit des plaisans ;

Mais je veux à la fin montrer ce que je pense,

Et du mal à venir laver ma conscience ;

Ainsi, remettant tout à la grâce de Dieu,

Je tire pour ma part mon épingle du jeu.

M. Roger.

Mais, monsieur Raynouard ; songez…

M. Raynouard.

Songez vous-même

Que tout ne marche ainsi que par votre système.

M. Roger.

Quoi ! je suis donc le bouc chargé de vos péchés

Qui va…

M. Raynouard.

Vous l’avez dit… et des mieux encornés.

M. Roger.

Une telle action blesse les bienséances ;

Que dira-t-on, bon Dieu ?

M. Raynouard.

Bien des impertinences ;

Mais c’est tant pis pour vous : vous l’avez mérité.

M. Roger.

Que dira notre siècle, et… la postérité ?

M. Raynouard

Ah ! la postérité, personne fort honnête,

Aura, j’en suis garant, bien autre chose en tête ;

De pareils immortels y feront peu de bruit.

M. Roger.

L’histoire nous attend.

M. Raynouard.

Et l’oubli vous poursuit.

M. Roger.

Je ne vous conçois pas, vous, si poli naguères,

N’allez-vous pas aussi médire des confrères ?

M. Raynouard.

Mon Dieu ! non ; quelques-uns sont vraiment immortels ;

L’histoire dès long-temps les a connus pour tels ;

Mais Cessac se pavane au fauteuil de Corneille,

À celui de Fléchier… (et l’on cria merveille) ;

Celui de Montesquieu, de Bonald s’est chargé ;

Quant au vôtre, sandis ! il n’a pas dérogé :

De ce pauvre fauteuil le malheur est extrême ;

Et vos prédécesseurs, obscurs comme vous-même,

N’auront point à rougir de vous voir après eux.

M. Roger.

Courage ! allons, poussez ; ce début est heureux ;

Cela promet beaucoup…

M. Raynouard.

Et tiendra davantage ;

Le cousin de la Vierge…

M. Roger.

Oh ! point de badinage !

Chut !

M. Raynouard.

Mais je n’ai rien dit.

M. Roger.

La Dame blanche entend !

M. Raynouard.

Ah ! c’est vrai. Je me tais sur Baour l’ondoyant,

Et sur feu Lémontey, qu’on disait un peu chiche,

Et sur l’in partibus, peigné comme un caniche ;

Je lègue aux temps passés, où l’on les oublia,

Bonald l’idéologue, et l’honnête Laya ;

Je ne parlerai pas du jeune Lacretelle,

De Cuvier, disséquant les dindons chez Villèle,

Du fécond Montesquiou, d’Auger le noticier,

Et de Villar san s, et du pédant Dacier ;

Mais, au moins, dites-moi quelles sottes bévues

Vous font choisir si mal vos nouvelles recrues ?

Pour Soumet, passe encore ; mais le baron chrétien,

Mais mons le grand prélat, qu’ont-ils fait ? rien de bien.

Vous avez préféré, bravant l’ignominie,

L’homme grand au grand homme, et le rang au génie ;

Le public sait pourtant distinguer à son gré

Le modeste savant, de l’ignorant titré ;

Sous la peau du lion l’âne en vain fait merveille :

On s’y trompe un instant, mais gare au bout d’oreille !

L’imperceptible Droz est un homme de bien ;

C’est tout : vous l’avez fait académicien ;

On sait qu’à la fourchette il emporta la place.

Quant au grand Savoyard, je vous en ferai grâce.

M. Roger.

Mais nous avons encore un auteur sans défaut :

La raison

M. Raynouard.

Oui, je sais, et la rime, Briffaut.

Il dut bien s’étonner d’une telle aventure,

Et pouvait s’écrier, comme dans l’Écriture,

En lisant son brevet à l’immortalité :

« Qu’ai-je donc fait, Seigneur, pour l’avoir mérité ? »

Et qu’en résulte-t-il maintenant ? que la France

Voit votre abaissement avec indifférence ;

Que vos jours d’apparat sont à peine honorés

Du vulgaire concours de quelques désœuvrés,

Ou d’amis courageux, qu’à grands frais on invite,

Mais qu’un de vos discours a bientôt mis en fuite.

Un jour, ce fut bien mieux : vous savez qu’on siffla…

M. Roger.

Oui, je m’en souviens bien… ; mais la garde était là,

Et notre ami bientôt, bravant les persiflages,

Fit à la baïonnette enlever les suffrages.

M. Raynouard.

Par le même moyen contraindrez-vous les gens

A venir se placer sur vos sièges vacans,

Où personne à présent ne se sent le courage

De braver la critique et d’affronter l’outrage ?

Vous avez donc partout bassement colporté

Ce ridicule honneur… qu’on n’a point accepté ;

Et, depuis quatre mois, il est bien clair qu’en somme

Vous n’avez encor pu raccrocher un seul homme

Qui, par quinze cents francs se sentant alléché,

Voulût prendre sur soi les hasards du péché.

M. Roger.

Eh ! s’il en est ainsi, si le fait est notoire,

Vous feriez en restant une œuvre méritoire :

Un soldat, quand il voit le combat s’engager,

Ne quitte pas les rangs au moment du danger.

M. Raynouard.

Ah ! c’est bien différent : pour moi, je ne recule

Qu’en présence du blâme, ou bien du ridicule ;

D’ailleurs, fuir librement, ou vivre sous vos lois,

Le cas est-il douteux, et m’offre-t-il le choix ?

Non : je vois d’un côté la liberté que j’aime,

Et de l’autre Montrouge, et la honte, et vous-même !

Serviteur.

Il sort.

______

SCÈNE II

M. Roger, seul.

Ce qu’il dit n’est pas fort de mon goût ;

Ce monsieur Raynouard n’est pas poli du tout ;

Pourtant, en le voyant servir la bonne cause,

J’avais bien cru pouvoir en faire quelque chose.

Cela se conçoit-il ? Venir me faire affront,

A moi, qui lui payai le passage du pont,

Sur lequel, comme on sait, malgré ses simagrées,

Il n’avait pu jamais obtenir ses entrées !

Malhonnête !… On s’étonne à de pareils effets ;

Croyez donc maintenant au pouvoir des bienfaits !…

Cependant, ce qu’il dit n’est que trop véritable,

Et de notre crédit l’état est pitoyable :

La pauvre Académie, autant que je le voi,

De faiblesse, bientôt, expirerait sans moi ;

Les ris, les quolibets lui pleuvent, Dieu sait comme !

Elle maigrit sans cesse, et moi… je cherche un homme !

Un homme !… où le trouver ? tout le monde me fuit ;

Dès qu’on me voit paraître on s’esquive sans bruit.

C’est comme l’autre jour… je m’en vais au parterre…

______

SCÈNE III

M. ROGER, LE PAUVRE DU PONT DES ARTS

Le Pauvre.

Bon monsieur charitable…

M. Roger.

On n’a rien à vous faire.

Ah ! cependant, bonhomme, écoutez donc.

Le Pauvre.

Eh bien ?

M. Roger.

Voudriez-vous pas être académicien ?

Le Pauvre.

Oui, si la place est bonne.

M. Roger.

Oh ! très-bonne.

Le Pauvre.

Et les gages ?

M. Roger.

Quinze cents francs.

Le Pauvre.

C’est peu.

M. Roger.

Puis d’autres avantages.

Le Pauvre.

On est entretenu, logé, nourri ?

M. Roger.

Mais non :

Vous avez cependant certains tours de bâton,

Un jeton par séance, et puis…

Le Pauvre.

Maigre salaire ;

Mais c’est encore assez, si l’on n’a rien à faire.

M. Roger.

Ah ! mon Dieu, presque rien : donner la chasse aux gens

Qui pour titre au fauteuil n’ont rien que des talens ;

Flatter les grands seigneurs, faire honneur à leur table,

Les égayer, leur plaire et leur paraître aimable ;

Des jésuites vainqueurs soutenir les tréteaux,

Les prôner à toute heure, et baiser leurs ergots ;

Des idoles du jour imiter les grimaces…

Moyennant quoi, l’on a des dîners et des places :

Ainsi de suite.

Le Pauvre.

Et puis est-ce tout ?

M. Roger.

A peu près,

Sauf quelque chose encor que vous saurez après.

Le Pauvre.

Écoutez donc, monsieur, je suis un pauvre diable,

Et la place pour moi serait assez sortable :

Mais je ne voudrais pas, je vous en fais l’aveu,

Accepter votre argent, sans remplir votre vœu :

Ce vœu ne me plaît point ; car j’ai de la décence ;

Dans mon petit état j’aime l’indépendance.

Ainsi, portez ailleurs de pareils argumens…

Je suis pauvre, il est vrai, mais j’ai des sentimens.

______

SCÈNE IV

M. Roger, seul.

Je demeure confus ! Voyez-vous l’insolence !

De pareils malotrus ont une conscience !

Cette fois, me voici dans un grand embarras.

______

SCÈNE V

M. ROGER, L’OUVRIER DE L’ARC DE L’ÉTOILE

L’Ouvrier, arrivant en chantant.

Air : « Où s’en vont ces gais bergers ? »

Je voudrais sans nul souci,

Dormir toute ma vie ;

Plus d’un grand agit ainsi ;

C’est ma philosophie.

« Finis ce beau monument »,

M’a dit M. Corbière ;

Mais l’ouvrage ira tout doucement,

Car j’aime à ne rien faire.

_

S’il s’en fâche, par ma foi,

Je ris de sa colère ;

Que fait-il de plus que moi,

Dans son grand ministère ?

Si le bien vient en dormant,

J’en aurai, je l’espère ;

Que je sois député seulement…

Moi, j’aime à ne rien faire.

_

Dagobert disait : « Éloi,

Mon fidèle ministre,

Je t’avertis que sur toi

Court plus d’un bruit sinistre ;

Mais je suis bien assuré

Que tu règnes en père :

Va, mon cher, taille et rogne à ton gré…

Moi, j’aime à ne rien faire. »

_

On disait à Rossini :

« Vous êtes un grand homme ;

Mais… »

M. Roger, à part.

Celui-ci, pour le coup, ne m’échappera pas !

À l’ouvrier.

Approchez, mon ami, j’ai deux mots à vous dire :

Voulez-vous devenir rentier ?

L’Ouvrier.

Monsieur veut rire.

M. Roger.

Du tout. Voulez-vous être académicien ?

L’Ouvrier.

Mais, dans cet état-là, qu’a-t-on à faire ?

M. Roger.

Rien.

L’Ouvrier.

C’est un très-bon état.

M. Roger.

Plus, une grosse somme

D’écus dans son gousset, pour faire le jeune homme.

L’Ouvrier.

Combien ?

M. Roger.

Quinze cents francs, en argent bien compté.

L’Ouvrier.

C’est joli.

M. Roger.

Comment donc ?… et l’immortalité…

l’Ouvrier.

C’est quinze cents francs nets ; ah ça, veuillez m’instruire :

Si j’entre là-dedans, que me faudra-t-il dire ?

M. Roger.

Ah ! j’allais l’oublier ; notez bien ce point-ci :

A ces messieurs d’abord, vous direz : « Grand merci ! »

(Il faudra, ce disant, ôter votre casquette.)

On répondra : « Monsieur, vous êtes bien honnête ! »

Puis, votre nom chez nous dûment enregistré…

Intrare dignus es in docto corpore.

L’Ouvrier.

Touchez-là ! J’y consens, puisque c’est si facile :

Faut-il m’endimancher ?

M. Roger.

Mais non, c’est inutile ;

Une demande encor pour la dernière fois :

Savez-vous lire ?

L’Ouvrier.

Un peu.

M. Roger.

Signer ?

L’Ouvrier.

Je fais ma croix.

M. Roger.

Ah ! fort bien, c’est assez pour pouvoir vous inscrire.

Maintenant, suivez-moi, je vais vous faire élire.

Il le prend par le bras.

______

SCÈNE VI

LES PRÉCÉDENS, M. L’ENDORMI

M. L’Endormi, saisissant son ouvrier par l’oreille.

Ah ! coquin, je t’y prends : que viens-tu faire ici ?

L’Ouvrier.

Monseigneur…

M. L’Endormi.

Quoi ! maraud, me bafouer ainsi !

Tu veux donc, fainéant, dormir toute ta vie !

Est-ce ton atelier, dis, que l’Académie ?

L’Ouvrier.

Monseigneur, c’est monsieur...

M. L’Endormi.

C’est monsieur !… ah ! ma foi !

Singulière raison. S’il te disait : « Pends-toi ! »

Le ferais-tu ?

L’Ouvrier.

Mais… non.

M. L’Endormi.

Eh bien ! c’est tout de même ;

Un drôle, en qui j’ai mis ma confiance extrême !

Un jour à mon hôtel je l’avais fait venir :

« Je te donne, lui dis-je, un trophée à finir ;

Ce noble monument, fondé par un despote,

Doit être, par tes soins, couvert d’une calotte ;

Au lieu des bas-reliefs dont on voulait l’orner,

D’attributs plus chrétiens il faut l’environner.

Tu mettras d’un côté d’abord… » Enfin, qu’importe !

Toujours, c’était le plan d’une sublime porte.

Eh bien ! tout est-il fait ? mes vœux sont-ils remplis ?

Le lys décore-t-il ses arceaux embellis ?

Non, mais sur le fronton, depuis la monarchie,

Deux moëllons montrent seuls leur carrure blanchie.

Est-ce là travailler ? Eh ! maraud, souviens-toi

Que le blâme t’épargne et retombe sur moi !

Un pareil garnement ne remplit point sa tâche,

Et c’est moi, moi tout seul, qu’on prend pour un grand lâche.

Les arts sont morts, dit-on, le commerce est à bas,

Les monumens publics ne se terminent pas ;

Est-ce ma faute à moi ? c’est l’ouvrier qui flâne ;

Pour les méfaits d’autrui faut-il qu’on me condamne ?

Au Louvre, dès long-temps, j’en avais placé deux :

Un jour, passant par là, je m’adresse à l’un d’eux,

Et lui dis : « Que fais-tu ? – Moi, monsieur, j’aide Pierre.

– Et Pierre, que fait-il ? – Mais, il n’a rien à faire. »

Que dites-vous du trait ? C’est ainsi qu’on nous sert ;

L’échafaudage aussi reste toujours désert ;

Mais ces messieurs, formant conseil diplomatique,

Lisent le Moniteur, font de la politique,

Discutent les budgets, mais à n’en plus finir,

Et gouvernent la France… au lieu de l’embellir.

Tu ris, grand fainéant, tu ris à ce langage !

Allons ! prends tes outils ! retourne à ton ouvrage !

Et demeure maçon, puisque c’est ton métier.

Il le chasse à coups de pied.

______

SCÈNE VII

M. ROGER, M. L’ENDORMI

M. Roger, pleurant.

Ah ! monsieur, vous m’ôtez le foin du râtelier :

Ma pauvre Académie est à sa décadence,

Et vous lui ravissez sa dernière espérance.

M. L’Endormi.

Bon !… vous rencontrerez d’aussi dignes élus :

Vous avez Mérindol, Quatrebarbe, Auguste Hus,

Castil-Blaze, un gaillard qui, je crois, n’est pas bête,

Sosthènes le moral, dont c’est bientôt la fête,

Vos commis, vos facteurs, le collège égyptien,

Martain l’âne…, Grillon.

M. Roger.

Hélas ! croiriez-vous bien

Qu’ils ont refusé tous ?

M. L’Endormi.

Voyez-vous la canaille !

M. Roger.

Monsieur, c’est à bon droit que tout Paris me raille ;

Amis comme ennemis, tous m’ont abandonné,

Et depuis quatre mois je n’ai pas étrenné.

M. L’Endormi.

Eh bien ! cherchez encor, feuilletez bien la ville ;

Créez un monstre, ou bien prenez l’homme-fossile.

M. Roger.

Oui, mais dans un fauteuil comment le faire asseoir ?

M. L’Endormi.

Faites votre possible. Adieu donc, au revoir !

M. Roger.

Quoi ! vous m’abandonnez ? Auriez-vous quelqu’affaire ?

M. L’Endormi.

Oui, je vais bouquiner le long du quai Voltaire.

M. Roger

Quai Vaulchier.

M. L’Endormi.

Soit.

M. Roger.

C’est mieux.

M. L’Endormi.

J’y vais pour ma santé.

Bonne chance !

M. Roger.

Merci.

M. L’Endormi sort.

______

SCÈNE VIII

M. Roger, seul.

Toujours désappointé !

La chaîne du malheur lasse enfin ma constance ;

Je te défie, ô sort ! d’augmenter ma souffrance !

Auprès de pareils coups, je n’ai plus le pouvoir

De croire à la fortune, et d’espérer… l’espoir !

J’avais voulu tenter par mon offre splendide

Le contrôleur du pont ainsi que l’invalide ;

Ils me rirent au nez ; le pauvre en fit autant.

L’ouvrier seul !… Ô rage ! ô destin rebutant !

Je me flattais encor… mais à présent, que faire ?

Rossini, l’autre jour, eût bien fait mon affaire ;

Je lui dis : « Grand maestro, vos sublimes accords

Ont du monde étonné mérité les transports :

Un fleuron, cependant manque à votre couronne,

Et notre illustre corps, vous l’offrant en personne,

De vos nobles travaux veut vous récompenser ;

Un fauteuil vous attend, venez vous y placer.

– Cio é ben dette, et zou vous rémercie,

Dit-il, d’avoir rendou zoustice à mon zénie,

Zou trouvé le fauteul molto ben inventé,

Et z’aimerais assai vostra far niente ;

Ma, dé quinzé cents francs l’offre é troppo mesquine,

Et non puoté permettre ouné grossé couisine.

– Mais songez donc que c’est pour dormir. – Z’entends bien ;

Voi conviendrez péro qué cé dormir por rien !

– Tous nos membres pourtant dorment pour cette somme.

– Oh ! ma, c’é différent, moi, zou soui un grand homme.

Quinzé cents francs l’anno, c’é trop bon pour Briffaut ;

Ma, pour moi, mon ami, c’é bien plous qu’il me faut.

– Nous ne pouvons pourtant vous donner davantage.

– Académisez donc oun autré personnage !

Diavolo ! zou résiste à toutés vos raisons,

Et z’en réviens touzours à mes pétis poissons. »

Et le voilà parti : moi, que pouvais-je faire ?

Je n’avais rien alors qui pût le satisfaire,

Car ces quinze cents frans nous sont tout net comptés,

Et ce sont des prix faits comme petits pâtés.

Je fis donc une affiche et mis ces mots en tête :

« On voudrait rencontrer une personne honnête,

Qui fût de bonnes mœurs, pût lire quelquefois,

Et sût même au besoin faire un peu… »

Apercevant Briffaut.

Mais je vois…

Holà, Briffaut, Briffaut !

______

SCÈNE IX

M. ROGER, M. BRIFFAUT

M. Roger.

Eh bien ! quelle nouvelle ?

M. Briffaut.

M. Villar est mort.

M. Roger.

Dieu ! la chose est cruelle !

M. Briffaut, d’un ton consolateur.

Nous sommes tous mortels.

M. Roger.

Ce n’est pas ce qu’on dit.

M. Briffaut.

On le pense du moins.

M. Roger.

J’en demeure interdit :

C’en est fait, pour le coup le sort me fait la moue,

Et de mon embarras sa malice se joue.

Que faire cependant en un cas si fâcheux ?

Quand un seul me manquait, comment en trouver deux ?

Dans quels lieux ignorés ?…

M. Briffaut.

Mon cher, allez en Suisse ;

Courez vite, on pourra vous y donner l’indice

D’un homme, d’un Anglais, qui, de Lyon parti,

Resta là deux cents ans, sous la neige englouti,

Que l’on rendit au jour, par cure sans pareille,

Et qui vit maintenant et se porte à merveille.

M. Roger.

Ah ! j’y cours !

M. Briffaut.

Un instant : qu’aperçois-je là-bas ?

C’est un homme.

M. Roger.

Il suffit !… il ne passera pas.

______

SCÈNE X

LES PRÉCÉDENS, M. PARISET

M. Roger, tirant M. Pariset par la cravate.

Viens çà, coquin, viens çà ! Briffaut, va par derrière !

Tiens bon !

M. Briffaut.

C’est le docteur ! Bon Dieu ! qu’alliez-vous faire ?

M. Roger, saluant.

Ah ! vous vous êtes fait, docteur, bien désirer ;

Notre pauvre malade est prête d’expirer.

Va la chercher, Briffaut !

M. Briffaut sort.

______

SCÈNE XI

M. ROGER, M. PARISET

M. Roger.

Vous savez notre histoire ?

M. Pariset.

Moi ! non.

M. Roger.

Elle est étrange et difficile à croire :

Nous éprouvons de vous un terrible besoin,

Et, comme je le vois, nous n’irons pas bien loin ;

Hélas ! quelle infortune est égale à la nôtre !

Deux membres nous sont morts !

M. Pariset.

Qui donc ?

M. Roger.

Villar.

M. Pariset.

Et l’autre ?

M. Roger.

Lémontey.

M. Pariset, riant.

Quoi, la Parque !…

M. Roger

Ah ! chut sur les absents !

M. Pariset

Sans doute, vous avez nombre de remplaçans ?

M. Roger, à part.

Impitoyable sort ! Hélas ! tout m’abandonne !

M. Pariset.

Et qui donc cette fois s’est présenté ?

M. Roger, d’un ton creux.

Personne !

Quoi ! vous ne savez pas ?…

M. Pariset.

Vous m’en avez instruit ;

Vos affaires ici causent si peu de bruit.

M. Roger.

Eh bien ! depuis long-temps, c’est là que nous en sommes !

Concevez-vous, docteur, la malice des hommes ?

Personne sur les rangs !

M. Pariset.

Certes, le trait est noir.

M. Roger, vivement.

N’est-il pas vrai, docteur ? Il me reste un espoir !

Vous sentez-vous du goût pour notre Académie ?

Consentez…

M. Pariset.

Ma foi, non.

M. Roger.

Mais on dit…

M. Pariset.

Calomnie !

Je lui donne mes soins, je le puis, je le dois ;

Mais qu’on n’exige pas autre chose de moi.

Ah ! ce serait bien mal me payer de ma peine !

D’ailleurs, naguère encor j’ai fait la quarantaine ;

Car vous vous souvenez, qu’en docteur bon chrétien,

J’allai, moi quatrième, au bord hespérien,

Plein d’un beau sentiment, qui sans doute m’honore,

Soigner la fièvre jaune, ou plutôt tricolore ;

Mais, pour cette fois-ci, cherchez ailleurs vos gens.

M. Roger.

Hélas !… Mais c’est égal, vos soins sont très-urgens,

Et vous les lui devez, vous, docteur de Bicêtre.

A part.

N’en désespérons pas, il changera peut-être.

M. Pariset.

Pour cela, volontiers ; d’ailleurs c’est mon devoir.

M. Roger.

Ah ! la voilà qui vient !… Elle fait peine à voir.

______

SCÈNE XII

LES PRÉCÉDENS, L’ACADÉMIE portée sur un brancard.

L’Académie.

Vous voilà, cher docteur : je sens bien que je passe ;

Ne suis-je pas très-mal ?

M. Pariset.

Mais, non.

Bas, à M. Roger.

Elle est bien lasse.

L’Académie.

Vous me trompez, docteur… On veut me secourir ;

Mais, je le vois trop bien, je vais bientôt mourir !

M. Pariset.

Rejetez cette idée ; elle n’est pas probable.

Où vous sentez-vous mal ?

L’Académie.

Dans tous les membres.

M. Pariset.

Diable !

Un de vos pieds est bon.

L’Académie.

Mais je marche en boitant.

M. Pariset.

Le ventre ?

L’Académie.

Oh ! pour le ventre, il est fort bien portant.

M. Pariset.

La tête ?

L’Académie.

On l’a voulu couvrir d’une calotte,

Et depuis ce temps-là, je sens… que je radote.

M. Pariset.

C’est votre faute aussi ; pourquoi s’enducailler !

L’Académie.

Mais sans cela, docteur, il faut s’encanailler ;

Fi, monsieur Pariset !

M. Pariset.

Voilà comme on raisonne ;

Les ducs vous plantent là ; vous appelez : personne ;

Et quand le noble amant a soudain disparu,

Il faut ouvrir les bras à quelque malotru,

Vieux, hébété, bancal…

M. Roger.

Eh ! docteur, je vous prie :

Des boiteux devant moi je n’aime pas qu’on rie.

M. Pariset.

Ah ! vous avez raison, défendez les boiteux ;

Il fait bon se moucher, quand on se sent morveux.

M. Roger, en colère.

Monsieur, quoique boiteux, on peut être un grand homme !

M. Pariset.

Oh ! mon Dieu, libre à vous !

M. Roger.

Ce Byron, qu’on renomme,

Richard trois, Walter Scott…

M. Pariset.

Certes, sous ce rapport,

Sans contredit, monsieur, vous leur ressemblez fort.

M. Roger, ravi.

Ah ! monsieur, trop d’honneur ! Cela vous plaît à dire.

Il se retourne du côté du brancard.

Mais que vois-je, grand Dieu !… l’Académie expire !

M. Pariset.

Du vinaigre, des sels ! Agissons sans retard !

Faisons une saignée ! Eh ! vite !

L’Académie.

Il est trop tard.

Je vais enfin, messieurs, terminer ma carrière.

M. Pariset.

Eh quoi ! sans mon secours !

L’Académie.

Vous n’y pouvez rien faire :

Mon mal vient de plus loin ; mais, regrets superflus !

Le destin l’a permis… je n’en parlerai plus.

Pourtant, du dernier somme avant que je repose,

Je veux de mes erreurs confesser quelque chose :

Je ne parlerai pas de ces petits péchés,

Expiés si souvent, si souvent reprochés ;

Mais, ce qui me fait mal, ce que je voudrais taire,

C’est d’avoir dans mes bras accueilli ce Voltaire,

Raynal, Parny, Chénier, sans-culottes jurés,

Et souche des coquins qui nous ont dévorés !

Ils sont morts, il est vrai, mais il en est bien d’autres,

De la philosophie audacieux apôtres,

Détracteurs du clergé, gens à mauvais dessein,

Et serpens libéraux, réchauffés dans mon sein :

Dix ou douze faquins, médisant des jésuites

(Ce qui me fait grand tort et dont je crains les suites),

De l’opposition écrivains effrontés,

Que l’âge a dès long-temps dans l’erreur encroûtés,

Et qu’il faut aux enfers dévouer tous en somme.

Lavigne en est aussi ; mais lui, c’est un jeune homme ;

Revenant sur ses torts, qu’on lui fera sentir,

Avant qu’il soit long-temps, il peut se convertir ;

L’Hermite, pour changer étant trop vieux, je pense,

Restera dans l’erreur et dans l’impénitence ;

Mais j’y tiens : pour bien faire, il faudrait… qu’il mourût,

Et qu’un beau désespoir alors le secourût.

Vous avez entendu ce que j’avais à dire ;

Et maintenant, Roger, veuillez encore écrire

Ce que je vais dicter à mon dernier moment,

Ma volonté suprême, enfin… mon testament !

M. Roger.

Hélas !

L’Académie.

«  Considérant, comme dit l’Évangile,

Que tout en ce bas monde est mortel et fragile,

Et me trouvant d’ailleurs, quoiqu’on en ait douté,

En parfaite raison, bien qu’en faible santé… »

M. Pariset, bas à Roger.

La pauvre femme ! elle est encore dans le délire.

L’Académie.

«  Ayant bien médité ce que j’avais à dire,

Je dispose mes dons et mes vœux comme il suit :

D’abord, de tous mes biens, capitaux, usufruit,

Je fais et j’institue unique légataire

La Congrégation ; et, pour un séminaire,

Lui laisse mon hôtel, dit Palais Mazarin,

Et quarante fauteuils, bien rembourrés en crin,

Afin que dans cent ans sa voix me canonise,

Car on ne perd jamais, en donnant à l’Eglise.

Je lui lègue, de plus, mon immortalité.

Item : tous mes discours à l’Université,

Afin que d’après eux un mémoire s’apprête

sur la civilité puérile et honnête,

(Lequel travail pourrait être fait par Auger).

Item : je donne et lègue à Roger… »

M. Roger, pleurant.

A Roger !

L’Académie.

"Pour les bons et loyaux services…" »

M. Roger.

O souffrance !

L’Académie.

«  Qu’il a toujours rendus, ou pu rendre à la France,

Je lui lègue, ai-je dit… »

M. Roger.

O regret impuissant !

L’Académie.

«  Sur les bons des Cortès ou sur les trois pour cent… »

M. Roger, surpris.

Plaît-il ?

L’Académie.

«  Quinze cents francs de rentes viagères,

Pour avoir souvenir de moi dans ses prières,…

Et l’honneur d’envoyer en tous lieux sans retard

Les billets de service, et ceux de faire-part*. »

M. Roger, à part.

Mon legs, comme je vois, n’est pas de conséquence,

Et j’avais attendu plus de reconnaissance.

L’Académie.

Item :Aux trente-huit…

M. Roger.

Ah ! quoi ?

L’Académie.

Mes complimens.

M. Roger, à part.

Elle n’a point changé dans ses derniers momens.

L’Académie.

Qu’on m’enterre à Montrouge ; Auger sera d’office,

Pour parler sur ma tombe, et faire la notice,

Qui, vantant mes vertus, ma vie et mes travaux,

Le lendemain matin, remplira les journaux.

Adieu donc, je vous quitte, ô foyers domestiques,

Noble salle, qui vis mes séances publiques,

Ces jours d’une splendeur dont l’Envie a gémi…

Et vous, vastes fauteuils… où j’ai si bien dormi :

Témoins de mes honneurs… témoins de ma souffrance,

Je vous quitte !

M. Roger

Elle expire !

______

SCÈNE XIII ET DERNIÈRE

LES PRÉCÉDENS, M. BRIFFAUT, hors d’haleine.

M. Briffaut, à M. Roger.

Ami, bonne espérance !

Défiez les frondeurs ameutés contre vous :

Tout sourit à nos vœux, les destins sont pour nous !

Deux membres à la fois…

L’Académie, se relevant.

Deux ! qu’oses-tu m’apprendre ?

M. Briffaut.

Oui, dans un trébuchet nous venons de les prendre.

M. Pariset, souriant.

Bas.

C’est fort !… Dis donc, Briffaut, quels sont les malheureux

Assez abandonnés des hommes et des dieux ?…

M. Briffaut, avec un rire forcé.

Hé ! hé ! ce cher docteur, toujours le mot pour rire !

Mais pour cette fois-ci, vous n’aurez rien à dire :

Viennet, Royer-Collard…

M. Pariset.

Diable ! mais c’est du bon.

M. Briffaut.

Monsieur Guillon, l’abbé…

M. Pariset.

Celui qui brûle ?

M. Briffaut.

Oh ! non.

L’Académie, se mettant sur son séant.

Je me sens un peu mieux !… Bienheureuse nouvelle !…

Ma mort est ajournée… et je l’échappe belle :

Puis-je espérer, docteur ?…

M. Pariset.

Madame, assurément.

Bas à M. Briffaut.

Il faut bien la flatter jusqu’au dernier moment ;

Mais elle a fait effet, votre petite histoire.

M. Briffaut, surpris, bas.

Eh quoi ! vous douteriez…

M. Pariset, bas.

Nul ne m’en fait accroire,

É bene trovato ; pourtant, je ne vois pas…

L’Académie.

Messieurs, vous m’alarmez ; que dites-vous tout bas ?

M. Pariset.

Que vous êtes encor faible de la poitrine,

Et qu’ainsi, dans un lieu cher à la médecine,

Il faudrait quelques jours…

L’Académie.

Ah ! j’entends, l’hôpital…

M. Pariset.

On pourrait plus à l’aise y traiter votre mal,

Et les soins mieux donnés seraient plus profitables.

L’Académie, soupirant.

Eh bien ! j’y consens donc… partons !

M. Pariset, aux porteurs de brancards.

AUX INCURABLES !

* Voici à peu près le texte desdits billets : Comme à l’existence éternelle / Rien ici-bas ne doit viser, / Vous êtes priés d’excuser / La triste mort d’une immortelle : / A Montrouge, lieu de son choix, / Repose notre Académie ; / Si l’on repose, toutefois, / Quand on n’a rien fait dans sa vie. / De profondis.

______

Sur le dernier feuillet du petit volume, Nerval a fait imprimer l’annonce de son prochain ouvrage, Élégies nationales et Satires politiques :

Encore un mot.

Puisque, d’après la distribution typographique de l’ouvrage, l’imprimeur me laisse encore deux pages à dépenser, et que, quand même je les laisserais en blanc, elles devraient être également payées, je vais en profiter pour parler au public d’un nouvel ouvrage que je suis au moment de publier.

Il faut se rappeler que je fis paraître au mois d’avril dernier (1826), une brochure intitulée Napoléon et la France guerrière ; elle eut peu de succès, et, quoique plusieurs journalistes aient eu la bonté d’en dire quelque bien, je dois croire qu’ils eurent en cela plus d’égard pour mon âge que pour mon mérite ; mais maintenant que j’ai quelques mois de plus, je conçois le projet d’en faire un ouvrage plus digne de l’attention du public, et je pense que quelques études littéraires, faites depuis ce temps, m’en endront peut-être capable.

Dans cette espérance, je ferai paraître, sous quelques jours, la première livraison de l’ouvrage refondu et beaucoup augmenté. Elle se composera de quatre élégies : « Le Prologue », « La Victoire », « La Russie », et « Le Retour ». Les deux livraisons suivantes contiendront huit autres élégies, destinées à compléter le douloureux tableau de nos infortunes ; enfin, la dernière partie du volume renfermera des poésies diverses, et des essais dramatiques et satiriques. La première livraison sera mise en vente dans les derniers jours du mois, et les autres suivront rapidement. Je compte sur la bienveillance du public pour cet ouvrage, qui formera mon début littéraire.

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GÉRARD DE NERVAL - SYLVIE LÉCUYER tous droits réservés @

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