TEXTES

1824, Poésies diverses (manuscrit autographe)

1824, L’Enterrement de la Quotidienne (manuscrit autographe)

1824, Poésies et poèmes (manuscrit autographe)

1825, « Pour la biographie des biographes » (manuscrit autographe)

15 février 1826 (BF), Napoléon et la France guerrière, chez Ladvocat

19, 22 avril, 14 juin (BF), Complainte sur la mort de haut et puissant seigneur le Droit d’aînesse, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Complainte sur l’immortalité de M. Briffaut, par Cadet Roussel, chez Touquet

6 mai 1826 (BF), Monsieur Dentscourt ou le Cuisinier d’un grand homme, chez Touquet

20 mai 1826 (BF), Les Hauts faits des Jésuites, par Beuglant, chez Touquet

12 août 1826 (BF), Épître à M. de Villèle (Mercure de France du XIXe siècle)

11 novembre 1826 (BF), Napoléon et Talma, chez Touquet

13 et 30 décembre 1826 (BF), L’Académie ou les membres introuvables, par Gérard, chez Touquet

16 mai 1827 (BF), Élégies nationales et Satires politiques, par Gérard, chez Touquet

29 juin 1827, La dernière scène de Faust (Mercure de France au XIXe siècle)

28 novembre 1827 (BF), Faust, tragédie de Goëthe, 1828, chez Dondey-Dupré

15 décembre 1827, A Auguste H…Y (Almanach des muses pour 1828)

1828? Faust (manuscrit autographe)

1828? Le Nouveau genre (manuscrit autographe)

mai 1829, Lénore. Ballade allemande imitée de Bürger (La Psyché)

août 1829, Le Plongeur. Ballade, (La Psyché)

octobre 1829, A Schmied. Ode de Klopstock (La Psyché)

24 octobre 1829, Robert et Clairette. Ballade allemande de Tiedge (Mercure de France au XIXe siècle)

14 novembre 1829, Les Bienfaits de l’enseignement mutuel, Procès verbal de la Loge des Sept-Écossais-réunis, chez Bellemain

21 novembre 1829, Chant de l’épée. Traduit de Korner (Mercure de France au XIXe siècle)

12 décembre 1829, La Mort du Juif errant. Rapsodie lyrique de Schubart (Mercure de France au XIXe siècle)

19 décembre 1829, Lénore. Traduction littérale de Bürger (Mercure de France au XIXe siècle)

2 janvier 1830, La Première nuit du Sabbat. Morceau lyrique de Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

janvier 1830, La Lénore de Bürger, nouvelle traduction littérale (La Psyché)

16 janvier 1830, Ma Patrie, de Klopstock (Mercure de France au XIXe siècle)

23 janvier 1830, Légende, par Goethe (Mercure de France au XIXe siècle)

6 février (BF) Poésies allemandes, Klopstock, Goethe, Schiller, Burger (Bibliothèque choisie)

13 février 1830, Les Papillons (Mercure de France au XIXe siècle)

13 février 1830, Appel, par Koerner (1813) (Mercure de France au XIXe siècle)

13 mars 1830, L’Ombre de Koerner, par Uhland, 1816 (Mercure de France au XIXe siècle)

27 mars 1830, La Nuit du Nouvel an d’un malheureux, de Jean-Paul Richter (La Tribune romantique)

10 avril 1830, Le Dieu et la bayadère, nouvelle indienne par Goëthe (Mercure de France au XIXe siècle)

29 avril 1830, La Pipe, chanson traduite de l’allemand, de Pfeffel (La Tribune romantique)

13 mai 1830 Le Cabaret de la mère Saguet (Le Gastronome)

mai 1830, M. Jay et les pointus littéraires (La Tribune romantique)

17 juillet 1830, L’Éclipse de lune. Épisode fantastique par Jean-Paul Richter (Mercure de France au XIXe siècle)

juillet ? 1830, Récit des journées des 27-29 juillet (manuscrit autographe)

14 août 1830, Le Peuple (Mercure de France au XIXe siècle)

30 octobre 1830 (BF), Choix de poésies de Ronsard, Dubellay, Baïf, Belleau, Dubartas, Chassignet, Desportes, Régnier (Bibliothèque choisie)

11 décembre 1830, A Victor Hugo. Les Doctrinaires (Almanach des muses pour 1831)

29 décembre 1830, La Malade (Le Cabinet de lecture )

29 janvier 1831, Odelette, Le Vingt-cinq mars (Almanach dédié aux demoiselles)

14 mars 1831, En avant, marche! (Cabinet de lecture)

23 avril 1831, Bardit, traduit du haut-allemand (Mercure de France au XIXe siècle)

30 avril 1831, Le Bonheur de la maison par Jean-Paul Richter. Maria. Fragment (Mercure de France au XIXe siècle)

7 mai 1831, Profession de foi (Mercure de France au XIXe siècle)

25 juin et 9 juillet 1831, Nicolas Flamel, drame-chronique (Mercure de France au XIXe siècle)

17 et 24 septembre 1831, Les Aventures de la nuit de Saint-Sylvestre. Conte inédit d’Hoffmann (Mercure de France au XIXe siècle)

4 décembre 1831, Cour de prison, Le Soleil et la gloire (Le Cabinet de lecture)

17 décembre 1831, Odelettes. La Malade, Le Soleil et la Gloire, Le Réveil en voiture, Le Relais, Une Allée du Luxembourg, Notre-Dame-de-Paris (Almanach des muses)

17 décembre 1831, Fantaisie, odelette (Annales romantiques pour 1832)

24 septembre 1832, La Main de gloire, histoire macaronique (Le Cabinet de lecture)

14 décembre 1834, Odelettes (Annales romantiques pour 1835)

1835-1838 ? Lettres d’amour (manuscrits autographes)

26 mars et 20 juin 1836, De l’Aristocratie en France (Le Carrousel)

20 et 26 mars 1837, De l’avenir de la tragédie (La Charte de 1830)

12 août 1838, Les Bayadères à Paris (Le Messager)

18 septembre 1838, A M. B*** (Le Messager)

2 octobre 1838, La ville de Strasbourg. A M. B****** (Le Messager)

26 octobre 1838, Lettre de voyage. Bade (Le Messager)

31 octobre 1838, Lettre de voyage. Lichtenthal (Le Messager)

24 novembre 1838, Léo Burckart (manuscrit remis à la censure)

25, 26 et 28 juin 1839, Le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française (Le Messager)

13 juillet 1839 (BF) Léo Burckart, chez Barba et Desessart

19 juillet 1839, « Le Mort-vivant », drame de M. de Chavagneux (La Presse)

15 et 16-17 août 1839, Les Deux rendez-vous, intermède (La Presse)

17 et 18 septembre 1839, Biographie singulière de Raoul Spifamme, seigneur des Granges (La Presse)

21 et 28 septembre 1839, Lettre VI, A Madame Martin (Lettres aux belles femmes de Paris et de la province)

28 janvier 1840, Lettre de voyage I (La Presse)

25 février 1840, Le Magnétiseur

5 mars 1840, Lettre de voyage II (La Presse)

8 mars 1840, Lettre sur Vienne (L’Artiste)

26 mars 1840, Lettre de voyage III (La Presse)

28 juin 1840, Lettre de voyage IV, Un jour à Munich (La Presse)

18 juillet 1840 (BF) Faust de Goëthe suivi du second Faust, chez Gosselin

26 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort I (La Presse)

29 juillet, 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort II (La Presse)

30 juillet 1840, Allemagne du Nord - Paris à Francfort III (La Presse)

11 février 1841, Une Journée à Liège (La Presse)

18 février 1841, L’Hiver à Bruxelles (La Presse)

1841 ? Première version d’Aurélia (feuillets autographes)

février-mars 1841, Lettre à Muffe, (sonnets, manuscrit autographe)

1841 ? La Tête armée (manuscrit autographe)

mars 1841, Généalogie dite fantastique (manuscrit autographe)

1er mars 1841, Jules Janin, Gérard de Nerval (Journal des Débats)

5 mars 1841, Lettre à Edmond Leclerc

7 mars 1841, Les Amours de Vienne (Revue de Paris)

31 mars 1841, Lettre à Auguste Cavé

11 avril 1841, Mémoires d’un Parisien. Sainte-Pélagie en 1832 (L’Artiste)

9 novembre 1841, Lettre à Ida Ferrier-Dumas

novembre? 1841, Lettre à Victor Loubens

10 juillet 1842, Les Vieilles ballades françaises (La Sylphide)

15 octobre 1842, Rêverie de Charles VI (La Sylphide)

24 décembre 1842, Un Roman à faire (La Sylphide)

19 et 26 mars 1843, Jemmy O’Dougherty (La Sylphide)

11 février 1844, Une Journée en Grèce (L’Artiste)

10 mars 1844, Le Roman tragique (L’Artiste)

17 mars 1844, Le Boulevard du Temple, 1re livraison (L’Artiste)

31 mars 1844, Le Christ aux oliviers (L’Artiste)

5 mai 1844, Le Boulevard du Temple 2e livraison (L’Artiste)

12 mai 1844, Le Boulevard du Temple, 3e livraison (L’Artiste)

2 juin 1844, Paradoxe et Vérité (L’Artiste)

30 juin 1844, Voyage à Cythère (L’Artiste)

28 juillet 1844, Une Lithographie mystique (L’Artiste)

11 août 1844, Voyage à Cythère III et IV (L’Artiste)

15 septembre, Diorama (L’Artiste-Revue de Paris)

29 septembre 1844, Pantaloon Stoomwerktuimaker (L’Artiste)

20 octobre 1844, Les Délices de la Hollande I (La Sylphide)

8 décembre 1844, Les Délices de la Hollande II (La Sylphide)

16 mars 1845, Pensée antique (L’Artiste)

19 avril 1845 (BF), Le Diable amoureux par J. Cazotte, préface de Nerval, chez Ganivet

1er juin 1845, Souvenirs de l’Archipel. Cérigo (L’Artiste-Revue de Paris)

6 juillet 1845, L’Illusion (L’Artiste-Revue de Paris)

5 octobre 1845, Strasbourg (L’Artiste-Revue de Paris)

novembre-décembre 1845, Le Temple d’Isis. Souvenir de Pompéi (La Phalange)

28 décembre 1845, Vers dorés (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste I (L’Artiste-Revue de Paris)

15 mars 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste II (L’Artiste-Revue de Paris)

1er mai 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne (Revue des Deux Mondes)

17 mai 1846, Sensations d’un voyageur enthousiaste III (L’Artiste-Revue de Paris)

1er juillet 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Les Esclaves (Revue des Deux Mondes)

12 juillet 1846 Sensations d’un voyageur enthousiaste IV (L’Artiste-Revue de Paris)

16 août 1846, Un Tour dans le Nord. Angleterre et Flandre (L’Artiste-Revue de Paris)

30 août 1846, De Ramsgate à Anvers (L’Artiste-Revue de Paris)

15 septembre 1846, Les Femmes du Caire. Scènes de la vie égyptienne. Le Harem (Revue des Deux Mondes)

20 septembre 1846, Une Nuit à Londres (L’Artiste-Revue de Paris)

1er novembre 1846, Un Tour dans le Nord III (L’Artiste-Revue de Paris)

22 novembre 1846, Un Tour dans le Nord IV (L’Artiste-Revue de Paris)

15 décembre 1846, Scènes de la vie égyptienne moderne. La Cange du Nil (Revue des Deux Mondes)

1847, Scénario des deux premiers actes des Monténégrins

15 février 1847, La Santa-Barbara. Scènes de la vie orientale (Revue des Deux Mondes)

15 mai 1847, Les Maronites. Un Prince du Liban (Revue des Deux Mondes)

15 août 1847, Les Druses (Revue des Deux Mondes)

17 octobre 1847, Les Akkals (Revue des Deux Mondes)

21 novembre 1847, Souvenirs de l’Archipel. Les Moulins de Syra (L’Artiste-Revue de Paris)

15 juillet 1848, Les Poésies de Henri Heine (Revue des Deux Mondes)

15 septembre 1848, Les Poésies de Henri Heine, L’Intermezzo (Revue des Deux Mondes)

7 janvier-24 juin 1849, puis 2 septembre 1849-27 janvier 1850, Al-Kahira. Souvenirs d’Orient (La Silhouette)

1er-27 mars 1849, Le Marquis de Fayolle, 1re partie (Le Temps)

26 avril 16 mai 1849, Le Marquis de Fayolle, 2e partie (Le Temps)

6 octobre 1849, Le Diable rouge (Almanach cabalistique pour 1850)

3 novembre 1849 (BF), Le Diable vert, et Impression de voyage (Almanach satirique, chez Aubert, Martinon et Dumineray)

7 mars-19 avril 1850, Les Nuits du Ramazan (Le National)

15 août 1850, Les Confidences de Nicolas, 1re livraison (Revue des Deux Mondes)

26 août 1850, Le Faust du Gymnase (La Presse)

1er septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 2e livraison (Revue des Deux Mondes)

9 septembre 1850, Excursion rhénane (La Presse)

15 septembre 1850, Les Confidences de Nicolas, 3e livraison (Revue des Deux Mondes)

18 et 19 septembre 1850, Les Fêtes de Weimar (La Presse)

1er octobre 1850, Goethe et Herder (L’Artiste-Revue de Paris)

24 octobre-22 décembre 1850, Les Faux-Saulniers (Le National)

29 décembre 1850, Les Livres d’enfants, La Reine des poissons (Le National)

novembre 1851, Quintus Aucler (Revue de Paris)

24 janvier 1852 (BF), L’Imagier de Harlem, Librairie théâtrale

15 juin 1852, Les Fêtes de mai en Hollande (Revue des Deux Mondes)

1er juillet 1852, La Bohême galante I (L’Artiste)

15 juillet 1852, La Bohême galante II (L’Artiste)

1er août 1852, La Bohême galante III (L’Artiste)

15 août 1852, La Bohême galante IV (L’Artiste)

21 août 1852 (BF), Lorely. Souvenirs d’Allemagne, chez Giraud et Dagneau (Préface à Jules Janin)

1er septembre 1852, La Bohême galante V (L’Artiste)

15 septembre 1852, La Bohême galante VI (L’Artiste)

1er octobre 1852, La Bohême galante VII (L’Artiste)

9 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 1re livraison (L’Illustration)

15 octobre 1852, La Bohême galante VIII (L’Artiste)

23 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 2e livraison (L’Illustration)

30 octobre 1852, Les Nuits d’octobre, 3e livraison (L’Illustration)

1er novembre 1852, La Bohême galante IX (L’Artiste)

6 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 4e livraison (L’Illustration)

13 novembre 1852, Les Nuits d’octobre, 5e livraison (L’Illustration)

15 novembre 1852, La Bohême galante X (L’Artiste)

20 novembre 1852, Les Illuminés, chez Victor Lecou (« La Bibliothèque de mon oncle »)

1er décembre 1852, La Bohême galante XI (L’Artiste)

15 décembre 1852, La Bohême galante XII (L’Artiste)

1er janvier 1853 (BF), Petits Châteaux de Bohême. Prose et Poésie, chez Eugène Didier

15 août 1853, Sylvie. Souvenirs du Valois (Revue des Deux Mondes)

14 novembre 1853, Lettre à Alexandre Dumas

25 novembre 1853-octobre 1854, Lettres à Émile Blanche

10 décembre 1853, Alexandre Dumas, Causerie avec mes lecteurs (Le Mousquetaire)

17 décembre 1853, Octavie (Le Mousquetaire)

1853-1854, Le Comte de Saint-Germain (manuscrit autographe)

28 janvier 1854 (BF) Les Filles du feu, préface, Les Chimères, chez Daniel Giraud

31 octobre 1854, Pandora (Le Mousquetaire)

25 novembre 1854, Pandora, épreuves du Mousquetaire

Pandora, texte reconstitué par Jean Guillaume en 1968

Pandora, texte reconstitué par Jean Senelier en 1975

30 décembre 1854, Promenades et Souvenirs, 1re livraison (L’Illustration)

1854 ? Sydonie (manuscrit autographe)

1854? Emerance (manuscrit autographe)

1854? Promenades et Souvenirs (manuscrit autographe)

janvier 1855, Oeuvres complètes (manuscrit autographe)

1er janvier 1855, Aurélia ou le Rêve et la Vie (Revue de Paris)

6 janvier 1855, Promenades et Souvenirs, 2e livraison (L’Illustration)

3 février 1855, Promenades et Souvenirs, 3e livraison (L’Illustration)

15 février 1855, Aurélia ou Le Rêve et la Vie, seconde partie (Revue de Paris)

15 mars 1855, Desiderata (Revue de Paris)

1866, La Forêt noire, scénario

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BF: annonce dans la Bibliographie de la France

Manuscrit autographe: manuscrit non publié du vivant de Nerval

28 juillet 1844 ⎼ Une lithographie mystique, dans L'Artiste, 4e série, t. 1, p. 194-195.

L'article, qui sera partiellement repris en 1850 dans Le Diable rouge, sous la rubrique : " Les Prophètes rouges : Mickiewitz et Towiansky", est inspiré par une lithographie anonyme publiée en 1844. De grande dimension (53 par 36 cm), elle est sous-titrée "Le magistrat du verbe devant le verbe" et représente, comme le dit Nerval, Napoléon portant voile et couronne de laurier, montrant du doigt la carte de l'Europe. Cette gravure mystique est l'occasion d'un développement sur l'illuminisme issu du Polonais André Towianski, auteur d'une plaquette intitulée Le Banquet du 17 janvier 1841. Malgré le ton quelque peu détaché, voire désinvolte, qu'adopte ici Nerval, on ne peut que pressentir tout l'intérêt qu'il porte à ce nouveau mysticisme, en relation directe pour lui avec l'expérience de somnambulisme du 15 décembre 1840 à Bruxelles, et avec l'inspiration des sonnets adressés à "Muffe" en février 1841, puis de certaines visions oniriques de Pandora et d'Aurélia.

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UNE LITHOGRAPHIE MYSTIQUE.

Le magistrat du Verbe. ⎼ Le banquet. ⎼ Avenir des ours.

Tout le monde a pu remarquer chez les marchands de gravures une grande image lithographique dont quelques journaux ont déjà parlé. Napoléon y est représenté sous le voile et sous la couronne augurale, promenant son doigt sur une carte du monde où il trace de nouvelles divisions. La légende suivante est inscrite sur cette page singulière : "Plus avant dans la vérité divine, plus fort pour la réaliser, il consomme ce qu'il a commencé." Au-dessous de l'image, on lit : "Le magistrat du Verbe devant le Verbe." Sur le bord latéral est inscrit 〈e〉 une citation de saint Pierre.

Ces sortes de manifestations sont trop rares pour que nous n'ayons pas cherché à satisfaire, touchant celle-ci, la curiosité de nos lecteurs. La Chambre des députés vient d'ailleurs, dans une discussion toute récente, d'appeler l'attention sur les progrès de l'hérésie nouvelle, qui procède ainsi par l'image, par le Verbe et par le symbole.

Le collège de France a été quelque peu semoncé à cette occasion ; trois professeurs sont accusés plus ou moins d'avoir annoncé de nouveaux dieux. On trouve que le peu qu'en reconnaît la loi coûte déjà bien assez cher. M. Lespinasse et M. L'Herbette n'espérant pour eux-mêmes aucune apothéose, déclarent qu'il n'y aura plus de nouvelles révélations.

Mais les professeurs se retranchent derrière Platon, qui a dit qu'il y a sur terre deux espèces d'hommes, dont l'une est de la nature des dieux ; derrière Vico, qui prétend que les divinités s'incarnent sous la forme des grands génies, des bons rois, des bienfaiteurs du monde ; de là la nécessité d'honorer les morts illustres, et sans doute un peu les vivants.

Cette idée est classique, et ne mériterait pas d'exciter tant de colère au sein d'une assemblée, qui ne sera jamais, il est vrai, un panthéon... On a cité comme étant l'Évangile des nouveaux apôtres un livre intitulé Le Banquet, attribué d'abord au professeur de langue slave, et qui depuis a été reconnu l'œuvre d'un nommé André Towiansky.

Ce prophète, qu'il ne faut pas confondre avec Morok le dompteur de bêtes, est un brave Lithuanien, qui ne cherche nullement à influer sur la Chambre des députés, où il y a bien assez de Verbes sans lui. Quelques Slaves et leur professeur ont déclaré le reconnaître, et, pour le moment, cela lui suffit.

Il faut remarquer d'ailleurs que les disciples de Towiansky, et le professeur tout le premier, n'entendent pas pour cela renoncer au catholicisme, et que la cour de Rome ne s'est pas encore prononcée à cet égard, ainsi qu'elle l'a fait en novembre dernier touchant Michel Vintras et l'Œuvre de la miséricorde qu'elle qualifie de secte de perdition

Voici quelques paroles du catholique Joseph de Maistre dont se sont appuyés les croyants du Verbe nouveau : "Attendez, a-t-il écrit, que l'affinité naturelle de la religion et de la science les réunisse dans la tête d'un homme de génie. L'apparition de cet homme ne saurait être éloignée et peut-être existe-t-il déjà. Celui-là sera fameux et mettra fin au dix-huitième siècle qui dure toujours, car les siècles intellectuels ne se règlent pas sur le calendrier comme les siècles proprement dits. Alors des opinions qui nous paraissent aujourd'hui légères ou insensées seront des axiomes dont il ne sera pas permis de douter, et l'on parlera de notre stupidité actuelle comme nous parlons de la superstition du moyen âge."

André Towiansky sera-t-il le révélateur ainsi prédit ? voilà ce qu'il ne nous est encore permis de juger que par cet ouvrage intitulé : Banquet du 17 janvier, qui annonce "l'accomplissement dans le monde extérieur d'une œuvre qui jusqu'à présent était tout entière dans le monde des esprits."

Selon un discours prononcé à ce banquet, où les néophytes se sont réunis en souvenir de la Cène, la lumière du Christ, qui a dû luire sur le monde pendant mille ans et plus, mais qui, par cette expression même du Sauveur, ne peut atteindre à l'an deux mille, serait aujourd'hui éteinte et aurait rendu nécessaire la venue d'un septième envoyé. Les deux mille années lunaires ne devant pas tarder à s'accomplir, c'est à la moitié du dix-neuvième siècle qu'est réservée cette grâce nouvelle d'un jubilé bi-millénaire, où le ciel sollicité par les âmes élues doit pour ainsi dire descendre sur la terre en colonnes lumineuses, propres à dissiper les ténèbres épaisses des derniers temps.

Dans la croyance du révélateur, il faudrait se représenter le monde visible, c'est-à-dire la société humaine comme pressée de tous côtés par le monde extérieur peuplé d'esprits puissants. Ce sont les âmes des créatures qui ont vécu en différents temps, et "qui accomplissent leur pénitence en se façonnant et en attendant que la volonté supérieure les introduise de nouveau dans cette vie terrestre." Ces esprits sont doués de forces variées qui pourtant ne peuvent agir que par influence ou en se produisant sous les formes de la matière et selon les lois harmonieuses établies par la dernière création. Le corps est donc une sorte de gaine par laquelle les esprits agissent invisiblement. L'âme de chaque créature correspond à toute une chaîne d'esprits de lumière ou d'obscurité, qui agissent par elles sur les forces du monde et leur donnent une direction bonne ou funeste. Il y a des temps où les colonnes obscures se multiplient tellement qu'il faut le concert et l'effort réunis des esprits lumineux pour appeler de nouveau l'influence divine et rattacher fortement notre terre au tronc d'arbre divin. Jésus-Christ règne sur beaucoup de globes, mais plusieurs lui ont échappé et appartiennent aux esprits rebelles. La réunion d'un grand nombre d'esprits des ténèbres, qui tiomphaient déjà sur la terre, l'obligea d'y descendre lui-même et d'y répandre une nouvelle atmosphère de grâce et de miséricorde. Le même phénomène se renouvellera cette fois par le nouvel envoyé.

"Les élus du Seigneur connaissant le moyen d'évoquer les colonnes lumineuses, cet unique bouclier contre les entreprises des ténèbres, feront toujours désormais chanceler la puissance du mal... C'est ainsi que Moïse, en priant, c'est-à-dire évoquant une colonne très puissante, bien qu'il fût faible extérieurement, puisque sans secours il ne pouvait pas élever les bras, dirigea le sort des batailles."

Nous ne développerons pas davantage cette doctrine qui se rapproche de celle de Swedenborg, et qui nous a rappelé un passage de ce grand écrivain où il dit avoir assisté, en esprit, à une conférence entre quelques-unes de ces âmes qui peuplent le monde spirituel et qu'il divise en divers ordres d'anges bons ou mauvais. Ceux-là qui sont des philosophes, car il y en a aussi de tous états, arrivent dans leur dispute à un moment si ardu et si embrouillé, leurs discours s'imprègnent tellement de sophismes et de paradoxes grossiers que le jour spirituel qui les éclaire s'affaiblit, et que l'erreur descend matériellement en colonnes sombres dans le palais céleste où ils sont rassemblés. Alors un ange du ciel supérieur descend vers eux, rétablit les questions sous leur vrai jour et dissipe ainsi l'obscurité.

Voilà bien les colonnes sombres et claires d'André Towiansky ; indiquer ce rapport, ce n'est point attaquer l'idée, soit comme révélation, soit comme hypothèse mystique. La tendance pythagoricienne est toutefois plus marquée que dans Swedenborg et se caractérise encore par ce passage du Banquet : " La lumière terrestre la plus haute n'est rien auprès de celle de Dieu. Le plus élevé sur la terre peut, dans la seconde vie, n'être pas même un homme ; et l'esprit d'un ours ayant quitté les plaines polaires peut arriver au comble d'élévation dans la capitale du monde." Cette opinion qui fera sourire bien des gens n'est pas non plus nouvelle ; on a publié dans le siècle dernier un livre pour prouver que l'homme primitif, l'homme préadamite, dont Cuvier n'a pu retrouver les traces géologiques, appartenait à la famille ursine. Les bas-reliefs de Thèbes et de Persépolis confirmeraient au besoin cette hypothèse, combattue par d'autres savants qui prétendent que l'homme de la première création, le contemporain des mastodontes et des ptérodactyles n'était autre qu'une salamandre d'environ sept pieds de longueur.

N'est-ce pas là une discussion à obscurcir le ciel lui-même, comme dans la fameuse dispute des anges philosophes de Swedenborg ?

Nous craindrions du reste ici de paraître nous railler de croyances partagées par quelques esprits distingués ; aussi nous bornerons-nous à faire remarquer encore l'espèce de culte rendu par cette secte à Napoléon. L'humanité a conçu certainement des apothéoses plus ridicules. Selon André Towiansky, Napoléon aurait été le Verbe visible de Dieu ; mais, repoussé en dernier lieu par les puissances obscures, il serait prêt à revenir sous une autre forme compléter l'œuvre interrompue. C'est pour le coup que la Chambre des députés lui dirait : Nescio vos !

G. de N.

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La Lithographie, qui fut publiée en 1850 avec l'article du Diable rouge

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